mardi 30 octobre 2018

Poème express [102/365] - Amour

Amour
C'est un sujet sans fin que d'aucuns définirent
Déjà bien mieux que je ne prétendrais le faire.
À l'édifice j'apporte ma toute petite pierre
Pour dire ce qu'est l'amour, simplement. Le décrire.

L'amour est ce tourment dont mon souffle est étreint
Au souvenir d'un geste que tu fis sans mot dire,
Quand de dos, contre moi, tu vins pour te blottir,
Douce et enivrante comme ton divin parfum.
--G4rF--

Poème express [101/365] - Complicité

Complicité

Recevoir ton regard, ton sourire amusé
Comme le point de départ d'un instant partagé
À parler avec toi sans desserrer les lèvres
Tenter de réprimer le rire qui nous enfièvre

Donner un peu le change par respect des convenances
Retrouver le sérieux, sauver les apparences
Juste assez pour ensuite, une fois seuls à nouveau,
Éclater de rire sans besoin de dire un mot.

--G4rF--

Poème express [100/365] - Froid

Froid

Il faisait un temps à cacher les ours blancs
Un froid tellement polaire qu'il sentait la boussole
Que les congélateurs en pleuraient leur maman
Que même les icebergs remontaient leur cache-col.

Que les pingouins fuyaient, direction les Tropiques,
Et la banquise en grossissait de contentement.
C'était par ce temps-là qu'une rencontre épique
Manqua ne pas se faire pour cause d'hiver ardent.

J'étais seul sur ce quai, à me geler les prunes.
Tu te caillais les miches sur le quai juste en face.
Les trains ne roulaient plus, pour comble d'infortune :
Des heures qu'on attendait qu'au moins l'un d'entre eux passe.

D'impatience et de rage, les usagers fâchés
Tout rouge malgré le froid partaient en maugréant
Contre l'hiver, le vent, contre la CGT,
Victimes usuelles de leur emportement.

Ainsi, l'un après l'autre, ils désertèrent les lieux
Soudain je me vis seul, comme toi (donc à deux)
À subir stoïquement les outrages glaciaires
Chacun engoncé dans son manteau, sa polaire.

Après un long moment à attendre pour rien
Sans qu'un salut ferré en gare ne se présente
J'ai eu cette pensée pratique mais inconvenante
Qu'en se serrant un peu ça réchaufferait bien.

As-tu pensé de même ? Il faut le croire sans doute
Puisque lorsque je fis mouvement pour quitter
Mon quai désert et de toi venir m'approcher
Tu agis de concert et pris la même route

Vers l'escalier gelé du passage souterrain
Qui devint toboggan dès ton troisième pas
Et c'est sur le derrière que tu attins son bas
Comme je le fis moi-même, meurtri et mal en point.

Nous patinâmes ensuite du mieux que nous le pûmes
Sur le sol glacé du tunnel trop venteux
Tombant, nous relevant, progressant peu à peu
Dans la neige en pagaille ramenée par la brume

Et je fus enfin là, à portée de ta main
Idiot et interdit, ne sachant quoi te dire
Lorsqu'au dessus de nous passa ce maudit train
Et qu'après son fracas, j'ai entendu ton rire

Qui réchauffa mes os, dégela ma carcasse
Et dont le beau son clair mit le feu à mon cœur
Me poussant à sortir enfin de la torpeur
Et à mon grand plaisir, j'ai su briser la glace.

--G4rF--

lundi 29 octobre 2018

Poème express [99/365] - Tristesse

Tristesse

Je voudrais tant connaître le remède parfait
Pour soulager ton cœur de son isolement...
Et toi, sais-tu comment m'aider à supporter
La douleur de ne jamais être ton amant ?
--G4rF--

Poème express [98/365] - Chambre

Chambre

J'ai rêvé d'une chambre grande comme un manoir
D'un espace assez vaste pour y pouvoir loger
Tous les moments à deux que je voudrais passer
À jouer la musique de ton corps chaque soir.
--G4rF--

