dimanche 30 juillet 2006

Vacaciones !

Fond sonore : rien (pas le temps)

       Ayé, j'me barre ! Seulement 2 semaines de temps libre, seulement de la musique sur mon portable, seulement du temps pour ma gueule, ma famille et moi... J'ai peur que 2 semaines ça soit un peu court. Mais on va en tirer le meilleur.
       Extinction des mobiles, sauf plan bouffe et urgences vitales !
-G4rF

mercredi 19 juillet 2006

Rejoyce !

Fond sonore : Nine Inch Nails - The hand that feeds

       Message court aujourd'hui : plusieurs raisons de se réjouir.

       D'abord, l'ami HaTcH a attaqué un blog. Good luck et alimente-le mieux que moi, ça a très vite faim ces conneries-là !
              Ensuite, l'ami HaTcH a également attaqué un bouquin (allez voir son blog si vous me croyez pas !). Entre lui, moi et l'ami Tom Floyd, ça va finir en webring d'auteurs... Why not, après tout.
              Autre raison de se réjouir : dans la même veine, les éditions "Le Manuscrit" m'ont enfin fait parvenir le Bon A Tirer de "RMA". Ouf ! Je commençais à désespérer... Dernières corrections à appliquer, et boum on se lance. Prochainement, ici même, un lien vers les sites où vous pourrez vous procurer la version papier et la version e-book.
              Seule ombre au tableau, à cause de contraintes particulières, ce n'est pas la toute meilleure version (enfin, la plus aboutie à mon goût) du bouquin qui va sortir. Mais elle est quand même très proche de ce que je voulais. Donc, youpi !

       Voilà. J'entame ce soir une semaine et demi de vie de célibataire, en attendant que femme et enfant me reviennent de leur séjour en Picardie avec des belles couleurs et une forme plus reluisante que la mienne. Pour ce dernier point, ça devrait pas être trop dur, vu que je suis lessivé et terriblement lassé par mon taff. Mais bon, faut bien gagner sa croûte. La valse des CV reprend ! Plus de sous ! Moins de conneries au boulot ! J'y crois à mort !

       Pour cette dizaine de jours, j'ai un max de trucs à faire, et je sais pas si je pourrais faire face. Le plus gros problème : il faut que je recrute des bras pour m'aider à faire un tour sur la péniche et installer mes batteries. Un ou deux potes dispos un dimanche pendant 5 à 6 heures et ce sera plié. Bon, je vous laisse, j'ai des coups de fil à passer... putain j'y crois !
-G4rF-

jeudi 13 juillet 2006

Juste un joueur

Fond sonore : Bénabar - Bon anniversaire

       ...et pas un diplomate, ni un éducateur, ni un modèle humain de réussite. Voilà, il fallait bien que j'en cause histoire de laisser enfin la période Mondial-football-youpi-chanson de merde derrière nous.
              Zimzin Zidamn, c'est juste un joueur de balle au pied. Si y'a bien un truc qui m'a cassé les noix, ces dernières semaines, c'est le Mondial. Et si y'a bien un truc qui m'a fait chier plus que le reste, c'est la bulle Zidane qui, comme la bulle Internet, n'a pas cessé d'enfler. Et de me gonfler par la même occasion.

       Flashback. J'ai dix ans, j'habite Limours-en-Hurepoix et, avec mes joyeux camarades de classe, je joue au foot dans l'entente Briis-Limours. J'achète les vignettes Panini que je colle fébrilement dans mon album, et je me désole de toujours récupérer les mêmes gueules et de ne jamais pouvoir compléter mon album. Il manque toujours une vignette. C'est de plus en plus cher. Au final, j'abandonne Platini, Giresse et Tigana à peu près à la même époque où j'abandonne le foot et où je me mets au basket.
              Le business du football venait de faire de moi sa victime pour la première fois. Et mon album était toujours incomplet.

       Quelques années plus tard, je suis tout seul comme un con à dire que, comme lorsque Loft Story passait à la télé, je me refuse à participer à la mascarade. Je ne regarderai pas. Je me tiendrai à l'écart du foot. Et Dieu sait si c'est totalement impossible d'y échapper.

