lundi 8 septembre 2008

Biggest hiatus in zi iouniveurse

Fond sonore : rien (pas le temps)


Les plus assidus (ou désoeuvrés) d'entre vous l'auront remarqué, il n'y a pas eu un nouveau message sur ce blog depuis Avril 2008. Ca correspond au moment où j'ai emménagé, commencé à faire le chef pour un projet au taff qui me pompe 8 millions de pourcent de mon énergie vitale et cosmique, et comme la fatigue n'aide pas à l'inspiration... bah ce blog est pour ainsi dire mort.
J'aimerais bien dire qu'il n'en est rien, que je finirais par retrouver assez de patate pour écrire quelque chose, car ce ne sont pas les raisons de s'exprimer qui manquent (et Bob sait que j'aime gueuler ici bas sur bien des choses que l'ensemble du monde n'écoute pas)(ce qui n'est pas toujours un mal).
Mais je me connais, les gars, les filles, je suis lessivé, à plat, et je concentre l'essentiel de mon énergie à faire tourner rond mon boulot et à mettre de côté assez de thune pour pouvoir m'offrir les 2 mois consécutifs de congés sans solde nécessaire à la rédaction du tome 2 de RMA.
En attendant, je vous conseille de vous brancher sur Deezer, de chercher une version "easy listening" de "Girl from Ipanema" et d'imaginer que vous êtes dans un ascenseur, en train de grimper du présent message vers le prochain post... qui ne devrait plus tarder... si un jour je récupère un peu d'énergie... ou de temps libre... lalala... de la musique d'ascenseur... mmmh... tiens, qu'il est moche ce plafond... hmmm oui, moche... moche, c'est le terme parfait pour décrire ce truc... quoi que c'est dommage, ça m'empêche de l'employer pour décrire cette espèce de moquette murale qui est très laide également... mmmh... quelle musique de daube... tou tou tou tou lou toulou toulou... lilala lala... les ascenseurs, c'est chiant... et c'est long... à en désirer connaître les allègres transports verticaux de la cybernétique de Sirius... quoi que... peut-être pas à ce point-là... mmmh... putain qu'est-ce qu'on s'emmerde... rhâlala... vivement qu'on arrive, faut vraiment que j'aille me soulager, moi...
...
la la la...
...
faut qu'je pisse...
...
toum doum doum...
...
pop pop pop pooolop polop tolop...
...
-G4rF-

mardi 1 avril 2008

Dragons

Fond sonore : rien
      En passant (et en attendant que je puisse relire un livre, parce que je viens de déménager mais j'ai plein de cartons à ouvrir et je suis fourbu), un petit article sympa à lire avec des dragons dedans. Ryû power !
-G4rF-

samedi 22 mars 2008

En attendant ma chronique littéraire

Fond sonore : nada nada nada, rien de rien, il est 1h du mat' et j'écoute plus rien à cette heure-là !
      Je vous encourage à lire l'article de M. Paul Villach paru récemment sur AgoraVox. Je suis tombé dessus totalement par hasard, de clic en clic sur les actualités Yahoo!. S'il y a un truc à retenir, c'est que les codes du passé n'ont plus aucune valeur aujourd'hui, en tout cas pour ce qui concerne la confiance qu'on peut avoir en un medium comme Le Monde.
            J'ai personnellement été éduqué avec l'idée toute faite que "Le Monde est un journal sérieux" et "Les gens qui lisent Le Monde tous les jours sont probablement plus cultivés que les autres". J'ai 31 ans, bientôt 32, et je ne lis toujours pas Le Monde. Et pourtant, sans vouloir me jeter des fleurs, côté culture je ne suis pas le dernier. Et depuis que je prends un peu de temps pour ausculter, par presse libre interposée, les maux communs de notre charmant pays avec toute ma compétence ordinaire de citoyen votant, je vois tomber de haut des clichés de ce genre. Par exemple, depuis que je sais qui est Alain Minc, et tout le bonheur que nous lui devons directement ou indirectement, et la haute teneur des retombées des "conseils" de ce gugusse distribués en hauts lieux pour le pékin moyen qui, lui, est déjà moins malheureux qu'à l'ordinaire quand il parvient à épargner 5 € sur son compte à la Poste, hé ben je n'ai plus peur de dire que je ne lis pas "Le Monde". Je n'en suis pas fier. Y'a pas de quoi. Simplement, je n'en vois pas bien l'utilité tant que ce journal, a priori garant d'une certaine qualité journalistique et d'une volonté sincère d'informer, n'aura pas fait le choix d'extirper les racines partisanes qui lui restent collées au popotin.
      Par contre, je lis "Le Canard Enchaîné" et je lis "Charlie Hebdo", et je lis tous les jours les brèves issues de Libération, des Echos, du Monde, du Nouvel Obs, de GameKult, de Techno-sciences, de PCInpact, de Hardware.fr, de Nin.com, plus les conneries Insolite et People de Yahoo! qui aident à se faire une belle cervelle en sauce blanche entre 2 builds Maven. Je ne lis pas les brèves du Figaro, elles sont tous les jours à la télé dans les blablas gouvernementaux.
            Sans tomber dans le travers jusqu'au-boutiste du "tous pourris, tous coupables" qui aide bien les cons à se dédouaner de toute sensation de complicité quand ils se font baiser la gueule par les gens pour qui ils n'assument pas d'avoir voté, il est utile de subir de temps en temps ces piqûres de rappel afin de bien ancrer en soi cette vérité humaine : la confiance se mérite d'autant plus quand on vous l'a accordée d'emblée.
      Autres nouvelles : j'ai fait l'emplette ce vendredi d'une maison, ce week-end j'abandonne mon enfant à la garde de ses grands-parents maternels, et après ça, je consacre mes premières vacances depuis Noël à faire des cartons, démonter des meubles et m'ouvrir les mains à coups de verres cassés ou de cutters mal fermés.
            Mon prochain article aura pour objet le brillant démontage fait par M. Julien Duval du mécanisme de bourrage de crâne entretenu par la gauche comme la droite depuis 30 ans, conçu pour nous faire gober que la Sécu est morte, alors qu'elle arrive à tourner (douloureusement) même quand on lui coupe 2 pattes et que jamais on n'a autant eu besoin d'elle en France. Y compris quand on crève sous la thune comme une merde égoïste, ou comme un spéculateur, ou comme un présentateur de journal télévisé.
      Stay tuned, et à très très bientôt bande de copains.
-G4rF-
NB : greetz à HaTcH et Aki. Je ne vous oublie pas, les mecs, malgré les apparences, et ça fait plaisir d'avoir de vos nouvelles.

lundi 17 mars 2008

Un livre chasse l'autre

Fond sonore : rien (pas le temps)
      J'ai fini de lire "Les Fossoyeurs" de Christian Lehmann. Je vous en ferai un petit topo demain si le temps le permet. J'embraye direct sur "Le mythe du trou de la Sécu" de Julien Duval.
              Deux lectures édifiantes, deux analyses critiques des conséquences immédiates de la surenchère néo-con en France. Ca fait flipper, mais une fois de plus, il en ressort une conclusion : n'avalez pas les chiffres officiels, n'acceptez pas les idées reçues, refusez d'adouber les idées toutes faites qu'on vous sert et qu'on refuse de vous expliquer parce que "c'est trop compliqué".
      Les fumiers qui ont pondu le concept de franchise médicale sous prétexte de "responsabiliser" les patients n'ont pas trouvé ça trop compliqué. C'est donc à échelle humaine. Alors qu'on m'en explique le bien-fondé. Parce que (et je concluerai la dessus), la responsabilisation est une idée foirasse de riche non-comprenant qui est persuadé que la France est blindée de sales profiteurs pauvres qui n'ont que ça à foutre de leurs journées que de poireauter 6j/7 dans les cabinets des toubibs pour se faire prescrire des tas de médocs dispendieux. Bien sûr. A 2h d'attente par toubib, c'est crédible, ça ? Et tu paies avec la CMU, genre je m'éclate à faire ça ?
              Mais cette pseudo-mentalité de profiteur sans scrupule, est-ce que ce n'est pas justement celle des pétés de thune qui veulent faire passer cette loi pour obtenir enfin leur médecine de riche face à la médecine de pauvre ? Est-ce qu'ils ne sont pas juste en train d'imaginer (je leur cherche des excuses, là) que le reste du monde fonctionne comme eux ? Est-ce que leur problème n'est pas tout simplement d'être incapable de comprendre le mot "solidarité" ?
-G4rF-

samedi 15 mars 2008

"Prix psychologique"

      J'ai enfin vu 99 Francs. Autant son Blueberry m'était sorti par les yeux, autant je m'incline ici devant la démence de Jan Kounen. Oh la claque !
              Le bouquin est une petite merveille d'autodérision, de cynisme d'une victime d'un jeu pervers d'automutilation morale et physique, entre la fuite en avant lorsque se profile enfin une réalité intangible dans sa vie à laquelle il ne peut échapper avec une bonne vanne (sa copine enceinte) et la défonce à la coke permanente à la recherche futile d'une vengeance sur le système auquel il contribue. Le film est tout simplement à l'avenant, et honore ses origines avec un montage de malade, des séquences animées atroces et jouissives... et je ne parle pas de Jean Dujardin, qui est vraiment très bon en Octave Parango. Et le reste du casting assure sa race aussi.
      Très, très, très bon film. Que je vais donc acheter. Et que je vous recommande de voir si vous ne l'avez pas vu, bande de gens !
-G4rF-

jeudi 6 mars 2008

Remember Wipeout ?

Fond sonore : lisez le post et vous saurez
       Aujourd'hui, petit trip nostalgique avec un de mes morceaux préférés de la lointaine époque où je me défonçais la tronche jusqu'à pas d'heure en traçant comme un ouf avec mon 'tit Piranha dûrement gagné dans Wipeout. Un jeu excellent, notamment par la bande son taillée sur mesure par des pointures de l'électro (dont Leftfield qui nous occupe à l'instant), et un design global de tueur que l'on doit aux allumés grand-bretons de la Designers Republic.
               Je suis retombé dessus un peu par hasard (Deezer rulez, rest in pieces Radio.Blog), et ça m'a fait du bien. Moi qui ait du mal avec les motifs répétitifs, je dois dire que ce truc m'embarque avec une aisance étonnante et que si quelque chose ressemble à une transe en ce qui me concerne, c'est bien ce qu'il m'arrive quand j'ai les mains bloquées sur le pad avec ça à donf dans la sono.
               P'tain qu'c'est bon !
-G4rF-

mercredi 5 mars 2008

Stupeflip ruleZ

       Ecoutez-moi ça, ça déchire des slips en titane. Stupeflip contient (contenait ?) du bonheur. Vivement un nouvel album, et pourquoi pas façon Ghosts de Nine Inch Nails ? Les maisons de disque vous font chier, alors envoyez-les promener ! Je veux acheter "La religion du Stup" qui est introuvable, et si l'ami Julien Barthélémy nous refait un opus du Crou, j'achète direct. Alors, ça vient, oui ?
-G4rF-

lundi 25 février 2008

Touche moi pas, toi !