Poème express [97/365] - Feu

Feu

Dans l'âtre chatoyant dansent les escarbilles
Teintant la fonte grise d'éclairs écarlates
Emportant vers le ciel ces joyaux qui scintillent
La fumée fuit en longues volutes délicates

Auprès du grand foyer ronronnant patiemment
Les paroles s'apaisent, s'amenuisent et s'arrêtent
Face aux courbes des flammes, arabesques abstraites
Ondulant en longs traits aveugles et ardents

Vers nos âmes profondes il prend un raccourci
S'adressant à nos cœurs, à nos instincts primaires,
Indifférent aux bois qui font son ordinaire
Le feu est un félin faussement adouci.

--G4rF--

Poème express [96/365] - Herbe

Herbe

Ses lames sont tendues vers la nuée lointaine
D'où s'abat par moment la tempête impétueuse
Lapidation céleste aux armes silencieuses
Que le fracas impose, abrupte et souveraine

La verte frondaison montre sa luxuriance
Couvrant l'horizon clair de ses épées brandies
Apostrophant le ciel, lui jetant un défi
Armée d'occupation au long cri de silence.

Ployant aux mots d'Éole, tenant droite la ligne
J'y vois une forêt, une jungle curieuse
Peuplée de créatures féroces et fabuleuses
De grandeurs dérisoires et destinées infimes. 
--G4rF--

Poème express [95/365] - Eau

Eau

De l'eau à l'eau, comme cendre et poussière,
De l'eau à l'eau, dans nos temps éphémères,
De l'eau à l'eau, la vie s'en vient s'en va,
En pluie continuelle, sans haut ni bas.
--G4rF--

jeudi 25 octobre 2018

Poème express [94/365] - La licorne en pyjama (Oceano Nox remix)

La licorne en pyjama (Oceano Nox remix)
Ô combien de pognon, de billets par centaines
Qui partirent en fumée dans cette fête foraine
Pour cette foutue licorne se sont évanouis ?
Combien ont disparu, vraie petite fortune,
Dans l'abysse sans fond de cette machine à thune
Sans que jamais la chance n'ait une fois souri ?

Combien d'euros tombés pour ce jouet en cage
Par frénésie du jeu, terrible dérapage
Qui d'un souffle aspira jusqu'au dernier euro !
Tout le monde sait bien qu'il ne faut pas y jouer
Que ce fric est perdu car on ne peut gagner
A ce jeu de la pince, à cet attrape-nigaud.

--G4rF--

NB : j'ai la flemme de reprendre les 8 strophes, et pis chuis pas Victor Hugo moi.

Poème express [93/365] - Laisse-le libre

Laisse-le libre
Il y a bien assez de tristesse sans devoir en créer là où il n'en faudrait surtout pas.
Il y a bien trop de choses obligées sans qu'il ne soit utile d'en exiger de toi.
Je ne veux ni serment, ni promesse éternelle, ni contrat rédigé par un homme de loi.
Le choix de m'asservir m'a déjà fait souffrir, et j'ai compris qu'on tue les sentiments comme ça.
Alors je ne demande aucun engagement de toi : si tu es avec moi, que cela soit ton choix.
Ce que je veux pour toi et moi, c'est être libre. Le plus dur à offrir, mais le meilleur, c'est ça.

--G4rF--

mardi 23 octobre 2018

Poème express [92/365] - Sec

Sec
Qu'elle soit celle des poches, de la bouche ou du cœur
La sécheresse est une triste extrémité
Frappant les solitaires de toute sa rigueur
Et que l'on tient au loin en faisant société.

