lundi 23 juillet 2007

mercredi 18 juillet 2007

Smack ! in my face...

       


       Un petit mot en passant pour faire mon intéressant (comme d'hab). Je viens de finir de lire les 2 premiers tomes d'Endymion (Dan Simmons), j'attaque l'Eveil d'Endymion, pour l'instant ça contient que du bonheur, même si l'étendue de l'histoire et les concepts techno développés me perdent un peu.
              J'ai appris en passant qu'il s'était pas mal inspiré pour ces histoires, en plus bien évidemment de la poésie de Keats, du bouquin "Out of Control" de Kevin Kelly. Des tas d'autres bouquins y faisant référence, je l'ai commandé aux US et je l'ai bouffé. Plein de bonnes choses et de trucs intéressants, même si le pavé date déjà de 15 ans et que la science a pas mal bougé depuis. Bordélique, mais intéressant.
       Après "Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles" de Bernard Maris (cf "Enterrement de bulletin (urne funéraire ?)") j'ai achevé "La grande désillusion" de Joseph E. Stiglitz, Nobel d'Economie et économiste en chef sous Clinton puis à la Banque Mondiale. Bien qu'il s'agisse d'un capitaliste convaincu, il est aussi convaincu du fait que le creusement de plus en plus abrupt en richesse et pauvreté, à la fois entre les hémisphères mais aussi entre les citoyens des pays occidentaux, tient à la façon autistique dont les institutions économiques internationales, mais aussi le club privé des pays riches prônent l'ouverture et la transparence et la libéralisation massive et le désengagement de l'Etat dans tous les pays "en développement", alors qu'ils se gardent bien d'appliquer ces beaux principes jusqu'au-boutistes à eux-mêmes. Edifiant.
              On a juste envie de demander à l'auteur : "mais dis-donc, toi qu'a été économiste en chef de Clinton, pourquoi tu fais ton étonné à confesser les péchés des autres, alors que t'étais quand même 1er conseiller du Mister Univers du moment ? Pourquoi tu t'es pas bougé le cul quand t'avais le pouvoir de le faire, nabot bleu ?"...

       Dans le même temps, je commence à gober "Les voies du chant", de Jean-Pierre Blivet, en attendant d'avoir les moyens de me payer des cours de chant, des vrais. Intéressant, mais putain de bordélique et l'auteur ne craint pas de se répéter dès qu'il s'agit d'un concept qui lui tient à coeur. De là ressort l'impression d'un goût de poussière pédagogique, et son immense admiration pour les maîtres italiens du bel canto semblent lui faire oublier que le public de son bouquin n'est pas forcément à genou devant les dorures et adorateur acharné de la triple croche en clé d'ut : bref, le lecteur non-professionnel et pas éclairé (s'il était éclairé, il aurait pas besoin d'un bouquin) doit avaler de force le bouillon au goût un peu rance dans lequel ce type, qui est sûrement un très bon prof dans le réel, balance dans un relatif désordre tous ses concepts et toute sa science anatomique de l'appareil phonatoire avec une sensation de "si tu comprends pas, j'vais pas te le refaire" qui m'exaspère toutes les 2 pages.
              Le côté didactique me semble se diluer dans la forme adoptée et dans l'amour d'une exactitude stricte du propos pas forcément utile d'entrée, alors que le fond est intéressant et clairement très riche et étudié. C'est dommage. J'apprends de bonnes choses quand même, mais c'est loin d'être aussi fun à lire qu'un "Le chant pour les Nuls", ce qui est regrettable : c'est pas en cassant d'entrée les genoux des béotiens en leur faisant bien sentir à quel point ils n'y connaissent rien qu'on leur donne envie de partager sa passion et de lire un peu plus.
              J'ai acheté aussi "La voix libérée" d'Yva Barthélémy, que j'ai pas encore lu. J'en parlerais un peu plus tard, quand j'en aurai fait le tour. J'espère y trouver une démarche pas forcément plus simple, mais au moins plus humble et plus adaptée à un gars qui, franchement, connaît 2-3 trucs de base et voudrait se sentir moins con arrivé à la dernière page.

       Autre medium : le DVD. J'ai profité lâchement d'une échappée de ma moitié pour commencer à mater "Beside you in time", aka Halo 22 de Nine Inch Nails. Putain que c'est bon. De la ouache à donf, une franchise et une intégrité pareille, ça vous donne envie de jouer et de répéter tous les jours pour devenir aussi bon et aussi créatif. Je kiffe veugra sa race en slip mauve. Au minimum.
              Voilà, j'ai fini ma séquence "je lis plein de trucs et je vous gave avec". Bientôt, un post différent sur un sujet qui n'aura sans doute rien à voir.