Fond sonore : inutile, c'est une vidéo
       Pour ceux qui l'ignoreraient encore (jusqu'à ce matin, je n'étais pas au courant), l'événement que TF1 relèguera en dernière partie de journal sous peu, après avoir longuement bavé sur l'Oscar de Marion Cotillard. Il y a plusieurs versions de la vidéo, celle-ci m'a fait rigoler un peu plus que les autres (même si "vouvoiement" y est mal orthographié, mais là c'est mon côté maniaque).
               Mon seul commentaire, si tant est qu'il soit utile d'en faire : j'aimerais saluer le geste du type qui s'est fait insulter. Voir ressurgir d'un seul coup une bouffée spontanée d'insoumission et l'expression franche et nette d'une répugnance non feinte, eh bah ça fait du bien à la tête. Big up, monsieur l'inconnu : l'expression est maladroite, mais elle vous honore, et la réaction que vous avez subi le démontre à tout point de vue.
       En bref : "touche moi pas, toi, tu me salis", c'est la classe. Tiens, c'est tellement classe que tu mériterais le Georges Abitbol 2008, monsieur.
       Putain, c'est décidé, je m'en fais un T-shirt !
-G4rF-

vendredi 22 février 2008

Quelle sagesse ?

Fond sonore : non, rien de rien
      Il suffit d'une pichenette pour détruire l'élégance ordonnée d'un chateau de carte. Un coup de vent, une porte qui claque, et en un instant s'effondre un édifice bâti dans la durée, aux équilibres instables, et dont la préservation s'impose.
            Il a suffit d'une lettre pour que "Liberté, Egalité, Fraternité" meure à nouveau hier. Il suffit de remplacer un "d" par un "r". Je m'explique.
      En France, les prisons sont insalubres, insuffisamment dotées en équipement et en budget. Il n'y a pas assez de places pour héberger les condamnés. Une bonne part de détenus nécessitant des soins psychiatriques sont emprisonnés avec les "droits communs". Tous les deux ans, l'Observatoire International des Prisons (une ONG française) publie son rapport sur l'état de l'appareil pénitentiaire français : plus le temps passe, plus c'est pourri.
            Des noms qui passent dans l'actualité, sans qu'on sache vraiment combien de gens y vivent, ce qui les a amenés là. S'ils vont sortir. Pour faire quoi.
            En tant que petit Françaoui de base, élevé dans la plus pure tradition catho modéré, j'ai grandi avec une sainte horreur de la prison et du Mal, avec la trouille de la police.
            Depuis, j'ai vieilli. Et j'ai compris que ma peur de la prison était fondée pour de mauvaises raisons. Mais fondée. Et celle de la police, pareillement.
      Parce que la prison est une machine à détruire, d'où on ressort dans le meilleur des cas totalement démoli, et dans le pire des cas totalement blasé sur le droit de la société à juger des crimes qui s'y commettent. Et parce que la police, un métier nécessaire mais dangereusement subversif, hésite toujours entre être l'abîme, et être le monstre.
            Le statut de député français permet d'effectuer une visite inopinée dans n'importe quel établissement pénitentiaire de son département. Ca arrive tellement souvent qu'à chaque fois ça passe au journal télé comme l'événement médiatique de l'année. Si, si, souvenez-vous, vous en avez déjà entendu parler, j'en suis sûr. Peut-être pas cette année, mais c'est sûr, y'a pas longtemps, enfin pas trop longtemps... A chaque visite en tout cas la même conclusion s'impose : pas assez de moyens, la prison est une voie de garage où on laisse à pourrir des gens dont il faut s'occuper vraiment si on veut espérer qu'ils s'amendent et se corrigent. Qui peut alors s'étonner que la récidive s'installe ?
      Alors, notre sémillante équipe gouvernementale suit à la lettre le manuel du parfait petit réactionnaire et surfe sur la vague d'indignation médiatique d'un peuple français globalement sous-informé. Elle lui emboîte le pas en disant "la récidive, c'est à cause que c'est tous des enculés à vie, c'est de l'engeance de merde dont on ne fera jamais rien de bon, et il faut que ça cesse, cette racaille !", et schboum une loi sur les peines plancher. Comme si la peur de la guillotine avait jamais empêché le moindre meurtre. Comme si les cambrioleurs réfléchissaient 2 secondes au risque de retourner en cabane avant de péter tes huisseries au pied de biche.
            L'actualité se déroule, et les faits divers sordides continuent. Un pédophile fraîchement libéré de taule replonge aussitôt dans ses obscénités barbares, parce qu'il n'a jamais été suivi correctement au niveau psy et qu'il n'a simplement pas été traité comme un pervers sexuel mais comme un prisonnier ordinaire, et schboum, on emboîte le pas à la douleur du père étalée en place publique en disant "les pédophiles, c'est des déchets, y'a pas moyen de les changer, alors prison à vie" et paf, une loi sur la rétention de sûreté. Et toujours pas un centime de plus pour que les prisons cessent d'être des camps d'entraînement pour délinquants juniors et deviennent des usines à corriger le tir et à faire marcher droit ceux qui ont marché en dehors des clous.
      Et là, j'attire votre attention sur deux points. D'abord, la garantie de la Liberté dans notre beau pays français de France, c'est qu'on construit le Droit sur plusieurs principes fondamentaux dont celui-ci : il vaut mieux un coupable en liberté qu'un innocent en prison. Et ensuite, un autre principe fondamental : quand tu es condamné à une peine, c'est par une loi ayant cours au moment où tu es jugé. Tu purges ta peine, tu sors, tu te tiens à carreau, tout le monde est content.
            Voyons maintenant l'astuce de la loi Dati, ovni médiatique pourfendeuse des tribunaux et grande prêtresse de l'accumulation des dossiers sur les bureaux de magistrats déjà noyés sous la paperasse, à qui on va en rajouter une couche tout en supprimant des postes. C'est la loi sur la rétention de sûreté. Notez le "r". Après de longs échanges entre Assemblée Nationale et Sénat, les sénateurs ont fini par abdiquer pour ne pas déplaire au parti et dire "ok on prend", sachant pertinemment que le conseil constitutionnel serait saisi immédiatement par ce qu'il reste d'opposition dans ce pays. C'est comme ça qu'un sénateur baisse son froc avec dignité (mais en oubliant totalement de faire son métier de protecteur des citoyens, de leurs libertés et de leurs droits).
            Car après tout, les magistrats disent tous que cette loi est une pourriture qui chie sur les principes fondamentaux du droit : taule à vie qu'on t'inflige post-jugement et post-incarcération, rétroactivité, ça pue la loi émotionnelle pondue sous le choc, la phrase à la con lâchée de travers et qui, en y regardant à deux fois, n'a pas d'autre utilité que de signaler aux législateurs qu'ils sont loin de se contrôler aussi bien qu'ils s'en vantent.
      Et puis les ONG disent aussi qu'elle est à chier, cette loi. Et puis d'une façon générale, quelques grandes figures du droit et du respect des droits de l'homme disent aussi qu'elle est à chier (je pense à Robert Badinter, dont je ne partage pas toutes les idées, mais que je respecte profondément). Et une partie des députés de la majorité la jugent dangereuse (à mots couverts, des fois que le schtroumpf grognon qui leur sert de patron l'apprendrait).
            Bref, un consensus global s'est formé, établissant clairement que plomber notre pays à coups de lois émo juste pour flatter quelques semaines la "bonne conscience" populaire et gagner ses faveurs aux prochaines élections, c'est bas, nul, sale et dégradant, et ça n'a rien à faire dans le pays-qui-fut-celui-des-droits-de-l'homme (pour les droits de la femme, patientez encore quelques siècles, mesdames - vous avez l'habitude).
            Le conseil constitutionnel, dit "les Sages", est saisi, étudie le truc. Et tout le monde retient son souffle, sachant que la majeure partie dudit conseil a été renouvelée par Chirac et est constituée de vieux briscards de droite, des types pas franchement versés dans l'humanitaire et qui connaissent surtout de la prison toutes les ficelles pour éviter d'y aller. Et les Sages disent : on amende un peu, mais ça passe.
            Ouh putain les power-nazes !
      Prétexte invoqué pour cet agrément nauséabond : on n'a pas le droit de rajouter une peine à une peine, mais rétention, c'est pas détention. Donc c'est une "mesure administrative" (je cite avec des pincettes pour ne pas me salir les doigts), et pas une peine.
            Au niveau de la réalité physique, c'est tout pareil, hein, soyons clairs : t'as pas le droit de sortir, t'es enfermé, t'as pas les clés, les visites sont restreintes, tu es donc en taule, hein, c'est incontestable, c'est un fait, tu-es-en-taule-euh.
            Mais c'est pas une peine, puisque c'est de la rétention.
            Et je ne peux m'empêcher à ce point, en écrasant une larme au souvenir de ce qu'était la Liberté avant que ne débarquent Sarko et ses gros sabots, de me souvenir à nouveau de Pierre Desproges, de sa riche et profonde parole, de son intelligence magnifique dévoilant sans ambage la nature réelle des cuistres en habit du dimanche qui président à nos destinées du haut de leur superbe qui sent le renfermé.
      Evoquant les dérives sémantiques et pudibondes du pays des Lumières qui cède au puritanisme en appelant un aveugle un non-voyant, il disait : "réjouissons-nous : nous vivons dans une société qui a résolu l'ensemble de ses problèmes en appelant un chat un chien".
            Constatant que ce principe s'étend aujourd'hui au problème un peu plus grave de la privation de liberté d'un individu au nom de la loi, je demande donc solennellement l'autorisation au monde (et à mes gentils lecteurs patients de ce blog bizarroïde), l'autorisation d'appeler les Sages les Cons. Comme dans "conseil constitutionnel".
            J'espère que le syndicat de la magistrature va porter cette décision devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, et que cette abomination démocratique sera jetée au trou avec la plus ferme vigueur par des esprits plus sensés et moins girouettes que les chihuahuas hystériques qui pissent dans le sens du vent public et qu'on trouve aujourd'hui aux commandes du Ministère de la Justice, de l'Assemblée Nationale, du Sénat et du Conseil Constitutionnel.
      Sic transit gloria mundi. Encore du Desproges. Cette phrase-là, j'ai pas fini de la répéter, au train où l'on aménage en lieu et place de notre vieille république qui perd de l'huile un vaste aérodrome flambant neuf, droit et carré comme les cheveux d'un électeur FN, où le premier dictateur venu n'aura qu'à se poser, planter son drapeau et passer un léger coup de peinture pour accentuer un petit peu la couleur facho sur l'appareil d'Etat pour que soudain l'on réalise (mais un peu tard) qu'un liberticide n'est jamais, jamais, JAMAIS sans conséquence.
-G4rF-