--G4rF--

lundi 22 octobre 2018

Poème express [91/365] - Surf

Surf
Si l'acte créateur devenait une matière,
Si les idées nouvelles étaient choses tangibles,
Je pense qu'elles seraient des gouttes d'eau.
Sur la grève, au sec, nous verrions leur masse
Montante et descendante au rythme du roulis
Et de temps à autre, pour nourrir notre esprit
Nous quitterions le refuge de nos chemins battus
Pour nous aventurer et pêcher une idée.
Nous nous élancerions, nos têtes pour seule arme
Cap droit vers la vague, masse en ébullition
Et nous irions chercher en son cœur la goutte
L'idée qui nous manquait, qui nous faisait défaut.
De temps en temps, rarement, en la touchant du doigt
Nous verrions que l'idée n'est pas si petite chose
Que la vague presqu'entière n'est faite que d'elle
Et que pour l'amener à terre il faut la chevaucher.
J'aime à penser que lorsque je suis en panne
Quand l'envie d'écrire fuit, que les mots tournent en rond
Je suis en fait assis au fond d'un creux de vague
Attendant l'arrivée d'une nouvelle lame de fond,
Dans laquelle, peut être, sera la grande idée,
La perle indiscernable tant qu'elle n'est pas sortie,
Et j'espère de tout coeur pouvoir m'en emparer
Et debout sur les flots, la laisser me porter.
--G4rF--

Poème express [90/365] - Tardive

Tardive
Goutte de couleur
Chutant seule de la branche
La fleur d'octobre
--G4rF--

Poème express [89/365] - Détergents

Détergents
Produit anti-calcaire et poudre à récurer
Flacon d'eau de Javel et tampon à gratter
Gants de nitryle bleu, carré d'éponge rose
Brosse à vaisselle, papier en ouate de cellulose

Pistolet, micro-bille, gel, lingette parfumée
Diffuseur, absorbeur d'odeur, d'humidité,
Adoucissant, détachant, raviveur de blanc
Brossette, aspirateur, serpillère, détergent

Frotter et faire briller, décrotter, nettoyer
Décaper, lustrer, cirer, polir, raviver
Mes placards en sont plein, mais je n'ai pas trouvé
Le produit qui saurait décrasser mes idées.

--G4rF--

dimanche 21 octobre 2018

Poème express [88/365] - 1988

1988
J'atteins aujourd'hui quatre-vingt huit écritures
Et le chiffre me parle et m'interroge sur
Ce que j'ai retenu de l'année mille neuf cent
Quatre vingt huit, lorsque j'avais douze ans.

Douze ans, c'est le collège, avec un an d'avance,
J'étais en cinquième et j'étais bien oisif
Mon centre d'intérêt unique et exclusif
C'était Véronique pour qui j'étais en transe.

Me reviennent les amis, les jeux, la cantine
Et les évasions qui n'en étaient pas vraiment.
Un peu de sport, beaucoup d'un ennui lancinant :
Pour moitié j'étais là, l'autre était sur Tatooine.

Et je cherche, et je cherche, et rien d'autre ne vient
Que des brumes de visage, des parcelles de noms
Plus je cherche à creuser, plus cela est lointain
Plus je vois l'amnésie faire sa progression.

Se dessine ainsi le chemin de l'existence
Tel un cordeau Bickford, une mèche allumée
Dont la brûlure passée laisse cendre et fumée
Que le vent du temps chasse hors du champ de conscience.

--G4rF--

Poème express [85/365] - L'angoisse

L'angoisse
Par où commencer.
Quel mot mettre en premier.
Passer par la bande, ou foncer sans dévier.
Faire un choix, faire cent choix, pour expliquer, avouer.
Tomber œillères et masque, enfin se montrer.
Envie de faire un pas, de crainte, reculer.
Dominer son angoisse ou la laisser parler.
Essayer, avancer, de nouveau essayer.
Dire ce qui doit l'être, s'assumer, s'exposer.
--G4rF--

Poème express [87/365] - Le pain aux raisins

Le pain aux raisins
Quand reviendra le temps des dimanches matin
Où j'irai sans souci, léger et nonchalant,
Quérir à la boulange le pain aux raisins
Que mes poches aplaties m'interdisent maintenant ?
--G4rF--

Poème express [86/365] - Temps de cerveau

Temps de cerveau
Je crois très important de toujours mesurer
Le temps passé à être acteur, le temps passé
À être spectateur, car ils sont différents
L'un est un temps vainqueur, l'autre est un temps perdant.