       Pendant 4 semaines, aucune échappatoire. Dans le métro, dans le RER, sur les journaux, les pubs, à la radio, à la télé, du foot, du foot, du foot. On crucifie Domenech, on le réhabilite 2 jours après (à ce sujet, lire la tribune de Bernie Bonvoisin dans le Metro d'aujourd'hui. Un régal). Moi : je m'en branle. Le foot me gave. Le foot, je veux bien y jouer, limite regarder un bon match avec des potes. Mais je ne vois pas en quoi ça justifie de sortir dans la rue, de beugler, de balancer des pétards et de tirer des fusées toute la nuit (tout le monde s'en branle, mais ça réveille ma gamine, et ce qui réveille ma gamine la nuit me met particulièrement de mauvais poil).

       Je ne comprends pas en quoi la victoire en demi-finale d'une équipe de gars dont je ne connais les noms que parce qu'on me les a enfoncé à coup de télé dans le crâne justifie les morts avinés et le scooter en train de flamber Porte Maillot à 3h30 du matin.
              Je veux dire, soyons réaliste : qui d'entre vous a déjà vu de ses propres yeux Zinedine Zidane ? Qui a serré la main de Claude Makélélé ? Qui a déjà bu un verre au comptoir avec Patrick Vieira ? Qui a déjà bouffé de la Danette avec Lilian Thuram ?

       Bref, qui les connaît vraiment, ces gugusses ? Au point de s'enthousiasmer pour eux ? C'est quoi, leur contribution tangible à votre bien être dans la vie ? D'avoir fabriqué des perdants dans l'équipe d'en face ? Je veux dire, merde, ce sont des joueurs de ballon. Talentueux dans leur partie, certes, professionnels, certes, royalement payés, certes. Mais ce sont juste des putains de joueur de balle ! Quand l'illumination les frappe, ils reversent une partie de leurs gains à une association caritative quelconque, ou créent une fondation (y'en a déjà assez, n'en jetez plus). Le reste du temps, ils profitent du blé que le sponsoring de masse, le matraquage publicitaire, les droits de retransmission télé et l'omniprésence télévisuelle des onze bonhommes échappés du baby qui courent sur le terrain derrière une baballe leur assure chaque jour.

       Combien de SMICards pourraient subsister toute une année avec une seule journée de paie d'un Zidane, d'un Beckham, d'un Anelka ? Un bon paquet. Combien de SMICards protestent dans la rue quand on annonce 75 millions d'euro pour le transfert de Zidane à Madrid ? Pas grand monde.
              Il est là, le problème. Le Mondial, comme toute grosse manifestation sportive où plus d'un sponsor est présent et où plus de 100 000 euros sont nécessaires au budget d'organisation, n'est rien d'autre qu'un gigantesque écran de fumée, qu'on applaudit quand il apparaît parce que la populace est conditionnée pour le faire à coup de Téléfoot et d'interviews de Chirac avec les sportifs. Et derrière cet écran de fumée, il s'en passe, des choses.

       Du pain et des jeux, et c'est la loi Sarkozy sur l'immigration qui passe au Sénat comme une lettre à la Poste (à l'époque où la Poste n'était pas un parangon de lenteur), mais personne ne gueule, personne ne proteste : faut les comprendre, les gars. La politique c'est chiant, faut s'intéresser, faut s'impliquer, et pis ça fatigue bien plus que de poser son cul dans le canapé, téléphoner à Spizza 30 et se laisser bercer par l'illusion du black-blanc-beur national tandis qu'Arno Klarsfeld va se charger, avec ses moyens pour le moins limités, de faire le tri totalement subjectivement entre le bon immigré et le mauvais immigré comme lui a demandé Sarkozy. Façon "y'a le bon chasseur, et y'a le mauvais chasseur".