       Oh, j'oubliais : j'ai enfin pu lire "Matin brun" de Franck Pavloff. Moins de 10 pages, écrit gros, et ça suffit à vous expliquer en termes clairs ce qu'est le totalitarisme, l'autoritarisme, et l'abdication progressive des libertés et de la conscience humaine face au confort du laisser-faire (qui se paie cher, très très cher). A placer entre toutes les mains, à commencer par celles de tous les béni-oui-oui qui gobent les sarkozysmes quotidiens en souriant, et parviennent à vivre en étant persuadés que le Salut vient de la Fermeté. Vous savez, ces bonshommes et bonnes femmes qui sont bien contents de découvrir les ASSEDIC le jour où la fatalité aveugle, qui le plus souvent s'acharne sur les faibles, les jette soudain à bas de leurs berceaux dorés directement dans la fosse où surnagent péniblement le plus grand nombre, de la fange jusqu'au cou pour les plus chanceux...

       Je me plais à penser que si la métempsycose est une réalité, et si je parviens au bout de mes existences sans tuer quiconque et en modérant ma cruauté, Sarko et ses admirateurs nantis auront encore pas mal de tours gratuits à se taper sur la Roue du Karma quand j'en descendrai. Allez allez, roulez petits bolides !


-G4rF-


vendredi 6 juillet 2007

Mi-figue mi-olu

Fond sonore : rien (pas le temps)

       Ouais.
       Bof.
       Bien, mais quand même pas top.
       Ca fait déjà deux semaines, et franchemetn ça m'a pas laissé un souvenir impérissable. Je crois que c'est ça le plus chiant, en fait. Je parle bien sûr de la Fête de la Musique.
              Evidemment, revoir les copains ça fait toujours plaisir, et puis pour une fois qu'on avait des compos à présenter, elles ont quand même été vachement bien reçues. Mais le coin... franchement, super bof.
       Ca nous a quand même coûté la bagatelle de 130 Euros de location de matos, on s'est fait chier à trimballer tout ça dans tous les coins, bref on a quand même galéré.
              Et quand je fais la comparaison avec les années d'avant, où on jouait moins bien et avec moins de matos, et qu'on blindait le boulevard Saint Germain de people, ben... ben ça fait chier d'avoir joué devant si peu de gens. Au milieu d'un carrefour. Avec les bagnoles qui continuent à circuler. Et des super effets de lights, sans table de liaison DMX (ça s'appelle des feux rouges).

       Dommage, ça aurait pu être bien mieux, mais c'était vraiment trop loin de tout. Et du coup, alors que les années précédentes on finissait trop tôt parce qu'on était excités et qu'on jouait tous les morceaux trop vites, ben cette année on a fini trop tôt parce qu'on faisait maxi une ou deux minutes de pause entre deux morceaux (pour pas laisser tomber l'enthousiasme de 40-50 personnes maxi présentes), et paf c'est reparti pour le suivant.
              Dommage, dommage... mais bon.
       Retenons le côté positif : on peut retourner jouer quand on veut pour le Grillon, on sait qu'on sera bien reçus. Les die-hard fans étaient là, et ça fait du bien à nos egos surdimensionnés de rock stars atrophiées.
              On a signé des autographes, pour la première fois je crois (HaTcH me contredira sans doute, je sais plus trop si c'était déjà arrivé). Bon, d'accord, à des gamines de 10-12 ans, mais des autographes quand même. Et puis dans l'ensemble, c'était une bonne expérience. Comme tous les concerts où le matos n'explose pas entre les mains et où le son est correct. C'est-à-dire... ben, pas tous les concerts, en fait !
       Maintenant, c'est retour à la compo, et je vais faire un effort pour agrandir petit à petit la formation en convaincant mon petit monde que c'est pour le mieux. De ça, je suis convaincu. C'est vrai que la gratte rythmique et le clavier, ça va sans doute moins se jouer sur le talent que sur l'ouverture d'esprit et l'envie de jouer n'importe quoi tant qu'on joue, chez les potentiels futurs membres.
              Mais bon, on n'en est pas là, faut encore que je finisse de ripper la dernière répèt, la découper, la mettre à dispo pour les potos, bref y'a du taff !
              Allez, on y croit, on se bat.