jeudi 21 février 2008

Graphic design

Fond sonore : que t'chi
       Anglophones mes amis, vous qui aimez créer, qui voulez créer mais qui avez peur de la page blanche, dans quelque domaine que ce soit, je vous recommande de vous imprégner du message délivré (à titre posthume) par Paul Rand dans ce petit film. N'essayez pas d'être original, essayez d'être bon.
               Une fois ce concept assimilé, on se sent capable de tout faire parce que le principal obstacle (la référence au travail des autres) disparaît pour laisser place au premier critère d'importance (la référence à son propre jugement sur la qualité de son oeuvre), et ça c'est bon pour la création. Ouaich.
-G4rF-

jeudi 14 février 2008

Concept éducatif

Fond sonore : nada
       Réaction à chaud : quel connard. N'importe quoi pour faire parler de lui et faire oublier sa chute dans les sondages.
                 Après avoir chié longuement sur la loi de 1905 et la séparation chèrement acquise entre les bondieuseries et les affaires terrestres, après avoir imposé à des gosses que cela dépasse totalement la lecture d'une lettre de résistant (c'est aussi crétin à mon sens que de commémorer les victoires plutôt que les armistices), dernière trouvaille : faire porter à des gosses de primaire le poids de la vie d'un gosse buté par les nazis.
       Outre l'aspect outrancier de la démarche.
                 Outre quelques joyeusetés techniques à venir (quels enfants sont éligibles au devoir de mémoire ? et les enfants non juifs qui y sont restés aussi, embarqués avec la complicité fréquente de l'appareil d'état très "travail, famille, patrie" de ces élus de l'époque pré-soixante huitarde, tout propres sur eux et respectables comme un Sarko fraîchement élu ?).
                 Outre le peu d'intérêt à rajouter encore une couche sur une période de l'histoire européenne qu'il me paraît plus utile de connaître dans sa globalité (pourquoi le sentiment d'humiliation, pourquoi le nationalisme, pourquoi les allemands ont élu Hitler, pourquoi la collaboration, pourquoi Auschwitz-Birkenaü, pourquoi l'épuration ethnique, pourquoi tout n'est pas aussi simple qu'un Sarko "blanc ou noir" voudrait nous le faire gober).
                 Outre le fait que le sujet s'étale déjà dans les programmes de collège et revient régulièrement à nous par le cinéma et la télévision (un petit jeu amusant : comptez combien de films sont produits chaque année abordant l'horreur nazie de près ou de loin).
       Je me demande bien pourquoi se limiter aux seuls enfants juifs victimes de la barbarie consensuelle. La shoah. Ce fut un génocide. Un nettoyage "ethnique" total. Comme au Rwanda. Une opération systématique de destruction d'une communauté. Comme en Arménie. L'exploitation malsaine d'un nationalisme morbide où s'est précipité un peuple entier convaincu de sa nullité et de son absence d'avenir. Comme chez Mao.
                Ils sont des centaines de millions de par le monde, à nécessiter qu'on s'en souvienne. Ou pour être plus précis, à demander simplement qu'on arrête de massacrer à tour de bras parce que le paradis des martyrs est blindé de monde comme la ligne 13 à 8h45.

      Un peu de franchise et d'objectivité. Si nous, Européens, sommes marqués au rouge par la Shoah, c'est parce que c'est un des seuls génocides qui ait été reconnu et qui porte un nom, parce que dans tous les pays où se sont déroulés les faits de cette guerre, les marques en sont encore visibles, parce que nous avons tous intégré dans nos esprits l'image néfaste de la svastika inversée, comme l'emblême d'un mal suprême (un peu d'érudition : la croix gammée est un symbole religieux hindou, et c'est parce qu'il était graphiquement percutant que le régime nazi l'a adopté). Parce qu'il porte la marque d'une infamie absolue, et d'une complicité tacite, et d'une négation systématique du pire, qui persiste encore de nos jours (cf le "détail" de Le Pen).
                Et les victimes du goulag russe sont plus récentes, et plus nombreuses. Mais plus lointaines de nous. Elles sont pas mortes à notre porte, c'est pas mon arrière-grand-père qui a écrit la dénonciation. Les "nettoyés" au kärcher et à la machette de cette belle époque en Afrique sont plus frais. Les victimes du Front Islamique du Salut sont de l'autre côté de la mer, pas de chez nous. L'épuration qui a frappé les Kosovars, elle est plus proche, mais c'est quand même pas à notre frontière.
                C'est triste à dire : ces morts là sont tout aussi ignobles, et méritent autant qu'on s'en souvienne. Car c'est toujours l'appareil d'Etat, la machinerie bureaucratique qui se détourne de ses fonctions pour se convertir en broyeur à humains. L'industrialisation de l'immonde. Partout. Hier. Aujourd'hui. Demain.
       La leçon à tirer, c'est quoi ? Simplement qu'il faut faire face à l'histoire, et avec d'autant plus d'urgence qu'elle se conjugue encore au présent. Et à ce titre, le geste de Steven Spielberg, réalisateur de "La liste de Schindler", et jusqu'à très récemment membre étranger de la commission chargée de la cérémonie d'ouverture et de fermeture des JO chinois, lui, il a un sens.
       Parce qu'au lieu d'exhumer des morts, qui ont tellement souffert déjà qu'ils n'ont plus qu'un seul besoin : qu'on leur foute la paix, il pointe crûment sous la lumière quelque chose que personne ne veut admettre. Que les grandes puissances qui se partagent le monde, elles, n'en ont rien à battre de l'histoire tant que ça rapporte, et que la valeur d'une vie humaine est extrêmement dépendante de la présence de caméras et de pétrole sur place. Le Darfour, c'est aujourd'hui, maintenant. Et les mêmes qui s'extasient sur l'idée formidable d'apprendre dès le plus jeune âge aux petits français qu'il faut être gentil parce que sinon, des gens souffrent et meurent, n'en ont strictement rien à branler et ne se remuent pas le petit doigt pour que cesse cette énième shoah qui n'a pour seul défaut que d'être hors de notre vue.
                 La complicité des pays du G8, marchands d'armes et vendeurs de protection militaire contre du pétrole, des diamants, de l'or, de l'uranium, ça ne date pas d'hier et ça a encore de beaux jours devant soi. La responsabilité des fonctionnaires du régime allemand de la seconde guerre mondiale a été établie (cf Nuremberg). Y aura-t-il un tribunal pour établir la responsabilité des pays colonisateurs dans toutes les horreurs qu'ils ont imposé ? Peut-on imaginer que les américains de 10 ans soient obligés d'apprendre par coeur le nom et la tribu d'un cherokee ou d'un cheyenne mort pendant la conquête de l'Amérique, tandis qu'à Guantanamo croupissent des prisonniers jamais jugés, torturés, arrachés à leur pays fréquemment sur des dénonciations calomnieuses car rémunérées, dans un conflit où l'intérêt de la population est la dernière préoccupation des troupes de l'oncle Sam ?

                 Et quand en France, on fait subir des interrogatoires musclés à des journaleux parce qu'ils ont honteusement diffusé des preuves d'un secret de polichinelle (que les services secrets français étaient au courant des attentats à venir le 11 Septembre 2001), on participe à la négation de la réalité, à l'entreprise d'oubli de nos responsabilités, à la perversion de cette mémoire.
                 Sarko élu à la tête du pays, donc Sarko en tête. Qui vend des centrales nucléaires à la Lybie, et vient nous servir sa morale de tabloïd, en espérant quoi ? Qu'en mettant un nom sur une victime, on lui redonne sa dignité ? Pourquoi pas. Mais alors, faisons-le pour toutes les victimes de la connerie humaine. Sinon, ce n'est encore que de la poudre aux yeux, une façon de se dire "hop j'en connais un, j'ai fait mon devoir de mémoire, je peux passer à autre chose" pendant qu'on continue à s'entretuer dans le tiers-monde avec des flingues et des avions et des chars et des bateaux made in France.
       Ces procédés sont à gerber. Tout comme l'inaction persistente de l'ONU face aux massacres du monde. Tout comme l'abandon de l'opposition légitime irakienne face à Saddam lors de la fin de la première guerre du Golfe. Tout comme les années à fermer les yeux sur Sarajevo, à moins de 2 heures d'avion de Paris. Tout comme l'absence du Tibet sur la carte du monde dans Google Maps.
       Voilà ce qui, à mon sens, serait à apprendre : la conscience pleine et rouge sang de ce que c'est, être comme toi et moi et nous tous l'héritier de siècles de massacres oubliés. Et tant qu'on y est à parler de l'art et la manière d'apprendre à aimer son prochain quand il ne vous ressemble pas et ne parle pas votre langue, j'ai un procédé encore plus dégueulasse à proposer, que je vous invite à soutenir auprès de notre super président amateur de mannequin qui chante et de polémiques morbides : pourquoi ne pas charger d'un devoir de mémoire chaque gamin de CM2 français avec un gamin renvoyé dans "son" pays par Hortefeux dans les charters de l'amitié française, un pays qu'il ne connaît pas et où il n'a jamais vécu ?
                 Avantage sur le concept de Sarko : ils auront peut-être une chance de correspondre et d'échanger de vraies visions personnelles et réelles du vrai monde, de vraies expériences authentiques de déporté des temps modernes, du moins tant que les bannis de France sont encore vivants et ne crèvent pas faute de soin, de bouffe, de famille à qui se raccrocher. Nos gentilles têtes blondes d'un côté, les têtes moins blondes dont la France de Sarko ne veut pas de l'autre.
       Je trouve ce concept éducatif vendeur. Peut-être qu'il intéressera Guaino... mais bon, que l'on me pardonne, ce n'est qu'une réaction à chaud.
-G4rF-

