jeudi 28 avril 2011

Guess who's back

Fastoche. Y'a que moi qui ait le droit d'écrire ici, alors "devine qui est de retour", bah c'est pas le mystère du siècle.

Comme tu le constateras, ami lecteur, mon retour de congés (immédiatement suivi d'une intéressante formation à la négociation) n'est pas suivi du retour de la totalité de mes facultés intellectuelles. Déjà que je parle (comme presque toujours) dans le noir, en plus je fais dans la reprise de monologue vasouillarde, bien peu adroite, disons-le, et en plus je n'ai pas lâché un mot ni la moindre petite photo sur mon super séjour en Bretagne youkaïdi où j'ai baffré youkaïda tout en savourant, sans la moindre espèce de remords, une pleine semaine sans avoir à gérer la marmaille.

Père indigne, diras-tu, amie lectrice, et je ne pourrai alors que te répondre : "bah t'as qu'à assurer une seule nuit avec la petite dernière et tu comprendras la laïfe, cocotte". Car en plus d'être indigne, j'utilise des qualificatifs réducteurs et misogynes, un mot qui m'a toujours laissé perplexe car pour une raison que j'ignore j'ai toujours envie de mettre le "y" d'abord et le "i" après. Va comprendre.

Retour au feu, retour au taff, qui ne m'a pas déçu car à peine avais-je posé mon séant sur mon siège que :

  • ma chef se pointe "salut c'était bien les vacances bon y'a 2 points dont il faut à tout prix s'occuper c'est gnagnagni et gnagnagna"... Hum. Ravi de te revoir ? Si ça se passe comme ça, c'est pas sûr...
  • mon PC, au didisque dudur gavé de fichiers jusqu'à la gueule, me balance un super BSOD alors que je fais de la place en dégageant de vieilles applis inutiles et hyper voraces en espace
  • je m'aperçois que mon boulot me fait chier, que ça devient chronique, et que chaque fois que je change de job je m'emmerde de plus en vite, ce qui m'amène à conclure qu'il est urgent pour moi, à l'approche de mes 35 piges, de déterminer avec précision et clarté un plan d'action pour changer non plus de poste, mais de métier. Ou alors, apprendre à être patient. Ce qui n'est pas gagné.

Du coup, j'ai eu tout de suite envie de noyer mon amertume dans le chouchen et sous des litres de pâte à tartiner au caramel au beurre salé. Mais vu mon état actuel et l'air sinistre et grimaçant de la balance lorsque je lui ai infligé l'étendue de ma personne à mon retour de villégiature, il s'avère que cette option doit être écartée. Si je prends encore du bide, je vais finir par atteindre une masse critique et engloutir l'univers dans un trou noir.

Et c'est ainsi, amis et amies de passage sur cette page, que j'ai décidé une fois de plus, pour recycler cette brume malsaine de mon esprit en quelque chose de moins nocif, de revenir faire mon intéressant sur cet espace logorrhéique irrémédiablement condamné à subir mes postillons et mes fôtes de frappe. Et ça, mes p'tits cocos et cocottes, c'est du non-négociable : j'y suis, j'y digresse. Yeah.

Par ailleurs, j'ai été publié pour la 2ème fois (ouaiiis !) mais pas pour un bouquin (ooooooh...) mais pour un poème (ouaiiiis !) recyclé de ce blog pour le concours Paris Poésie 6ème édition (oooooh...), un concours ouvert aux seuls agents de la Ville. Et maintenant mon petit haïku tout gentil étale sa fugacité volontaire sur un mignon petit livre qui fera très bien à côté des rouleaux de PQ dans les lieux d'aisance de mon chez-ouam. "On se la pète graaaave, graaaave, graaaave !" me soufflent les Wriggles, par l'entremise des DahuS. "C'est pas faux" rétorque-je.

--G4rF--

vendredi 15 avril 2011

Poème aussi

Encore écrit dans un train de banlieue, et terminé le 15/04/2011 avec la tête coincée là où le soleil ne brille que rarement (comprendre : seulement les jours de visite chez le proctologue).

Imaginaire

Voilà mon territoire, mon empire éternel
Aux longues landes vertes où pleuvent les étincelles
Un précieux exutoire où toute vie est belle
J'en tiens la porte ouverte, puisses-tu le découvrir

Il n'y est nulle frontière qu'on ne puisse repousser
Et si la terre est riche, elle n'est pas menacée
Aucune avarice ne peut s'en emparer
C'est un lieu qui sait ce que "libre" veut dire

Des furies audacieuses en déchirent le ciel
Ses vallées furent creusées par des griffes immortelles
Prodiges et merveilles s'y rencontrent pêle-mêle
Et le temps y abonde pour s'y perdre à loisir

Des mécaniques étranges, des sortilèges crus
S'y amusent des lois et font blêmir les nues
Leur terrible spectacle jamais ne m'a déçu,
Sans cesse renouvelé pour mon plus grand plaisir

Voilà mon territoire, mon empire éternel
Empli de songes bruissant comme autant d'hirondelles
Chimères erratiques s'égaillant à tire d'aile
Des objets de l'esprit venus là pour grandir.

--G4rF--

mercredi 6 avril 2011

Poème

Ecrit dans un train de banlieue le matin du mercredi 23 Mars.

Blanche
Lorsque ma page est blanche
Je me sens triste et froid
Figé d'une stupeur, d'un indicible effroi

Lorsque ma page est blanche
Je suis désorienté
Les mots sont là, derrière, par lequel commencer ?

Lorsque ma page est blanche
J'ai peur de la noircir
De bribes qu'aussitôt j'aurai le souhait d'occir

Lorsque ma page est blanche
Il me semble écrire plat
Sans épaisseur ni sens, des strophes volant bas

Lorsque ma page est blanche
Elle est si effrayante
Je veux la conquérir, je veux gravir cette pente

Lorsque ma page est blanche
J'y suis comme aspiré
Elle reproche mon absence, elle voudrait m'enchaîner

Lorsque ma page est blanche
Le déclic survient
Souvent longtemps après le tout premier quatrain

Lorsque ma page est blanche
Elle le reste parfois
Et l'encre délaissée vient pleurer sur mes doigts

--G4rF--