       Dans d'autres nouvelles, je viens de me faire aligner par VNF pour stationnement du bateau sans titre. Après avoir contacté la principale assoc' de défense de l'habitat fluvial, j'en ai appris d'encore plus belles sur VNF que je ne croyais possible. Ces nazes (je pense qu'on peut parler de nazes quand on confie une mission précise à une entreprise publique et que celle-ci, sans doute motivée par une direction étrangement conservatrice, choisit de se fâcher avec tout le monde et de pratiquer le statu-quo pour pas qu'on vienne effleurer la pelouse de son petit pré carré), ces nazes, donc, n'ont pas créé une seule nouvelle place de stationnement en Ile-De-France en quinze ans.
              15 ans sans rien !

       Moi, en quinze ans, j'ai passé mon bac, j'ai passé mon diplôme d'ingé, de technicien supérieur, j'ai passé mon permis, j'ai rencontré ma femme, j'ai loué mon premier appart, j'ai acheté mes meubles, j'ai fait un enfant, j'ai écrit un bouquin. Bref, j'ai été actif sur mon domaine.
              Et eux, là, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Des règlements liberticides appliquées pointilleusement au détriment évident du plus élémentaire bon sens par des gens qui se planquent derrière une "responsabilité pénale" dont j'aimerais bien qu'on me détaille (pour rire un peu) les tenants et aboutissants, juste pour ne surtout rien avoir à faire. L'exemple magnifiquement occidental du "c'est pas mon problème" que le monde entier nous reproche. Avec raison.
              A ce tarif-là, franchement, est-ce qu'il vaut mieux confier cette responsabilité à un corps d'Etat qui n'en fout pas une et se cogne ouvertement des conséquences de ses décisions sur les vrais gens humains qui se retrouvent au tribunal pour avoir eu la bêtise infinie de vouloir stationner un bateau là où il ne gêne personne et où rien ne se passe jamais (parce que VNF laisse pourrir le patrimoine public dont la responsabilité lui a échu) ?
              Ou bien faut-il envisager de scinder clairement la gestion des ouvrages d'art, la gestion du traffic commercial et la gestion de l'habitat fluvial en reconnaissant au passage, comme la simple logique le réclame, qu'un bateau à quai utilisé comme logement fixe devienne un bien immeuble ?

       Ben voilà. C'est simple. Mais VNF Paris (parce que j'ai rien contre le reste de VNF France, jusque là je n'ai eu que des bons rapports avec mes interlocuteurs de province) est figé dans un rôle de juge et partie tout puissant, comme un gendarme Cruchot à deux francs qui plante un panneau "stationnement interdit" en plein milieu de la cambrousse après que votre voiture soit venue s'y arrêter, et vous colle un PV en se frottant les mains et en clamant son bon droit au nom de la Loi (je vous arrête).

       Quand on décidera de faire des voies d'eau les axes de vie que sont les routes pour les usagers de la bagnole et les lignes de chemin de fer pour les commuters, quand on réalisera qu'il vaut mieux ne pas confier à un manchot la réfection du mur, ni à un sourd le standard téléphonique, il y aura soudain une lueur d'espoir baignant les quelques 3 000 propriétaires de bateaux sauvés de la ferraille pour devenir des habitations. Ce jour-là, s'il arrive enfin, on se dira : "on a enfin réussi à trouver un antidote à la connerie !".

       Malheureusement, pour ce qui est de faire n'importe quoi en faisant chier (et surtout payer) un maximum de monde, le Virus de la Navigation de France a une encâblure d'avance sur les chercheurs de vaccin.

-G4rF-

              PS : pour ceux qui se demanderaient le pourquoi du comment du jeu de mots pourri dans le titre, c'est juste que dans l'actualité, le PDG de Danone qui, il y a deux mois, ne voyait pas l'intérêt de céder sa filiale biscuits, est en passe de fourguer le petit LU à Kraft.
              Vous savez, Kraft, de Kraft-Jacobs-Suchard, des barres de chocolat, des vaches mauves et des procès pour cybersquatting à une couturière de Valence qui, pauvre d'elle, fut baptisée Milka par Papa et Maman... ça promet pour les Figolu, ça.
              Remarquez, moi j'aime pas les Figolu (on dirait une citation du Schtroumpf Grognon), alors ça devrait pas m'émouvoir, mais quand je revois les vieilles boîtes en métal Lefèvre-Utile de chez mamie (oui, Lefèvre-Utile, L-U, LU quoi), ben je me demande à quelle sauce Kraft va nous les préparer, les petits beurre. Plutôt goût plastique, parfum restructuration avec des vrais morceaux entiers de délocalisation et de drame social dedans. Ouais ! Des biscuits façon Michelin ! Miam...