mercredi 13 février 2008

Neuillyseries

Fond sonore : keud
       Une petite notule en passant. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, dans cette semaine où l'actualité s'assied sur le Darfour tout en vous rebattant les oreilles avec le feuilleton "baston de pitbulls UMP à Neuilly", il y a un point de vue qu'on n'a pas encore entendu.
              Celui de la gauche locale.
       Parce que là, de Libé au Nouvel Obs, du Monde au Figaro, j'ai l'impression que tout le monde s'en fout, de la gauche locale. Un collègue me rappelle que Besancenot, à la dernière présidentielle, a recueilli 3 voix à Neuilly-sur-Seine et ça l'a bien fait rigoler. Et aujourd'hui il ressort du traitement de ces informations ce que ça donne de vivre en Sarkozye : même la presse censément de gauche, au lieu de faire son travail avec un minimum de profondeur et de faire un tour d'horizon des sensibilités politiques locales, se laisse aller à la facilité stupide et crétinement voyeuriste de se gausser à peu de frais des virements et revirements des UMP et divers droite et que sais-je encore. Sans un mot sur la présence de la gauche, du PS au PC en passant par FO ou la LCR. Et encore moins sur la façon dont l'électorat local considère maintenant l'opposition municipale, alors que s'étale au grand jour le jeu des parachutages, des protections en haut lieu, au mépris de la seule chose qui devrait être considérée quand on choisit le premier citoyen d'une ville : les affaires de la ville.
              Pourtant, quand on parle de Paris où Delanöe est donné largement favori, on ne perd jamais une miette du discours de l'UMP et des Bayrouistes, et même le FN a droit de cité : on donne la parole à tout le monde, avec des déséquilibres certes, mais chacun s'exprime. Alors, pourquoi pas à Neuilly ? Une convention tacite, entre pisse-copies d'une presse indigne d'être appelée libre ? Un complot ultra-secret de la CIA, du FBI et de la NSA ? Une infiltration d'Al-Qaeda dans les milieux de l'information ?
       Ou bien faut-il juste identifier la cause de cet "oubli" par la réponse la plus simple et la plus directe : ces "journalistes" ne font que réagir au lieu d'agir, et oublient comme en 2002 d'envisager l'impossible, ou plutôt le hautement improbable : le vote-sanction, une stupidité sans borne qui concrétise l'égoïsme caractérisant l'ensemble de nos compatriotes en ces temps de difficulté rabâchée et d'immobilisme volontairement répandu, une réaction infantile que je vois bien utilisée en masse par les vieux beaufs de Neuilly pour renvoyer dos à dos les fidèles, les dissidents, les conservateurs, les fachos, les sarkozyens, les martinoïdes, bref toute la gentille populace droitière de la ville de France concentrant le plus de capitaines d'industrie et de milliardaires. Le vieux coup du "pan dans les dents", qui a l'unique avantage de ramener d'un coup dans le présent et à leurs réalités les politicards quand ils ne se sentent plus flatuler.
       Neuilly à gauche. T'imagines ? ;-)
              Et j'en sais rien, moi, de la gauche de Neuilly, puisque personne n'en parle. Si ça se trouve, il n'y a qu'un seul blaireau à gauche à Neuilly, c'est peut-être un crétin patenté, ou un imbécile irrécupérable, voire un nul de chez nul qui ne ferait que de la bouse à la mairie. Mais même avec ça, Neuilly à gauche, ça prouverait au monde qu'en Sarkozye les miracles sont encore possibles. Ou plus modestement, ça fournirait au moins à votre serviteur une excellente occasion de vraiment bien se marrer, en voyant échouer un parachutage grotesque et se gripper un système vicié où l'électeur est juste un carburant et non le seul maître à bord.
       Moi je dis, les mecs, il faut militer pour faire passer la gauche à Neuilly. Ca ne changera strictement rien, les pétés de thune y seront toujours autant pétés de thune, on y verra toujours aussi peu de charclos et toujours aussi peu de logements sociaux y seront créés (on ne choisit pas Sarko comme maire pendant si longtemps pour rien). Mais au moins, ça fera rigoler l'amateur de burlesque qui est en moi, et qui (sans mentir) n'a pas plus d'idées de gauche que d'idées de droite, mais une idée bien précise de ce qu'il vaut mieux éviter de faire pour vivre à peu près bien ensemble dans le pays-qui-fut-celui-des-droits-de-l'homme.
-G4rF-

vendredi 8 février 2008

Etiologie du TDLM

Fond sonore : toujours rien
       On a bien rigolé avec Charlie Hebdo ? Continuons dans le délire ! Suivez le lien et consultez, sur le site de Martin Winckler, l'état des connaissances actuelles de la médecine sur le TDLM : le Trouble Dysphorique du Lundi Matin, que l'on doit à M. Jean-Paul Richier, praticien hospitalier.
                Conseil d'ami : en lisant l'article, allez consulter les notes de bas de page, y'a quelques clins d'oeil qui valent leur pesant de cahouètes.
-G4rF-

Je manque de superlatifs

Fond sonore : nada
       Clique ici, mon ami, et rigole avec moi. Il est fort ce Willem.
-G4rF-

mardi 5 février 2008

Bling Bang

Fond sonore : que dalle, Radio.Blog est mort
      Ayé. Comme par hasard, un nouveau rebondissement de la vie (pas très) privée de Sarkozy vient de couvrir totalement un événement, un vrai : la réécriture du préambule de la Constitution française, pour adopter par voie parlementaire le traité européen que les français ont rejeté.
              Nous sommes des veaux. Des cochons de lait, avides de la pourriture télévisuelle que Bertrand Cantat chantait avec Noir Dez dans "L'homme pressé". A tous ceux qui ne s'en souviennent pas, et à ceux qui n'ont jamais connu, je recommande d'écouter ce morceau de bravoure qui préfigurait avec 10 ans d'avance les événements que nous vivons aujourd'hui. Combien d'années encore devant nous, à trouver l'écho de ce morceau dans les actualités de demain ?
      L'homme pressé a désormais un nom. Et même plusieurs noms.
              Nous vivons sous son régime de frime, de fripe et de flippe chaque nouvelle journée de déni de nos intelligences.
              Minc.
              Bolloré.
              Arnault.
              Pinault.
              Bouygues.
              Dassaut.
              Sarkozy.
      Les nouvelles deux cents familles sont là. Et le changement n'est pas dans leurs noms, mais dans leur attitude : aujourd'hui elles ne se cachent plus.
             Les gangsta ont gagné. Alors même que, pour la première fois, on s'apprête (je l'espère) à vivre prochainement l'élection à la tête du G8 d'un type ni franchement caucasien ni tout à fait pâlichon, notre riante contrée est secouée tous les jours par un ouragan de peopleries que ne renieront pas les abonnés de Voici et les fans de la Star Ac', un maelström de paillettes derrière lesquelles notre Arturo Brachetti local planque avec fracas les outrances qu'il se croit permis de commettre. Dire que c'est Simone Veil qui réécrit le préambule de la Constitution, dans le gouvernement du type qui a voulu le Ministère de l'Identité Nationale et du droit d'aller crever ailleurs. Comme dirait Salomone, ça m'fait mal à l'aorte.
      Veuillez laisser le pays aussi propre en sortant que vous l'avez trouvé en entrant. Ca devrait être écrit en gros au fronton de l'Elysée.
Mais dans ce bling bang permanent, qui se soucie encore de lire une notice d'utilisation ?
-G4rF-
PS : je crois que je vais déposer la marque "Bling Bang"©. Ca sonne bien, et c'est dans l'air du temps de profiter à mort de la mode de l'instant pour se faire un max de thunes.

mardi 29 janvier 2008

Birthday

Fond sonore : toujours rien, mais je ne désespère pas
      Hier soir, nous avons fêté sur les rotules et avec une brièveté qui me chagrine un peu les 2 ans révolus de ma fille. Les festivités ont consisté en une assiette en plastique fuschia sur laquelle j'ai dessiné une tête avec deux barquettes au fraise et une banane pour le sourire, et j'ai planté dans la banane toute une série de bougies en forme de ballons qui forment "Happy birthday".
              Les 2 biscuits y sont passés (fraise en premier, tu penses) après avoir un peu aidé l'enfant à souffler les bougies en pleine déconfiture.
              La banane pleine de cire, c'était pour ma gueule. Elle aime pô la banane, en tout cas c'est ce qu'elle dit en ce moment.
      Bon anniversaire Charlie !
-G4rF-

lundi 28 janvier 2008

Trent est bon, mangez-en

Fond sonore : wallou
      Un article assez intéressant à lire, en anglais dans le texte, dont le lien vous est fourni par rien moins que Trent Reznor. Il s'agit de la façon dont l'industrie de la musique traite les artistes et les considère, en comparaison avec toutes les autres industries, et notamment celle du cinéma. L'article est écrit par un manager de groupe, Simon Napier-Bell, qui a lancé les Yardbirds (contemporains des Beatles, où officièrent Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page) et également Wham! (pour ceux qui ne connaissent pas "Wake me up before you go-go", c'est le groupe où l'on découvrit George Michael).
              Très instructif, et d'une lecture plutôt agréable. Le pauvre Trent est un peu dans la merde à cause d'une suggestion balancée sans réfléchir visant à inclure une surtaxe dans la facture de fournisseur d'accès Internet pour couvrir les frais de téléchargement de musique des utilisateurs, et qui est amplifiée et déformée par cette pauvre merde de CNET (qui est à l'information sur Internet, selon moi, ce que Pernaut est à l'intégrité journalistique).
      Tout cela donne une idée du bordel régnant dans le monde très nombriliste et fermé de l'industrie de musicalisation massive, et de la panique qu'on fout chez les "grands" acteurs de ce marché en téléchargeant de la musique, sur ITunes ou ailleurs. En passant, n'oubliez pas que le prix d'un album sur ITunes a dû être fixé par Apple soi-même, parce qu'aucune des majors interrogées n'a été foutue de fournir un indice de prix cohérent pour la vente de musique. Autrement dit, ils sont tellement incompétents que Apple (qui a ses défauts aussi, mais ce n'est pas le sujet) a dû faire le boulot à leur place. C'est encore trop cher à mon goût. Mais ça marche.
      Sic transit gloria mundi.
-G4rF-
PS : Gab, si c'est possible de faire passer le bouquin à Christian via Gilles, je prends ! Et bientôt y'a bouffe à la maison. Et je vais essayer de me décoincer le postérieur pour t'aider à déménager.
 