Temps vainqueur sur soi-même, temps d'accomplissement
Temps d'agir et de faire, temps de contentement
Contre temps dépensé à seulement recevoir
Temps compté, débité pour écouter et voir.

Trop de l'un vous isole des vies de vos semblables
Trop de l'autre vous fait léthargique, incapable
La balance de ces temps doit être à l'équilibre
Pour user de sa tête en être fort et libre

--G4rF--

mercredi 17 octobre 2018

Poème express [84/365] - Tic tac

Tic tac
Tic, tac.
Tic, tac.
Tic, je t'attends
Tac, je t'espère,
Tic, je m'inquiète
Tac, il me faut
Tic, un message
Tac, ou un signe
Tic, quelque chose
Tac, qui me dise
Tic, que tu penses
Tic, toi aussi
Tac, un peu à moi.
Tic.
Tac.
--G4rF--

Poème express [83/365] - Panser

Panser
C'est le premier des gestes, c'est le soin évident
Généreux, altruiste, et sans contrepartie
L'objection faite au mal, le cadeau au souffrant,
Pour faire taire la douleur par un peu d'empathie.

Ce bien est fait à l'autre, mais aussi à soi-même
Car témoin de sa peine, on la ressent pour soi
Et soudain on chérit, on protège et on aime
Pour soulager les maux, on donne et on reçoit.

Ainsi je me découvre attendri, attentif
A la vue du bandage qui protège tes doigts
Laissant là toute force, je deviens délicat
Offrant d'un doux contact mon soutien affectif.

--G4rF--

mardi 16 octobre 2018

Poème express [82/365] - La maison du poète

La maison du poète
De toutes les bicoques c'est la plus biscornue
Elle n'est vraiment semblable à nulle autre qu'elle-même
Son enveloppe défie les principes et les schèmes
Elle est dedans-dehors, pleine d'inattendu.

Si vous voulez entrer, enjambez la fenêtre
Elle mène à la cuisine, qui sert de vestibule.
Pour aller au salon, faites sans préambule
Un tour par la baignoire où s'entassent les lettres.

La maison du poète est un capharnaum
Où tout jonche le sol, où tout est dérangé
Non pas pour le plaisir du bazar installé
Juste pour ne jamais devenir muséum

Ici les idées vivent, déambulent, s'égaillent
Dans le cours des saisons on peut les voir migrer
Et un jour, forcément, se coucher sur papier
Où la plume joaillère les sertit et les taille.

--G4rF--

lundi 15 octobre 2018

Poème express [81/365] - Ruelle des Trois Marchands

Ruelle des Trois Marchands
Une virgule de noir
Soudain dans la lumière jaune
Vol de chauve souris
--G4rF--

Poème express [80/365] - L'interdit

L'interdit
A l'idée d'approcher de ce que je convoite
A l'idée de risquer de créer le contact
A l'idée de sortir un instant de ma boîte
A l'idée de risquer de ne plus être intact

Je reste muet et roide comme devant Méduse
Je reste sans piper le mot que je veux dire
Je reste là niais, ballot, sans une excuse,
Je reste silencieux, ne pouvant que subir.

Car il m'est défendu d'applaudir la grâce
Car il m'est illicite de saluer l'esprit
Car il m'est prohibé de sortir de la glace
Car je me détruirais en bravant l'interdit.

--G4rF--

Poème express [79/365] - Huit

Huit

Le temps est venu de souffler ta bougie
En ce jour que depuis si longtemps tu attends
Même si les temps sont durs, tu es là qui sourit
Le monde est un défi quand on n'a que huit ans.

--G4rF--

samedi 13 octobre 2018

Poème express [78/365] - Pause

Pause
Je m'accorde un instant pour ne penser à rien
Je vide mes oreilles du bruit des alentours
Je lâche mon clavier, mon écran je l'éteins
Je pose le crayon pour le temps du détour.

