mercredi 18 juillet 2007

Smack ! in my face...

       


       Un petit mot en passant pour faire mon intéressant (comme d'hab). Je viens de finir de lire les 2 premiers tomes d'Endymion (Dan Simmons), j'attaque l'Eveil d'Endymion, pour l'instant ça contient que du bonheur, même si l'étendue de l'histoire et les concepts techno développés me perdent un peu.
              J'ai appris en passant qu'il s'était pas mal inspiré pour ces histoires, en plus bien évidemment de la poésie de Keats, du bouquin "Out of Control" de Kevin Kelly. Des tas d'autres bouquins y faisant référence, je l'ai commandé aux US et je l'ai bouffé. Plein de bonnes choses et de trucs intéressants, même si le pavé date déjà de 15 ans et que la science a pas mal bougé depuis. Bordélique, mais intéressant.
       Après "Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles" de Bernard Maris (cf "Enterrement de bulletin (urne funéraire ?)") j'ai achevé "La grande désillusion" de Joseph E. Stiglitz, Nobel d'Economie et économiste en chef sous Clinton puis à la Banque Mondiale. Bien qu'il s'agisse d'un capitaliste convaincu, il est aussi convaincu du fait que le creusement de plus en plus abrupt en richesse et pauvreté, à la fois entre les hémisphères mais aussi entre les citoyens des pays occidentaux, tient à la façon autistique dont les institutions économiques internationales, mais aussi le club privé des pays riches prônent l'ouverture et la transparence et la libéralisation massive et le désengagement de l'Etat dans tous les pays "en développement", alors qu'ils se gardent bien d'appliquer ces beaux principes jusqu'au-boutistes à eux-mêmes. Edifiant.
              On a juste envie de demander à l'auteur : "mais dis-donc, toi qu'a été économiste en chef de Clinton, pourquoi tu fais ton étonné à confesser les péchés des autres, alors que t'étais quand même 1er conseiller du Mister Univers du moment ? Pourquoi tu t'es pas bougé le cul quand t'avais le pouvoir de le faire, nabot bleu ?"...

       Dans le même temps, je commence à gober "Les voies du chant", de Jean-Pierre Blivet, en attendant d'avoir les moyens de me payer des cours de chant, des vrais. Intéressant, mais putain de bordélique et l'auteur ne craint pas de se répéter dès qu'il s'agit d'un concept qui lui tient à coeur. De là ressort l'impression d'un goût de poussière pédagogique, et son immense admiration pour les maîtres italiens du bel canto semblent lui faire oublier que le public de son bouquin n'est pas forcément à genou devant les dorures et adorateur acharné de la triple croche en clé d'ut : bref, le lecteur non-professionnel et pas éclairé (s'il était éclairé, il aurait pas besoin d'un bouquin) doit avaler de force le bouillon au goût un peu rance dans lequel ce type, qui est sûrement un très bon prof dans le réel, balance dans un relatif désordre tous ses concepts et toute sa science anatomique de l'appareil phonatoire avec une sensation de "si tu comprends pas, j'vais pas te le refaire" qui m'exaspère toutes les 2 pages.
              Le côté didactique me semble se diluer dans la forme adoptée et dans l'amour d'une exactitude stricte du propos pas forcément utile d'entrée, alors que le fond est intéressant et clairement très riche et étudié. C'est dommage. J'apprends de bonnes choses quand même, mais c'est loin d'être aussi fun à lire qu'un "Le chant pour les Nuls", ce qui est regrettable : c'est pas en cassant d'entrée les genoux des béotiens en leur faisant bien sentir à quel point ils n'y connaissent rien qu'on leur donne envie de partager sa passion et de lire un peu plus.
              J'ai acheté aussi "La voix libérée" d'Yva Barthélémy, que j'ai pas encore lu. J'en parlerais un peu plus tard, quand j'en aurai fait le tour. J'espère y trouver une démarche pas forcément plus simple, mais au moins plus humble et plus adaptée à un gars qui, franchement, connaît 2-3 trucs de base et voudrait se sentir moins con arrivé à la dernière page.

       Autre medium : le DVD. J'ai profité lâchement d'une échappée de ma moitié pour commencer à mater "Beside you in time", aka Halo 22 de Nine Inch Nails. Putain que c'est bon. De la ouache à donf, une franchise et une intégrité pareille, ça vous donne envie de jouer et de répéter tous les jours pour devenir aussi bon et aussi créatif. Je kiffe veugra sa race en slip mauve. Au minimum.
              Voilà, j'ai fini ma séquence "je lis plein de trucs et je vous gave avec". Bientôt, un post différent sur un sujet qui n'aura sans doute rien à voir.

       Oh, j'oubliais : j'ai enfin pu lire "Matin brun" de Franck Pavloff. Moins de 10 pages, écrit gros, et ça suffit à vous expliquer en termes clairs ce qu'est le totalitarisme, l'autoritarisme, et l'abdication progressive des libertés et de la conscience humaine face au confort du laisser-faire (qui se paie cher, très très cher). A placer entre toutes les mains, à commencer par celles de tous les béni-oui-oui qui gobent les sarkozysmes quotidiens en souriant, et parviennent à vivre en étant persuadés que le Salut vient de la Fermeté. Vous savez, ces bonshommes et bonnes femmes qui sont bien contents de découvrir les ASSEDIC le jour où la fatalité aveugle, qui le plus souvent s'acharne sur les faibles, les jette soudain à bas de leurs berceaux dorés directement dans la fosse où surnagent péniblement le plus grand nombre, de la fange jusqu'au cou pour les plus chanceux...

       Je me plais à penser que si la métempsycose est une réalité, et si je parviens au bout de mes existences sans tuer quiconque et en modérant ma cruauté, Sarko et ses admirateurs nantis auront encore pas mal de tours gratuits à se taper sur la Roue du Karma quand j'en descendrai. Allez allez, roulez petits bolides !


-G4rF-


2 commentaires:

Anonyme a dit…

AAAAHHHH!!! Putain de merde j'espère que t'as commencé par Hypérion, hein? Allez, fais-moi pas peur et dis-moi que t'as lu hypérion...

G4rF a dit…

Baaaaaaaah oui, évidemment que j'ai commencé par Hypérion. J'avais déjà lu Hypérion y'a kèk z'années, et pis j'm'étais arrêté là, et entre temps j'avais lu l'échiquier du mal, et pis après j'ai repris Hypérion, j'ai relu, et cette fois j'ai tout compris (ouf !) et après je m'suis dit "tiens, y'a une suite", et pis après j'ai décidé qu'il était temps de mettre un point final à cette phrase interminable.
Rassure-toi, donc, j'ai quand même pris les choses dans l'ordre. :-)