mercredi 16 janvier 2008

Société, tu m'auras pas

Fond sonore : rien
       Un truc que je viens d'apprendre, enfin de réapprendre. Il existe une pétition concernant la prochaine mise en place des franchises médicales . Pour celles et ceux d'entre mes lecteurs qui ignoreraient le problème, c'est assez simple.
                Tout comme on vous colle dans les dents une franchise sur votre assurance de scooter pour ne pas que la compagnie perde 100 € à traiter votre dossier de remboursement pour 20 € de dégats, Sarko & compagnie ont poussé en avant une loi pour faire la même chose sur les soins médicaux.
       En clair, après s'être fait enculer de 1 euro par consultation chez le toubib, de je sais plus combien pour un spécialiste, après avoir déremboursé des médicaments avec parfois quelques effets pervers dont ils se foutent bien (genre le prix du tulle gras lumière, qui passe de 2 € la boîte à 35 € sans changement de mode de fabrication), nous allons tous ensemble nous faire ponctionner encore un peu plus de blé à chaque fois que nous serons malades.
20 centimes par boîte de médoc acheté, 2 euros par transport sanitaire.
       Certes, vu comme ça, c'est pas bien lourd.
                Mais il y a des familles dans ce pays qui sont dans la dèche et qui bouclent leur budget à 20 centimes près. Il y a des gens pour qui 2 €, c'est à bouffer pour toute la famille pour la journée.
                Et au delà de ce constat bien triste, il y a quelque chose à ne pas négliger : la rapacité sans borne du privé médical, de son actionnaire et de son administrateur lobbyiste. Car la loi prévoit qu'en cas d'augmentation des dépenses, on augmente la franchise.
                2 euros aujourd'hui. Combien demain ?
       Je suis sur le point d'acheter 2 bouquins, celui de Christian Lehmann qui s'appelle "Les fossoyeurs" et celui de Julien Duval qui s'appelle "Le mythe du trou de la Sécu" . Julien Duval, je connais pas, donc je prendrai mes précautions à la lecture. Christian Lehmann, lui, est à l'instar de Martin Winckler ("La maladie de Sachs") un toubib viré écrivain, dont sa bio  me fait croire qu'il est devenu toubib comme ça, parce qu'il fallait bien faire un job, mais qu'il avait l'écriture dans les tripes. Je crois que je vais me payer pas mal de bouquins de ce bonhomme dans les mois qui viennent.
                Mais revenons à la raison première de ce post : un travailleur social qui s'appelle Bruno-Pascal Chevalier, séropo depuis 20 piges, et qui en est à 3 mois de grève des soins pour protester au péril de son existence contre ces franchises. A sa lettre à la présidence, Sarko vient de répondre. En enfonçant le clou de la franchise à la con. AIDES n'a pu s'empêcher, comme à son agréable habitude, de suggérer un endroit où l'omniprésident décideur de tout pouvait s'enfoncer ses franchises.
                Ca donne vraiment envie de défoncer la gueule à la moitié des politicards de ce pays de cons.
       Dans d'autres nouvelles, Arnaud Montebourg vient de me décevoir, via Canard Enchaîné interposé, en critiquant la collusion de Sarkozy avec les riches industriels et les cadeaux que Bolloré peut attendre de Sarko après l'avoir hébergé et promené à ses frais. Critique émise le jour de Noïèl en dévalant à fond les culottes les pistes de Courchevel avec Serge Weinberg, un ancien de PPR qui joue depuis les administrateurs chez Accor (hôtellerie), Schneider Electric, Fnac, Artemis (investissement et gestion de portefeuilles) et Gucci. Ca augure de jours sombres si le renversement de la vapeur que j'appelais de mes souhaits récemment intervenait... à moins que l'ami Arnaud accepte de signer un papier où il déclare refuser d'avance les contributions de campagne électorale de personnes liées à des entreprises à capital > 100 000 Euros... :-) On peut toujours rêver.
       Et enfin, la nouvelle du jour, celle que nous attendions tous avec une frénésie qui n'est pas sans rappeler le trottinement impatient d'une gonzesse incontinente bourrée à la bière attendant que se libèrent les chiottes de la discothèque : Sarkozy et Bruni seraient mariés (dans l'illégalité, puisqu'un mariage du président de la République doit être précédé de la publication des bans). Commentaire d'Yvonne Le Crouchard, tourneuse-fraiseuse chez MétalPouixe en Dordogne : "rien à branler, moi j'ai encore vingt-huit pièces à usiner pour ce soir, alors foutez-moi le camp !".
               Je partage cette analyse.
-G4rF-
PS : vous aimez ce qui est beau et issu d'un esprit dérangé ? Alors précipitez-vous sur le blog de 8L3ZZZ, où s'affichent ses créations, et d'où j'espère surgira bientôt la putain de sa mère de bande dessinée de mes deux qu'on dit qu'on va se faire depuis des années et qu'on a à peine entamée.

mardi 15 janvier 2008

Petit cartoon édifiant

Fond sonore : sans
       Chappatte est un maître. Un cartooniste à l'américaine (dans le meilleur sens du terme) qui vit en Suisse et bulle en français ! Pour s'en convaincre, quelques perles récentes (l'homme les collectionne).
               Davos en résumé
               Climat : la faute aux humains
               Course à la Maison Blanche (le point de vue des Rednecks pour le choix du candidat démocrate)
               La guerre du pétrole
               Que du bonheur, c'est moi que j'vous l'dis. Et tant qu'on y est dans le style "un petit dessin vaut mieux qu'un long discours", admirez donc la Une de "Charlie Hebdo" de cette semaine : tout y est. Le président bling-bling, l'étalage de richesse, la conférence de presse achetée, et les pseudo-journalistes automates façon Berlusconi. "Vous avez l'heure ?".
       Tout y est, que j'vous dis !
-G4rF-

vendredi 4 janvier 2008

Prise de tête !

Fond sonore : The HaggiS - Mon ami Sarko (je vous le filerai bientôt)
       Tu aimes avoir mal au crâne ? Essaie donc d'aller au bout de tous les niveaux du petit jeu ci-dessous. J'ai bien mis une demi-heure pour l'avant-dernier niveau, ça fait déjà 10 minutes que je souffre sur le dernier, et j'avance pas trop...
                 --> http://nonoba.com/chris/untangle
       J'en ai fini avec "Toxic", le constat est effarant : si tu veux éviter de tomber dans le piège multiple des cancers à répétition, des retards psy et neuro pour tes gosses, du diabète du vieux et de l'obésité, tu n'as pas le choix. N'achète pas de produit contenant dans les ingrédients "sirop de glucose", ni "huile végétale partiellement hydrogénée" ( celle qui conserve pendant 10 semaines les frites du "Supersize me" de Morgan Spurlock), ni de tomates qui ont l'air parfaites, ni d'oranges californiennes (les deux sont passées à la cire et au colorant), ni de steack haché à plus de 5% de matière grasse, ni de viande préemballée (10% de la masse pesée correspond à de l'eau salée ajoutée pour faire durer et rendre juteux, et la viande est conditionnée sous atmosphère "protectrice" qui la fait paraître bonne à l'oeil même quand elle est effectivement périmée).
               Achète des fruits estampillés "organique" si tu veux pas bouffer du pesticide, achète des céréales bio (VRAIMENT bio) si tu veux pas pisser du RoundUp, achète de la viande (surtout pour la volaille) élevée en plein air et nourrie à 100% au végétal si tu veux pas gober des antibiotiques (on leur donne sans aucune mesure ni prescription de volume !) ni des hormones de croissance (j'ai une amie dont la fille a dû voir le pédiatre à 8 ans parce qu'elle donnait des signes de début de sa puberté, après tout un été à bouffer des snacks au poulet pas cher dans des gargottes de bord de route. A 8 ans !).
               N'achète pas de viennoiserie industrielle, genre brioche préemballée, c'est saturé d'acides gras "trans" qui en plus de faire grossir du bide te boostent le mauvais cholestérol, t'empêchent de fabriquer le bon et préparent gentiment tes accidents cardio-vasculaires de demain.
       Le pire, c'est de se dire que des pays comme le Danemark ont des lois qui les protègent, et que le lobbying industriel de l'agro-alimentaire, poussé bien sûr par ADM, Monsanto et j'en passe, empêche ces lois conçues pour nous sauver d'un tsunami de gras retouché, de sucre retouché et de médocs surdosés pour bestiaux d'être promulguées au niveau européen.
       José Bové m'agace, mais putain il a bien raison avec sa grève de la faim. Contrairement aux promoteurs du tout OGM, qui sont souvent élus avec les fonds de campagne des multinationales de l'agro-industrie, on n'a nullement besoin d'améliorer la production agricole mondiale ni de pousser encore ses rendements, disait Amartya Sen (prix Nobel d'Eco 1998) dans une étude extensive financée par l'ONU : c'est précisément le contraire. On produit déjà trop, mais on n'est toujours pas foutu de distribuer comme il faut, et tandis que d'un côté l'assiette déborde de merdes pas chères issues d'agricultures trop subventionnées et conçues pour pomper le fric et non nourrir à sa faim, de l'autre on meurt toujours autant de faim aujourd'hui (sans doute plus, si le monde ressemble encore à ce qu'il a toujours été).
                Je suis pas plus malin que la moyenne, mais je me dis en apprenant ça que ce sont nos élus qui portent la responsabilité de l'hécatombe qui se déclenche. La vague d'obésité américaine et son cortège de maladies, de produits dangereux et de pollutions indécrottables arrive chez nous à travers le laisser-aller de générations de politicards à 2 balles qui ne connaissent qu'une chose : "souffler dans le sens du vent", et qui écoutent plus facilement le patron de groupe à actionnaires planétaires plutôt que le cul-terreux qui aimerait juste avoir le droit de semer ses propres grains.
       Et tant qu'on y est, le "travailler plus" y apporte un écho sordide : déjà qu'on n'a plus que 20 minutes aujourd'hui pour faire à bouffer (contre 1h20 il y a encore 50 ans), si je travaille plus pour gagner plus, j'aurais encore moins de temps pour moi. Et hop, je vais encore plus bouffer de junk food et de conneries dans ce genre, sur le pouce comme un con, avant de m'affaler devant la téloche comme une merde.
                "Les révolutions se font maintenant à la maison", chantait il y a quelques temps Jean-Louis Aubert. Pour le coup, je suis d'accord. C'est un puissant message, étayé et solide, irréfutable malgré les efforts déployés par Coca, McDo & co pour le tourner en dérision en prétendant oeuvrer dans le bon sens alors que la merde qu'ils te vendent est toujours aussi vénéneuse. C'est un message qu'il faut transmettre : ne met pas ta thune de côté pour acheter le nouvel Ipod, consacre plutôt cette thune à acheter de la vraie bouffe comestible. Trente ans d'industrialisation de l'agriculture ont transformé les habitudes alimentaires et mis en tête de gondole, à pas cher et avec de beaux emballages, des produits tout simplement TOXIQUES. Qu'on mange tous les jours, comme des grands. Comme des cons. Comme des grands cons, en fait. Et c'est pas le nouvel IPod qui va me déboucher les artères des plaques de graisse qui s'y accumulent le jour où j'aurai bouffé le burger pas cher de trop.
                 Alors, maintenant que je suis un peu plus informé, je me dis que si tu veux profiter un peu de ta laïfe, te la jouer tranquille et baiser individuellement la gueule à l'ultra-machine à fric agricole qui a ruiné la paysannerie et pompé le sang de ceux qui bossent pour nous nourrir, qui contribue autant que les marchands d'armes à faire élire des fachos aux USA et par ricochet leur frère de coeur en France, et qui défonce en passant la gueule de la planète en infectant sol, eau potable, environnement à coups de molécules pour la vaste majorité autorisées sur le marché sans avoir été testées, il existe une manière simple d'agir : se faire plaisir en mangeant des bonnes choses.
C'est simple, efficace, ça te coûte un peu plus cher mais tu redécouvres ce que c'est que le goût, et pis c'est le genre de manifestation pacifique que tu peux faire tout seul sans risquer que les CRS débarquent en plein milieu et te passent à tabac.
                 Pour l'Ipod, t'attendras un peu, c'est pas bien méchant... je suis sûr que l'ancien peut tenir encore un peu.
-G4rF-
PS : à lire, parce qu'on en parle très très très peu, l'enquête de Chensheng Lu réalisée autour de Seattle sur l'art et la manière de décontaminer des gosses blindés de substances toxiques à cause des merdes qu'ils bouffent. Edifiant, et très parlant pour quiconque vit en zone urbaine aujourd'hui (c'est à dire + de 50 % de la population, depuis quelques années)

