lundi 30 mai 2005

Gueule de bois ? Quelle gueule de bois ?

Fond sonore : Nine Inch Nails - The hand that feeds

       Mon intervention d'aujourd'hui, au lendemain du référendum français sur le traité constitutionnel européen, n'aura rien de triomphaliste. Ce n'est pas un succès qui a eu lieu hier soir, ce n'est pas la victoire des uns sur des autres. Hier, avec un taux de participation qu'on aimerait voir aux prochaines présidentielles, une légère majorité de Français a retoqué le traité.

       Mais on n'a pas retoqué l'Europe. Et je n'aime pas voir tout le monde s'emballer, le gouvernement se dissoudre (pour mieux se ressembler, par ailleurs), et les politiciens de gauche, de droite et du milieu nous lancer tous leur même discours "à partir de maintenant, c'est le bordel, et pour tenir le coup dans ce bordel, ralliez-vous à moi", parce que ça, c'est national, et pas européen. Ne mélangeons pas les oeufs et les boules de pétanque.
              J'aurais voulu voter "oui". Mais en lisant ce texte, j'ai vu que seul un juriste qualifié pouvait espérer en comprendre quelque chose, et s'il faut changer de métier juste pour comprendre à quelle sauce je vais être bouffé, moi... bof.

       Quand j'ai lu qu'il avait été un temps question que le chapitre III, c'est à dire en ce qui me concerne le point d'achoppement essentiel qui justifiait qu'on remette ce traité en cause, soit séparé de la constitution, je me suis dit que c'était la seule chose logique à faire. Et ça ne l'a pas été. Dommage. Est-il trop tard pour le faire ? Non.
              Refaites voter les français sur le traité, chapitre I et II seulement. Et le oui l'emporte direct. Sans effort. Parce que ces parties-là, même si elles sont perfectibles à mon sens, vont essentiellement dans l'intérêt des peuples, parce qu'elles s'inscrivent dans la durée.

       Je pense que cela va se passer comme ça. Ca simplifierait les choses pour tout le monde. Après tout, ceux qui ont ratifié I, II et III, ne feront pas la gueule. Ils seront déjà d'accord avec I et II. Quand à III, ben, vu qu'il s'agit plus d'un plan d'action que d'une déclaration de principe, hé ben ça fera une belle loi cadre, sur laquelle on pourra débattre sans avoir besoin de l'unanimité parfaite pour en changer la moindre virgule.
              Le monde ne va pas cesser de tourner aujourd'hui. L'Europe ne va pas s'effondrer. Faut pas se gourer sur le message qui a été transmis. On n'a pas dit "ranafout, nationalisme, immigrés, chômage, rhâââ !" (et s'il y en a qui ont voté non pour ça, je les trouve aussi cons que ceux qui ont voté "oui" sans même essayer de lire le texte, l'air de dire "maaaaais forcément, ça vient d'en haut, c'est forcément beau !")(mon opinion est qu'entre ces deux tendances, y'a environ 50% de chaque côté).
              On a dit : pas ce traité. Pas comme ça.

       Alors oui, c'est la merde, et il faut se retrousser les manches. Mais bon, c'était déjà la merde hier. Merde pour merde, moi je préfère aujourd'hui, au moins il ne pleut pas.
              Et puis regardons les choses en face, c'est la démocratie qui travaille, là. La bonne. La cool. Celle qu'on aime bien. Celle qui crée des soupapes pour respirer au lieu de laisser s'empiler les couvercles sur la marmite jusqu'à ce qu'elle explose au lieu de bouillonner.
              Alors, pas de défaitisme, pas de "on va tous crever" (ou alors, la version Didier Super, parce qu'elle est rigolote), pas de tronche de six pieds de long. J'espère que ceux dont ce n'est pas le métier qui ont commencé à s'intéresser à la politique européenne ces derniers jours ne vont pas la perdre complètement de vue dans les mois qui viennent. C'est maintenant qu'on la fait.

       Sinon, dans d'autres nouvelles, il paraît que Michael Jackson... non, finalement, c'est pas une nouvelle, ça. Je veux juste faire un petit coucou à tous ceux de mes potes qui ont voté "oui", voté "non" ou voté blanc ce week-end, et à ceux qui auraient bien aimé voter si les procédures n'étaient pas tellement casse-couilles et si les bureaux de vote avec des queues de vingt mètres ne les rebutaient pas. Exprimer sa volonté, c'est le premier pas, et c'est le plus important. Moi, je suis pas content parce que le "non" est sorti, je suis content parce que ce qui est sorti, pour une fois, j'ai l'impression qu'on peut affirmer que ça ressemble réellement à ce que pensent les Français. Ca, c'est cool.

       Bon.

       Allez...

       Je vais quand même parler d'autre chose que de politique. Aujourd'hui, j'ai encore claqué du pognon pour m'acheter du matos de musique. Une carte son spéciale, en l'occurrence. C'est cher. Mais c'est beau. Avec ça, mon synthé arrêtera de couiner comme un char chinois sur un étudiant de la place Tien An Men, et j'atteindrai bientôt les harmonies des limbes... à supposer, bien entendu, que j'apprenne d'abord à ne pas en jouer comme un manchot.
              HaggiS Power dans le XIIIème !

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