mardi 17 août 2010

Rigolage

Yo, un p'tit mot vite fait pour les désespérés qui attendent de moi une parole riche et poignante : je suis occupé à faire avancer mes travaux et à bouquiner en ce moment (je lis "La zone du Dehors" d'Alain Damasio, après avoir lu et apprécié cette oeuvre étonnante et riche qu'est "La horde du contrevent", pas mal, j'en suis aux 5/6èmes), ergo je suis assez modeste en ce qui concerne le temps passé à produire une expression écrite pondérée et digeste. Et ayant un quelconque sens pour quiconque en ce bas monde, à commencer par moi.

Comme je n'assume absolument pas cet état de vacuité qui caractérise ma verve quand je suis occupé à autre chose qu'à m'énerver, je vous propose quelques instants de rigolade (ine inegliche) avec Eddie Izzard, enfin un morceau de son spectacle. Pour ceux que ça intéresse, le texte a été transcrit et est lisible ici et .

A bientôt avec des trucs mieux.

--G4rF--

PS : il va sans dire que je vous recommande de vous rapprocher de SolLire, la boîte à LN, pour trouver tous ces p'tits bouquins que je vous recommande régulièrement. Tous ne seront pas nécessairement disponibles, mais c'est toujours plus cool de tenter de faire tourner l'alternative et d'avoir ses bouquins à prix décent, que d'enrichir Amazon & co.

jeudi 5 août 2010

Difficile

Difficile de se lever, ce matin. Difficile de se convaincre d'aller se jeter dans la douche, se tartiner de savon, mousse, mousse, rince, rince, essuie, essuie, te pète pas la gueule sur le carrelage mouillé...

Difficile de gober le petit dèj, d'enfiler les Doc, sac à dos, tite pochette, trottinette, verrouille, verrouille, coup de pied, coup de pied, rampe d'accès, train de banlieue, strapontin...

Difficile de se secouer, d'éviter d'ouvrir Firefox avant Outlook, de dépiler mes mails, lister les sujets en souffrance, reporting, débrouillage de batailles de mails futiles, suggestions techniques à mon gentil stagiaire, laver les tasses, faire bouillir l'eau, thé Ikebana portant plutôt bien son nom.

Difficile, tout ça, parce qu'hier, j'ai fait une razzia de bouquins au passage du Havre, et je me suis payé Encore une chose... d'Eoin Colfer, et puis aussi V pour Vendetta de David Lloyd et Alan Moore (clin d'oeil vers LN), dont je n'ai qu'entendu parler comme BD et comme film sans lire l'un ni voir l'autre jusqu'à ce matin.

Un mot en passant, d'ailleurs, au mec de Delcourt qui a rédigé la quat' de couv' : pourquoi graphic novel ? "Roman graphique", c'est trop galvaudé ? Les lecteurs d'un ouvrage comme celui-ci sont capables de comprendre les thèmes développés, l'ironie de l'histoire, le grandiose comme le pathétique, mais ils sont trop cons pour qu'on se risque à traduire graphic novel en français, sous peine de perte irrémédiable de coolitude ?

Oui, ce genre de bêtise m'énerve, dans ma p'tite tour d'ivoire à moi, où je hurle tout seul face aux murs. "Roman graphique", c'est exactement le terme qui convient à ce bouquin, et à Watchmen, et à Sin City, et à From Hell, et à tant d'autres oeuvres épatantes (dont pas mal de collaborations d'Alan Moore, dis donc). Alors oui, convenons-en, par une espèce d'effort d'auto-abrutissement collectif, on est spécialistes en France pour chier d'avance sur tout ce qui porte un nom d'auteur hexagonal. Je suis le premier à me méfier des téléfilms français, avec ce jeu d'acteur français et cette mise en scène française qui peine tant à m'embarquer dans l'histoire. Mais enfin, "roman graphique", merde ! Ca a de la gueule ! Et si ça vous défrise de l'écrire en françaoui, ne traduisez donc rien, allez hop, tout en V.O., qu'on rigole. Moi, ça ne me dérangera pas trop, mais quelque chose me dit qu'il se vendra moins bien, le bouquin/film/machin...

J'ai gardé en tête une sensation particulière sur l'attitude par rapport au français, de retour de mon périple ontario-québecoïde : c'est pas une tare, de parler français. C'est même un exploit : il suffit de prendre le premier portable du premier mec dans la rue, et de regarder ses SMS. Mon Bescherelle intérieur en fait une crise cardiaque à chaque fois. Et l'argument de la longueur n'est qu'un prétexte : on peut être concis avec le vocabulaire idoine, sans excéder les limites imposées par les opérateurs.

Bref, graphic novel, sur un bouquin totalement traduit en français, je considère ça comme une médiocre bévue mercantile. Beurk.

Ca y est, j'ai encore réussi à passer à un sujet qui m'énerve. En partant de quelque chose de tout à fait anodin. J'ai dû trop regarder Stephen Colbert. Il est impératif que je vous reparle un peu de l'actualité politique de ce triste bout de terre où, comme le remarquait Douglas Adams, on constate que toute personne ayant les ressources nécessaires pour obtenir l'accès à l'exercice du pouvoir devrait en être tenue absolument à l'écart.

Si vous n'en êtes pas encore convaincus, achetez le numéro d'été de Bakchich, et le numéro d'Août du Monde Diplomatique, et continuez à lire le Canard. Et allez donc voir chaque mercredi la zone de Siné sur sinehebdo.eu. Bref, lisez une presse aussi libre et indépendante que possible. A titre informatif, le Canard Enchaîné est à ma connaissance le seul journal du pays à publier chaque année sa comptabilité. J'attends avec une impatience non déguisée que tous les journaux gratuits, et donc ne valant rien par leur définition même, qui s'abreuvent de brèves AFP et Reuters et présentent ça comme du journalisme, qui répandent la propagande d'Etat dans un concours permanent du plus servil (car DirectMatin/DirectSoir => Bolloré => pote de Sarkozy, Metro France => TF1 => Bouygues => pote de Sarkozy, 20 minutes => Schibsted + Ouest France, rédac'chef Yvon Mezou, ancien redac'chef du Parisien, dont j'estime la neutralité hautement contestable, et qui n'a pas trop tendance à tirer à boulets rouges sur les annonceurs qui lui achètent de l'espace pub), bref j'attends avidement qu'ils publient leur compta, eux.

Ces 3 titres de presse libre (parmi d'autres plus ou moins bien distribués sur le territoire) sont l'occasion de se cultiver fastoche, agréablement, et de rigoler plus souvent que devant Pernault. Alors qu'attendez-vous ?

--G4rF--

PS : j'ai plein de nouveaux poèmes, et des paroles de chanson, et des haïkus. Ca arrive, faut juste que je les tape.