jeudi 3 janvier 2008

Réflexions politiques énervées

Fond sonore : que dalle, j'ai la flemme, et ça passe pas très bien au taf Radio.Blog
       Petite note en passant. Vous savez pourquoi Sarkozy est fort ? Parce qu'il fait ses campagnes 5 ans à l'avance. Parce qu'il récupère Le Pen à tel point qu'on n'entend plus parler du vieux facho. Parce qu'il hérite du capital magouille du RPR de Chirac et avec lui, de l'historique des ententes de financement entre partis, ce qui lui permet de tenir par les couilles le PS et de le garder bien silencieux et bien docile.
       Mais là où il est très fort, c'est qu'il est parvenu à devenir président avec la seule aptitude professionnelle de savoir vendre sa merde au public comme le vendeur du mois du rayon machines à laver de Darty. Kouchner. Strauss Kahn. Besson. Il est arrivé à persuader des vieux croûlants et des déçus du parti d'en face, finis dans leurs espoirs d'occuper un jour de grandes responsabilités et de monter au Panthéon comme d'autres grimpent à Solutré, pour certains ses seuls opposants crédibles parce qu'ils ont du crédit de sympathie dans le bas peuple, il les a persuadés de se rapprocher de lui en leur confiant des missions pipo sur des postes sans avenir (voire l'incroyable efficacité du FMI pour apaiser le monde, l'incroyable pertinence de rester au pays quand on est ministre des affaires étrangères et que tout pète chez nos interlocuteurs, etc, etc, etc).
       J'ai acheté il y a longtemps "L'art de la guerre" de Sun Tzu, une espèce de traité combinant stratégie militaire et conseils géopolitiques issu de la compilation d'expériences vécues par des suzerains de la très vieille Chine. Un bouquin assez relou dans l'ensemble, et en tout cas selon moi très loin de mériter le respect religieux que certains fanatiques de boum-boum-la-guéguerre lui portent. L'un des préceptes vus dans ce traité est très connu et a été réinventé de nombreuses fois dans l'histoire : diviser pour mieux régner.
                Mais ce n'est que l'avers de la pièce avec laquelle Sarko mise. Sur le revers, on peut lire : "garde tes amis proches de toi, et tes ennemis encore plus proches", qu'on trouve chez Sun Tzu et qui prend tout son sens depuis mai 2007.
                En les maintenant dans sa sphère de pouvoir, Sarko musèle les vieux chiens de guerre de l'adversaire. Et qui reste-t-il pour ouvrir sa gueule qui ait encore de la crédibilité, pour dénoncer le national-sarkozysme qui prévaut à nos destins actuels ? Qui a encore du poids politique pour amener en pleine lumière cette mécanique obscène anti-pauvre, anti-étranger, anti-faible, qui creuse de plus en plus le cañon des inégalités, rejette sur le pauvre la faute de sa pauvreté comme on se venge du message en tuant le messager ? Qui part en bataille contre la connerie, la mesquinerie, la méchanceté rampante que l'on ne peut guère plus voir pleinement que sur Internet ?
       Malgré qu'il m'ait pas mal déçu dans son attitude de supporter absolu de Ségolène Royal pendant la dernière présidentielle, je ne vois guère qu'Arnaud Montebourg pour construire une opposition correcte et rééquilibrer la balance politique (j'aime bien Guigou, mais sa référence permanente au "besoin de Jospin" est une fuite selon moi). Cependant, je crains que la recherche absolue d'indépendance de la "gauche" molle actuelle vis-à-vis des courants plus radicaux, et notamment des altermondialistes, ne l'amène à nouveau à perdre toute possibilité de récupérer du pouvoir et de contre-balancer le jusqu'au-boutisme des ultra-libéraux actuellement en place.
                Le parti socialiste, en tant qu'entité reconnaissable du public, n'existe plus : ses têtes d'affiche sont dispersées, certaines ont changé de bord (je n'aborderai que pour le mépris que je lui porte l'ami des glaciers qui fondent et des ours qui ont faim, j'ai nommé Claude Allègre), et le flou artistique entourant l'expression des idées de ce parti n'arrange rien (surtout quand les médias nationaux l'entretiennent avec tant de ferveur). Le PC moribond a plus de consistance que ça : Marie-Georges Buffet est aujourd'hui plus crédible en tant que leader de parti que François Hollande, c'est con mais c'est comme ça.
                Je pense qu'il y a quelque chose à faire en s'appuyant (sans céder aux excès et aux chasses aux sorcières genre "les patrons au cachot") sur l'énergie d'un Besancenot et/ou d'une Autain, sur l'expérience d'un Krivine et/ou d'un Braouezec, pour fabriquer une machine à améliorer l'état du pays. Taxer les profits boursiers et les transactions financières à la mode Tobin, c'est le premier pas vers le rééquilibrage de la circulation de la thune et le retour d'une partie du flot vers ceux qui en ont un besoin réel et immédiat. A mon sens, ce qui manque pour que la politique retrouve une utilité pour le vulgum pecus, c'est une combinaison difficile pour des politicards de métier mais pas impossible : de l'intelligence et de l'humilité, une certaine pratique du microcosme politique, de la créativité constructive, tout cela ancré sur une volonté claire de mettre le paquet à plusieurs en mettant de côté les différends personnels pour emmener la société vers un idéal franc, même un peu utopique, et sans oublier personne en route.
       Sans intelligence, on reste bloqué sur ses positions et on n'admettra jamais de céder le pas à un autre qui a du talent et qui est peut-être plus malin que vous.
                Sans humilité, on ne sert que soi-même.
                Sans pratique du monde politique, on se heurte au mur des gens vissés au sol et aux murs qui protègent leur cul avec l'argent public avant de servir le peuple.
                Sans créativité, on recycle à l'infini y compris ce qui ne marche pas, et tout ce qui se recycle finit tout gris avec un goût de vieux qui ne passe pas très bien.
                Sans être constructif, on coûte du pognon au peuple en cassant pour le principe ce qui a été fait avant (souvenez-vous des polices de proximité qu'on crée, qu'on pète, qu'on recrée...) juste parce que l'étiquette du fabricant n'a pas la bonne couleur.
                Sans volonté de mettre le paquet, un quinquennat ne suffit pas à faire avancer les choses, et on se laisse haper par le tourbillon des débats de l'instant.
                Sans bosser à plusieurs, personne n'a assez de doigts pour appuyer au bon moment sur tous les boutons de l'appareil d'Etat, et le moteur cale.
                Sans mettre de côté les différends personnels, on s'interdit et on interdit aux autres le droit de se tromper et le droit de progresser.
                Sans avoir un idéal franc, on n'ose pas prendre le risque de se mettre soi-même dans la balance et de faire front aux lobbys et au fric tout-puissant.
                Sans utopie, on n'a pas de direction pour progresser et pas de repère pour mesurer cette progression.
                En oubliant des gens en route, on n'est pas le gouvernement du peuple, mais d'une sous-partie du peuple, et ça c'est pas la république.
        Avec le temps qui passe et ma connaissance de mon pays qui évolue (et, je l'espère, s'améliore), je pense de plus en plus que les idées de gauche et les idées de droite ne sont absolument pas incompatibles tant qu'on se contente de travailler l'idée parce qu'elle est bonne et qu'on emmerde sa couleur.
                Solidarité, entraide, soutien, assistance, compréhension, pardon, c'est étiquetté "de gauche".
                Sécurité, protection, mérite, fermeté, sanction, direction, décision, c'est étiquetté "de droite".
                L'ensemble de ces termes définit les fondamentaux d'une société occidentale. Si on met tout ça dans un sac, et qu'on emballe le tout dans les mots "liberté, égalité, fraternité", je crois qu'on a presque tout ce qu'il nous faut pour "récompenser les gentils", "punir les méchants", "pousser les méchants à devenir gentils" et "éviter aux gentils de virer méchants". Il y manque la modération partout, et le besoin d'évolution pour rester au présent.
        Pour conclure, je crois qu'on aura atteint un niveau acceptable de qualité de notre société lorsque j'irai acheter le "Canard" au kiosque du coin et qu'il ne fera plus qu'une page, dont un bon bout consacré aux mots croisés, à défaut de vices à éclairer et d'affaires à développer (et pas à défaut de journalistes ni de liberté d'expression). Faites du bien à vos semblables : pour 1,20 € (soit un ou deux votes à la Star Ac' qui atterriront dans la popoche de Nikos et Jon de Mol), achetez le mercredi un journal libre avec entre autres une information fiable, des jeux de mots foirasses et des contrepèteries dégueux !
        ...
        Houlà, il est temps que je parle d'autre chose que de politique, mon blog qui était déjà mal barré est de plus en plus mal en point, ce n'est plus qu'un pensum emmerdant genre "mais c'est tellement facile d'être moins con". Encore un peu, et je vais finir nègre à rédiger des discours de campagne. Quoique... si ça paye correctement et qu'il me reste du temps pour écrire pour moi... :-)
                 Bon allez, promis les copains, la prochaine fois que je vous parle (c'est à dire la prochaine fois) je parle pas politique.
-G4rF-
 PS : rien à voir avec le sujet. J'avance dans "Toxic", et donc il apparaît que le principal facteur d'obésité est que le sirop de glucose-fructose, ou High Fructose Corn Syrup produit par hydrolyse du glucose du maïs. Ce sirop qu'on retrouve partout, dans le ketchup, dans le coca, dans les sauces, les conserves en boîte, partout, partout, partout. La raison est que le sucre "naturel" est reconnu par le corps et quand tu en as bouffé assez, ça bloque et ça te dégoûte. Alors que ce sucre-là, tu peux en boire des litres, t'es jamais écoeuré. Dingue, non ? Mangez du sucre de betterave ou de canne, c'est plus bon pour le dedans de votre vous-même.