--G4rF--

vendredi 12 octobre 2018

Poème express [77/365] - La pince

La pince
J'aimerais t'emmener, bras dessus bras dessous,
Ou juste à mes côtés, ou en fait, on s'en fout,
A la fête foraine.

Dans le tumulte sourd et les cris suraigus,
Près des pommes d'amour collantes comme la glu,
Tu me prendras la main.

A quelques pas de là, dans la lumière floue
Des ampoules à éclat, près des tirettes à sous
Tu m'attireras à toi.

Je sortirai des pièces d'une poche trop mince.
Au cœur de la liesse, à la machine à pince
Je tenterai ma chance.

D'un grappin hésitant je viserai une babiole
Et je ferai chou blanc juste pour qu'on rigole
Accrochés l'un à l'autre.

Qui sait si nous serons bénis par la fortune ?
Nous repartirons sûrement sans une thune
Des étoiles dans les yeux.

Et te raccompagnant, je te dirai bonsoir
Appauvri mais content de ce tour à la foire
Et je t'embrasserai.

--G4rF--

Poème express [76/365] - La mesure de soi

La mesure de soi
Quand j'ai touché le fond, quand j'ai connu l'abîme,
Quand mes pieds ont foulé le cratère des abysses
Je me pensais quelconque, nul, illégitime,
Et me sentais cloué par le poids du factice

J'avançais sous un masque et mes mots sonnaient faux,
J'étais un imposteur, toujours en prétention,
Comme si sous le casque lourd de mes défauts
Il n'y avait que fadeur, mensonge et négation

Le salut est venu d'un miroir opportun
Non celui que j'avais, celui qu'on me tendit.
L'image inattendue me fit voir de plus loin
Tout ce que j'avais fait, tout ce que j'avais dit.

Bien sûr il y avait là quantité de bêtises,
Je perdis compte bien vite des billevesées.
Mais aussi, parfois, dans le flot de sottises
Se trouvaient des pépites jusque là inhumées.

Quelle magie infernale s'était donc emparée
Des ressorts de ma tête pour y substituer
A chaque bien, un mal, un échec par succès
Pour me faire sentir bête et ainsi m'enfoncer ?

Le coupable n'était ni sorcier ni diable
Je le portais en moi, chaque heure de chaque jour :
Mon miroir, en effet, me faisait pitoyable,
Son reflet tout gauchi déformant mes contours,

Traître à la vérité de mes seules fiertés,
Thermomètre faussé, inapte et mensonger.
Une fois corrigé l'appareil erroné
Grâce à l'aide apportée par un œil étranger,

J'ai pu quitter le fond et saluer l'abîme
La trace de mes pas restant seule dans l'abysse :
Calée sur l'étalon de proches et d'intimes,
Ma mesure de soi me rend enfin justice.

--G4rF--

Poème express [75/365] - Wink

Wink
Par les interstices du feuillage
Délavé de blanc blafard par l'éclairage des rues
On peut distinguer au loin
Par delà la muraille de vieilles pierres du château
Par delà les lacets enroulés du cours du grand fleuve
Par delà les clochers lointains des villages en demi sommeil
L'œil jaune du matin qui s'entrouvre en splendeur
Et vient faire un clin d'œil à ce matin d'octobre.

--G4rF--

jeudi 4 octobre 2018

Poème express [74/365] - Jaune

Jaune
Lorsque les luttes s'éternisent
Que leurs issues sont incertaines
Lorsque l'espoir s'amenuise
Qu'on croit la résistance vaine

Elle est puissante, la tentation
De lâcher prise, faire demi-tour
D'abandonner son ambition
De faire venir de plus beaux jours

Pouvoir enfin poser les armes
Panser ses membres endoloris
Rester sourd aux signaux d'alarme
Capituler devant l'ennemi

Dire tant pis, on n'y peut rien
C'est même pas à nous de lutter
C'est leur problème, c'est pas le mien
Si ça les gêne, qu'ils aillent gueuler

Devenir un jaune, se trahir,
Juste pour s'éloigner du front
Mais toujours, toujours, revenir
Malgré la terreur du canon.

--G4rF--