       Dans les odeurs de margherita et de 8-6, qui se soucie du lendemain ? Personne. Dommage. C'est de vos gueules qu'on se fout en faisant passer Zidane pour un héros. Ceux-là même qui le placent sur un piédestal ont des comportements étranges. Joseph Blatter, président de la FIFA, et a priori à la tête d'un budget colossal pour organiser ses Jeux pas très olympiques, rechigne toujours à instaurer le contrôle vidéo pour l'arbitrage. Quel paradoxe ! Est-ce qu'un sport où tant de sommes et d'intérêts privés sont en jeu n'aurait pas intérêt à utiliser le caractère indiscutable de l'image pour s'assurer de fonctionner dans la sérénité ? Aah mais non.
              Ca exigerait d'être "sport". Et pas d'être "thune". Les erreurs d'arbitrage, ça fait parler du foot. Et on t'en rajoute une couche à la télé, des démentis outrés, ça fait du temps d'antenne où on parle de foot, et on maintient l'ancrage du ballon

       Finissons-en avec l'exemple du coup de boule de Zidane. Plusieurs polémiques ont démarré à ce moment-là :
              1- Qu'a bien pu dire Materrazi pour faire sortir de ses gonds le chouchou des ménagères de moins de 50 ans (pubs d'assurance, de shampooing, d'eau minérale, on doit l'aimer dans les chaumières ce gars-là) ? Traiter sa mère malade de pute ? Lui dire que sa soeur suce des boucs ? On le sait à peu près maintenant, y'a un peu des deux.
              2- Est-il vrai que le 4ème arbitre, consulté sur la faute dénoncée à juste titre par le gardien italien Buffon, a pris sa décision en matant le ralenti sur le contrôle vidéo à ses pieds, devant le banc des coachs ? Ce serait contraire aux règles de la FIFA. Ouille, je sens que ça va le déranger au moins 10 secondes, le Blatter.
              3- Que penser d'un capitaine d'équipe nationale qui, le jour de son dernier match, pète les plombs en pleine finale et flingue d'un coup sa réputation et son prestige ?

       Les réponses tiennent toute en ce simple fait : Zinedine Zidane est un joueur de football. Pas un prix Nobel. Pas un Mandela, ni un Gandhi. Pas une Ingrid Bettancourt, ni un Claude Lévi-Strauss. C'est pas Zola, ni Alfred Dreyfus, c'est pas Pierre-Gilles de Gênes ni Maxime Chattham. Zinedine Zidane, je le répète, est seulement et strictement un joueur de balle au pied.
              S'il avait été malin, au lieu de coller son front dans le plexus d'un pauvre abruti, il l'aurait poussé de la main. Carton jaune au pire, et il continue à jouer. Mais voilà, c'est pas un Normalien, Zidane. Il a vu rouge et il a donné un coup de boule.

       Preuve qu'il n'est pas très malin (je sens que je vais encore me faire des copains chez les gens incapables de mettre de côté leur subjectivité), au moment de se justifier, il dit qu'il s'excuse auprès de ceux que le geste a contrarié (ceux, en clair, à qui on a enfoncé dans le crâne que Zidane est un exemple et un modèle d'humanité) mais qu'il ne regrette pas son geste. S'il était devant un tribunal, il dirait qu'il le regrette, et il aurait intérêt à être sincère.
              Parce que s'il était agrégé de philo, il comprendrait que répondre par un coup de boule à des insultes de bas étage proféré par un gars publiquement reconnu comme étant bourrin et fin comme du gros sel, c'est jouer au plus con avec un imbécile, et gagner le titre de plus con des deux. Voilà.

       Z
idane, il joue bien au foot, il vend bien des produits avec sa bonne gueule de gentil garçon, mais c'est juste un joueur de balle au pied, avec ses forces, ses faiblesses et ses conneries. Un humain normal, quoi. Mais payé un max. Et retraité avant de pouvoir faire sa crise de la quarantaine. Ca tombe bien, il a déjà sa voiture de sport.