mercredi 2 janvier 2008

Bonne année mon cul

Fond sonore : que dalle
       Oui, je sais. Ca fait des mois que je n'ai rien écrit, ce qui est un scandale. HaTcH parlait il y a quelque temps des blogs morts ou moribonds, et il semblerait bien que "La Futilité pour les Nuls" en ait pris le chemin. Honte sur moi, shame on me, schkrupz fouïrkshmutz, comme on dit respectivement en françois de France, en anglois d'Angleterre et en plutonois de Charon.
       Pourtant, y'en a des choses à dire, et des belles. Par exemple, entre autres nouvelles, j'ai vendu ma péniche. Enfin. Enfin. EN-FIN ! Fin de quatre années passées à galérer d'une administration bornée en une autre encore plus bouchée à l'émeri, quatre années à tenter de faire se poursuivre à la seule force d'une volonté plutôt mal en point un projet viable mais voué aux gémonies et à l'échec par une somme d'incompétence, de mauvaise volonté, de protectionnisme imbécile et d'immobilisme quasi-religieux de notre glorieux se rvice public laquelle me pousse à nouveau à m'exclamer et accrocher à nouveau au tableau des citations un truc bien couillon : on a beau être en l'an 2000, on a beau vivre dans le futur, on a beau avoir survécu au bougre de l'an débile, à des tsunamis, des attentats, à Cauet et à la Star Academy, "même dans l'futur, y'a rien qui marche !".
                 Le premier lecteur qui pourra me dire (de mémoire et sans Google ) d'où vient cette phrase gagnera un album de bande dessinée. Ca, c'est du Franquin, et j'aime cette phrase pour une raison que j'ignore. Et ce sera pas une BD, mais toute mon estime, parce que les BD c'est trop cher. Un manga, à la rigueur, mais un bien alors. Le deuxième lecteur qui pourra me dire avec ou sans Google, peu importe, d'où vient cette phrase gagnera aussi toute mon estime, parce que ça m'étonnerait qu'il trouve. Bon, je dis ça, moi j'ai pas cherché, hein, mais quand même ça m'étonnerait tout de même un peu.
       Reprenons. J'ai donc vendu la péniche, à une demoiselle accorte et fort charmante, dont j'espère qu'elle est aussi bien entourée qu'elle le dit et que son projet aura plus de succès que le mien. Elle veut appeler le bateau "Shine", ce que je trouve plutôt sympathique. J'espère aussi avoir fait le nécessaire, après avoir enfin trouvé le point de levier adéquat pour faire trembler le roc de l'administration française même si c'est trop tard pour en bénéficier personnellement, pour lui épargner les emmerdes que j'ai traversé, et les déconvenues qui se sont accumulées. Que la crue ne l'emporte pas.
       Plein de mauvais souvenirs sont rattachés à ce bateau, mais y'en a quand même quelques bons : le déménagement avec les potes grâce à Zac et sa camionnette paternelle, le vidage de mon ancien appart' où tant de fêtes eurent lieu et où j'ai rencontré tellement de copains, les nuits où tu te pèles l'échalote de froid et où tu te réveilles sur un lac gelé, saupoudré de neige comme les narines d'un tox le sont de cocaïne, avec quelques oiseaux migrateurs à la bourre qui rament pour rattraper le peloton.
                 Le moteur qui redémarre d'un coup avec mes super power batteries qui tuent (les mecs, si vous cherchez de la bonne batterie, j'ai des références maintenant). La balade pour ramener le bateau à Paris, qui ne fut pas une partie de plaisir et qui mobilisa les efforts inaboutis de mes potes, que j'en ai encore la teuhon de sa maman. Mais j'ai quand même navigué sur mon bateau à côté de Notre-Dame, et ça c'était beau. L'accostage tout près de chez wam. Les amis qui donnent un coup de main pour amarrer. Les mois passés à ne pas trop en chier, et à chercher en vain des acquéreurs (en vain).
                 Les visites parfois rigolotes de mes touristes à bateau. Le déménagement progressif et très très lent et très très dur, avec en point d'orgue l'opération MacGyver qui mobilisa Gab, HaTcH, ToM et mon frérot pour sortir sans passerelle une machine à laver et un grand frigo de leur lieu de repos de quatre ans (qu'est-ce que je regrette de ne pas avoir pensé à l'appareil photo !). La vente finale, avec un goût doux-amer de fin de guerre du papier mais d'échec assumé du projet.
                 L'exorcisme final n'a pas encore eu lieu (j'ai encore aux fesses ces foutus prunes à payer), mais je vais tenter de le faire survenir en Janvier, en invitant bien sûr en priorité mes power déménageurs bretons qui me sauvèrent la mise et le moral.
       Bonne année mon cul, disais-je. Mes lecteurs habituels (en reste-t-il seulement ? S'il n'y en a plus, c'est de ma faute) savent que c'est du Desproges. En fait, cela ne reflète pas la réalité de mon état d'esprit. En vrai, ce serait plutôt "Dans ton cul 2007, tu ne me pourriras plus la vie" et "2008, fait mieux que ton prédécesseur". Mais bon, pour accrocher le lecteur il faut des phrases choc.
       A propos de choc, pour rester dans le domaine de l'écrit, je suis en train de lire "Toxic" de William Reymond. J'en suis à peu près à la moitié, et je crois que je vais acheter ses autres ouvrages. Il s'agit d'un livre-enquête, ou plutôt d'un document assez fouillé sur les origines de la malbouffe et sur l'embrigadement qui résulte du matraquage publicitaire et symbolique qu'on subit depuis notre jeunesse devant la télé, un livre qui a l'atout majeur de citer ses sources avec clarté au fur et à mesure que le discours progresse. L'aspect "moi l'enquêteur j'ai assez de burnes pour aller au combat" grève la portée du propos, mais ça reste un ouvrage utile à lire pour ceux qui, comme moi, se disent bêtement en passant chez MacDo "bof, j'suis grand/fort/costaud, j'me prends le menu XL".
                Décortiquer cette pratique et les symboliques afférentes me rappelle nettement "La méthode simple pour arrêter de fumer" d'Allen Carr, un best-seller qui mérite sa place et que j'ai lu même si ça ne me concerne pas directement. Passons sur la réthorique "pensée positive" sous-jacente du bouquin : bouffer du cowboy à cigarette dans tous les westerns, les pubs, les affiches et les magazines m'a conditionné à accepter l'omniprésence des clopes. De même, bouffer des pubs Nesquik depuis des années me conditionne à accepter le goût trop sucré de cette boisson chocolatée et à être abasourdi par l'arôme puissant et l'amertume insolite d'un vrai cacao quand je me sors les doigts duk et que j'en fais un ( par contre, je n'accepte toujours pas le départ de Groquik, et le sous-résidu merdique de lapin myxomateux qu'on se cogne depuis. Quiky aux chiottes ! ).
                A rajouter à ma Bibliothèque du Présent, à côté d'Allen Carr, du bouquin de l'oncle Bernard dont j'ai parlé il y a de cela plusieurs mois ( "Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles" de Bernard Maris) et du bouquin de Stiglitz sur l'échec de la mondialisation par capitalisme sans conscience.
       Nouveau dans ma Bibliothèque du Peinard : "Je suis une légende" de Richard Matheson . De base, j'achète pas trop "le bouquin du film qui sort". J'ai tendance à trouver ça relou, et puis j'aime pas trop participer à l'auto-satisfaction des marketteurs de tout poil qui disent en voyant les chiffres "vous voyez, on a bien fait de ressortir le bouquin en mettant l'affiche du film en couv' !". S'il y a bien un truc qui me gonfle, c'est qu'on dégage les illustrations d'origine pour coller une étiquette plus "actuelle" sur un livre. J'ai cotoyé assez de dessineux et d'illustrateurs pour comprendre à quel point c'est castrateur déjà pour pondre le truc qui plaira au public, alors si c'est pour le dégager et le remplacer par une affiche à la prochaine édition...
                Mais bon, là, c'est un peu spécial : j'ai pris le temps de me documenter via Wikipédia sur le livre, et il se trouve que c'est la troisième adaptation ciné du bouquin. Je ne le connaissais absolument pas, mais pour qu'on tente aussi souvent d'en faire un film, deux constats s'imposent :
                1- c'est forcément un bon bouquin, au moins en terme de rentabilité du tirage sinon en qualité littéraire
                2- l'histoire doit être intéressante pour que la critique soit si favorable au film, malgré le fait qu'on trouve rarement Will Smith dans des histoires non édulcorées.
                Un coup de keuFna plus tard, lecture, bilan : un bon livre qui vaut le coup d'être lu, et une exploitation inattendue des conséquences d'un cataclysme zombie. J'ai lu qu'il y avait dans "28 semaines plus tard" des réminiscences de ce bouquin. Faut que je prenne 5 minutes pour choper le DivX et voir le film. J'avais acheté le premier film après visionnage, parce qu'il mérite vraiment qu'on l'achète, parce qu'il est remarquable et bien tourné. J'appliquerais le même principe au deuxième s'il est à la hauteur, quoique je ne me fasse guère d'illusion : y'a Robert Carlyle, et c'est quand même l'un des meilleurs comédiens du moment à mon goût.
       Dans ma Bibliothèque du Je Me Sens Moins Con, "L'histoire de l'art pour les Nuls" . Un livre parfaitement titré pour le genre de public que je représente. Résultant d'un achat spontané de ma part, et d'une envie d'être moins crétin. J'en suis à la Renaissance, et jusque là c'est un sans-faute. Seul regret : il y a bien trop peu d'illustrations pour un bouquin traitant d'art. Ou alors faudrait un site Web dédié au bouquin, qui reprenne une par une toutes les oeuvres citées.
                J'y ai constaté un truc remarquable quand même, en m'intéressant particulièrement à une peinture : "L'amour sacré et l'amour profane", du Titien à sa mémère (ça, c'est fait). Quand ils disent sur la couv' que les auteurs sont des pointures, ils déconnent pas, en tout cas pour ce tableau : apparemment une querelle savante a opposé longtemps des experts pour savoir qui est la sacrée et qui est la profane, et que représente ce tableau. Et tout ce beau monde semblait avoir négligé le tombeau d'Adonis en plein milieu, en le prenant pour une fontaine. Et donc en zappant l'histoire de Vénus qui rend visite chaque année à la tombe d'Adonis, avec Amour qui ressort du tombeau la coquille où le sang d'Adonis a été recueilli après qu'il se soit écorché sur le rosier, en avant plan, dont les fleurs passent alors du blanc au rouge, je vous passe les détails. Les trois-quarts des infos disponibles sur le Net zappent totalement cette analyse. Pas le bouquin. Donc, big up en passant, même si (et je ne vous en veux pas, amis lecteurs patients et oisifs) tout le monde s'en branle, sans doute à raison.
       Bon, ras-le-bol des bouquins, on va pas passer la nuit dessus. Avant que je ne me remette en sommeil, sachez ô camarades que la cession de la péniche va de pair avec l'achat d'une zoulie maison dans la bonne ville de Sannois, dans le 95. Je dis "bonne" parce qu'elle m'a tout de suite paru plus propre et plus apte à y faire grandir ma gosse que Saint Denis. Triste conséquence des politiques égoïstes du racing club des maires RPR de Paris et des riches villes du 92 : en laissant s'accumuler dans le 93 toute la misère, par exemple en refusant de construire les logements sociaux que la loi exige dans leurs beaux quartiers, bah forcément la misère elle s'entasse en Seine Saint Denis où on l'accepte parce qu'il faut bien, elle ghettoïse, la ville devient crade et invivable, et du coup ben j'en peux plus et je me casse. Et encore, ma moitié a du mérite : elle y a vécu 3 ans de plus que mois.
                La chute de l'histoire ? Je vous la donne Emile : Sannois est une municipalité UMP... ça me déprime d'avance, mais en tout cas y'a un truc de clair : faut s'attendre d'ici quelques années à un changement des bords des villes de banlieue limitrophes du 93 et dirigées par des sarkozyens. Je crois qu'on est assez nombreux à faire le même genre de périple que moi : célibataire à Paris, concubins en proche banlieue pas trop chère, couple à enfant en banlieue plus éloignée. Et en toute décence je ne peux pas imaginer accorder ma voix à la droite dure d'aujourd'hui qu'on aurait appelé extrême-droite il y a 30 ans. A voir pour les prochaines municipales, hé hé !
       Tant que j'y suis, et cela pour venger à posteriori un dîner plutôt hallucinatoire auquel je participais récemment et où une des convives, la cinquantaine bien tassée mais pas forcément pour le mieux, déclarait sa flamme pour notre national-président : non, le pouvoir ne rend pas beau. C'est même plutôt le contraire. Non, Sarkozy n'est pas bel homme, il n'est pas devenu plus séduisant parce qu'il légitime le tabassage des sans-papiers dans les charters de l'inhospitalité française, et il n'est pas devenu plus intelligent en confiant à Lagarde le ministère de la Culture où elle n'a rien trouvé de mieux, pour financer les musées, que de goûter la température de l'opinion en proposant de vendre les portions négligeables du patrimoine public, autrement dit notre bien culturel à vous et à moi, tout ça pour faire quoi ? On se demande... et on s'inquiète à raison : quand elle bossait à Versailles, la donzelle l'a transformé en un putain de Louis XIV-land, a entrepris des travaux de "restauration" de trucs qui avaient été abattus volontairement par les souverains de France, au mépris absolu du travail des conservateurs du patrimoine, mais en visant droit le portefeuille des touristes un peu couillons qui viennent en France admirer quoi ? Un vrai-faux Versailles, travesti et payant.
                Sarkozy n'a rien fait pour la culture, et surtout pas pour la culture politique du bas peuple de France, en serrant dans le poing les rènes des principales chaînes de télé dont toutes sont sous son influence directe ou indirecte : France télévisions possède les chaînes d'Etat et un max de télés régionales, et TF1, M6 et Canal+, chaînes privées possessions de groupes dont les patrons sont des amis intimes, qui s'écrasent devant les gouvernants en invitant presque systématiquement des encartés UMP sous prétexte que ces derniers viennent de se gratter les fesses et qu'il faut que les Français le sachent. Souvenez-vous de l'admirable liberté de l'audiovisuel français lorsque le débat Bayrou-Royal entre les 2 tours a zappé de Canal+, que tout le monde reçoit en clair, à BFM TV, dont certains ont appris l'existence ce jour-là.
                Alors dire que "Sarkozy a des couilles au cul et que ça le rend sexy", sans considération pour la bêtise fondamentale de ce constat et l'ignorance sordide qu'il trahit de la réalité des "succès" dont se vante l'omniprésident, c'est admettre qu'on a choisi un candidat pour des raisons strictement affectives, et sans la moindre considération pour le bien de son pays et de ses compatriotes.
       De même qu'à mon avis (que j'ai déjà donné souvent, je sais) Ségolène a perdu parce qu'elle a trop ouvert sa gueule sur le patriotisme alors que tout le monde s'en branle du putain de drapeau tricolore sauf quand on te l'offre (on est quand même des couillons de rapiats de français, ne l'oublions pas), qu'elle a été lâchée par les têtes de liste habituelles de tout un parti dont la base l'avait pourtant créditée de la meilleure capacité à mener la bataille, et aussi pour une bonne part parce qu'elle est une femme et que pour certains connards de nos compatriotes il vaut mieux élire un homme fasciste qu'une femme énarque parce qu'avoir une bite vous donne évidemment plus d'aptitude à la tâche (le goût de l'argent, lui, ne rentre pas en considération bien sûr)... hé bien je pense qu'elle a perdu parce qu'une bonne poignée d'abrutis au moins aussi ramollis du bulbe que les machistes précités s'est dit que le principe de la démocratie, c'est que chacun vote pour celui qu'il aime, alors que la réflexion nous prouve l'inverse.
       95 % des non-imbéciles qui composent notre riante nation ne votent pas pour quelqu'un qu'ils aiment, mais parce qu'il faut bien choisir quelqu'un et dans ce cas autant choisir le moins mauvais pour nous tous.
                Les affectifs du bulletin votent pour leur propre, seule et unique gueule, car ils sont égoïstes dans l'âme et se disent que la politique, c'est l'affaire des politiciens et c'est pas mes oignons, j'ai déjà bien assez à faire comme ça. Ainsi sont apparues toutes les dictatures, et ainsi la France prend-elle le chemin de la perte des libertés âprement gagnées : tous fichés, tous identifiés, nous ne vivons pas pour l'instant dans un régime totalitaire. Mais si d'aventure un régime totalitaire nous tombait dessus, quelle liberté réelle possédons-nous à ce jour que notre gouvernement actuel ne lui sert pas déjà sur un plateau ?
                Tous fichés, tous identifiés, des numéros sur un plateau, pour notre "bien", notre "protection" contre les méchants étrangers qui sont forcément méchants, ou au minimum attardés : après tout, ils n'ont pas de papiers. Ils ne sont pas fichés. Ils n'ont pas de puce dans leur absence de passeport non biométrique. Ils ne sont donc pas des nôtres. Autour de la grande barrière que nous construisons pour nous protéger du danger, et qui semble de plus en plus proche et de moins en moins dorée à mesure que nous nous transformons tous en porteurs de code à barres, la question demeure : de quel côté de la cage se trouve la liberté ? Ici ? En face ? Peut-être nulle part, en fait...
       Alors pour tout ce que j'en attends de bon, pour moi, ma moitié, ma fille, mes amis, ma famille, mes potes, mon peuple humain qui est con comme un balai mais il faut aimer les cons parce que sinon personne ne le fera, pour les derniers et trop rares journalistes à mériter de porter ce titre (exemple : Jean-Pierre Pernault. Ah merde, je voulais dire "contre-exemple"), pour ceux qui cultivent la valeur de l'entraide, du secours, du bon sens, à tous je souhaite une bonne année 2008 et le meilleur des mondes possible pour tous.
                Mais pour le goût de cendre qu'on substitue progressivement à l'odeur appétissante d'un futur meilleur de plus en plus improbable, pour ceux qui font taire volontairement leur conscience pour pouvoir se payer l'avion en 1ère classe plutôt qu'en éco, pour les bétonneurs à tout crin et les sanctionneurs de tout poil, pour ceux qui méprisent les profs et votent à la Star Ac, et pour tous les pires des cons parmi les cons que j'arriverai jamais à aimer parce qu'on peut difficilement aimer tout le monde et encore plus difficilement tous les pires connards égocentriques satisfaits et pontifiants d'entre eux, bonne année mon cul.
 