       Alors franchement, faire d'un bonhomme comme ça l'idole des foules et le nouveau Superman, ben moi ça m'énerve. Forcer tous ceux qui n'ont pas envie d'acheter un maillot ni une corne de brume, ni de chanter la Marseillaise en buvant de la bière face à leur télé, à subir les assauts monétaires de l'économie Mondial, ben je trouve ça lamentable. Aujourd'hui, si tu parles pas foot, t'es un paria. Si t'as pas un avis sur Zidane, t'es un pauvre naze. Si tu kiffes pas le foot, tu es hors norme, et c'est à peine si on te parle. Inutile de le dire, on t'écoute encore moins. Dans un article de Charlie Hebdo de cette semaine, on apprend qu'il y a eu plus de blessés pour les festivités "spontanées" du Mondial en France que lors des manifs anti-CPE. Cherchez l'erreur (et je parle pas des morts pour le foot. Y'en a pas eu pour Villepin. Curieux, non ?).
              Allez demander au petit vieux qui s'est fait rosser par des hooligans tenant absolument à peindre son clébard en bleu-blanc-rouge, à la nénette qui s'est fait violer en marge des festivités par des pseudo-supporters profitant surtout du chaos général pour accomplir leurs forfaits, aux propriétaires de magasins dont les vitrines ont été saccagées, à ceux qui ont retrouvé leur bagnole transformée en feu de joie ce qu'ils pensent de "l'effet Mondial". Ils en pensent la même chose que moi.

       Je suis heureux que la France ait perdu la finale. Ca me sauve mon été. Pas de retour victorieux des Bleus, pas de manifestation de joie stupide et intempestive sur mes lieux de villégiature. Pas de maillot de foot sur le dos de tous les gosses. Pas d'interview à rallonge des Bleus. Et par dessus tout, pas de champ de supporter débile à chaque fois que quelqu'un réussit quelque chose. Le "et 1, et 2, et 3 zé-ro !" m'avait suffisamment épuisé.

       La chanson de merde de Cauet, dont tout le monde a repris comme des abrutis le refrain bien ficelé "Zidane y va marquer" sans s'apercevoir que dans le reste des paroles, qui est à la hauteur de ce que Cauet produit de mieux (c'est à dire pas terrible), on chie sans vergogne sur des tas d'autres joueurs de foot qui ont le malheur de ne pas plaire à cette sous-intelligentsia de "ceux qui savent qui est un bon joueur et qui est un mauvais joueur" sans jamais avoir tapé dans un ballon ni mis un but de leur vie : EXIT ! Petit rappel pour les distraits : il y a quelques années, Cauet était condamné au civil pour s'être réjoui en direct à la radio de la mort d'un flic. Quel formidable homme de media que ce gars-là... C'est sûr, j'ai envie d'être son pote, de me réjouir à ses blagues vaseuses et de chanter avec lui ses pauvres pourritures qui évoquent plus du Nuls de seconde zone que l'exquise finesse d'un Dac ou d'un Desproges. Et pourtant, ceux-là aussi rigolaient des blagues de pet. Mais ils pouvaient se le permettre : immenses d'ironie et de culture ils avaient assez de talent pour s'abaisser à rire gras sans se tâcher. Cauet, lui, quand il fait ce genre de blague, est sur la pointe des pieds debout sur un escabeau et tend le bras aussi haut qu'il peut. Du coup, ça sent un peu l'aisselle.

       Cauet a besoin du Mondial, ou de n'importe quoi d'actualité pour faire parler de lui. Il ne se suffit pas à lui-même pour créer sa notoriété. Voilà où il en est. Je crains fort pour lui que jamais il n'aille plus haut. Tant qu'il y aura du monde pour aimer Cauet et ses chansons Royco (une minute de boulot, et t'as de la soupe), alors que franchement, je préfère cent fois ses acolytes et leurs délires en second plan parce qu'ils ne se prennent pas 2 secondes au sérieux, il y aura du foot à la télé tous les soirs. Tant pis pour moi.

       Sur une note d'espoir et pour montrer que ce n'est pas le foot, mais l'exploitation qu'on en fait qui m'exaspère, je veux dire que j'espère qu'il reste en ce bas monde, en dehors de moi et Philippe Val, quelques humains qui savent reconnaître une machine à faire consommer quand ils en voient une, et qui préfèreront toujours jouer au foot façon Bénabar :
              "On entame l'éternel foot tout bidon
Avec les poteaux de but en blouson
On va discuter le score en crachant nos poumons
Et jurer d's'arrêter de fumer pour de bon

              J'ai besoin d'être seul, j'marche face à l'océan
Pour faire le point au contact des éléments
Mais tout c'que j'en conclus, j'dois pas être un poète
C'est qu'ça doit être chiant, très chiant d'être une mouette

              Bon anniversaire... petit trentenaire..."
-G4rF-