-G4rF-
 
PS : j'en remets une louchée sur les bouquins. Je progresse bien sur mon tome 2, il ne me manque plus que huit mille ans sabbatiques et je l'ai terminé. Je vous tiens au courant, tas de petits sacripants.
 
PPS : je peux pas vous laisser dans cet état, alors je crache ma Valda. "Même dans le futur, y'a rien qui marche", c'est dans le film Spaceballs (en VF, la "Folle histoire de l'espace") de Mel Brooks. Son dernier vraiment bon film selon moi. Une parodie multiple super con sur fond de Star Wars, avec Rick Moranis et Bill Pullman dans des rôles qui leur vont bien.
La scène (en VF) : le colonel Saint-Cyr, Lord Casque Noir et le président Esbrouffe sont en pleine débandade, car Yop Solo et ses amis ont réussi à déclencher l'auto-destruction du grand vaisseau des Spaceballs (transformé en Méga-Ménagère, et occupé à aspirer l'atmosphère de la planète Druidia). Tout l'équipage s'étant barré dans les capsules de sauvetage (y compris les femmes, les enfants, la bande de Trouduku qui assure d'ordinaire le pilotage, ainsi que le personnel du centre commercial, l'ours et la femme à barbe du Cirque), ils sont seulement 3 dans le poste de pilotage.
Président Esbrouffe : Colonel Saint Cyr, faites quelque chose, dites-moi ce que je dois faire, je ne sais pas décider, je ne suis qu'un président !
Le vaisseau : Auto-destruction dans 15 secondes. Il vous reste 15 secondes pour appuyer sur le bouton d'annulation.
Président Esbrouffe : Il faut trouver ce bouton !
Ils farfouillent partout. Saint Cyr ouvre une trappe dans la console de commande.
Colonel Saint Cyr : Je l'ai trouvé !
Du bouton d'annulation, pendouille sur une ficelle une étiquette "En panne"
Lord Casque Noir : Merde ! Même dans l'futur, y'a rien qui marche !
Voix off : Auto-destruction dans 10 secondes. 9... 8... 6...
Président Esbrouffe : Oh la salope ! Et le 7 ?
Voix off : Elle est bonne, non ?
Ensemble : Arrh !
Voix off : 5... 4... 3... 2... 1... Bon voyage, messieurs.
Ensemble : Merci...
<<<KA-BOOM !>>> :-)