mercredi 16 janvier 2008

Société, tu m'auras pas

Fond sonore : rien
       Un truc que je viens d'apprendre, enfin de réapprendre. Il existe une pétition concernant la prochaine mise en place des franchises médicales . Pour celles et ceux d'entre mes lecteurs qui ignoreraient le problème, c'est assez simple.
                Tout comme on vous colle dans les dents une franchise sur votre assurance de scooter pour ne pas que la compagnie perde 100 € à traiter votre dossier de remboursement pour 20 € de dégats, Sarko & compagnie ont poussé en avant une loi pour faire la même chose sur les soins médicaux.
       En clair, après s'être fait enculer de 1 euro par consultation chez le toubib, de je sais plus combien pour un spécialiste, après avoir déremboursé des médicaments avec parfois quelques effets pervers dont ils se foutent bien (genre le prix du tulle gras lumière, qui passe de 2 € la boîte à 35 € sans changement de mode de fabrication), nous allons tous ensemble nous faire ponctionner encore un peu plus de blé à chaque fois que nous serons malades.
20 centimes par boîte de médoc acheté, 2 euros par transport sanitaire.
       Certes, vu comme ça, c'est pas bien lourd.
                Mais il y a des familles dans ce pays qui sont dans la dèche et qui bouclent leur budget à 20 centimes près. Il y a des gens pour qui 2 €, c'est à bouffer pour toute la famille pour la journée.
                Et au delà de ce constat bien triste, il y a quelque chose à ne pas négliger : la rapacité sans borne du privé médical, de son actionnaire et de son administrateur lobbyiste. Car la loi prévoit qu'en cas d'augmentation des dépenses, on augmente la franchise.
                2 euros aujourd'hui. Combien demain ?
       Je suis sur le point d'acheter 2 bouquins, celui de Christian Lehmann qui s'appelle "Les fossoyeurs" et celui de Julien Duval qui s'appelle "Le mythe du trou de la Sécu" . Julien Duval, je connais pas, donc je prendrai mes précautions à la lecture. Christian Lehmann, lui, est à l'instar de Martin Winckler ("La maladie de Sachs") un toubib viré écrivain, dont sa bio  me fait croire qu'il est devenu toubib comme ça, parce qu'il fallait bien faire un job, mais qu'il avait l'écriture dans les tripes. Je crois que je vais me payer pas mal de bouquins de ce bonhomme dans les mois qui viennent.
                Mais revenons à la raison première de ce post : un travailleur social qui s'appelle Bruno-Pascal Chevalier, séropo depuis 20 piges, et qui en est à 3 mois de grève des soins pour protester au péril de son existence contre ces franchises. A sa lettre à la présidence, Sarko vient de répondre. En enfonçant le clou de la franchise à la con. AIDES n'a pu s'empêcher, comme à son agréable habitude, de suggérer un endroit où l'omniprésident décideur de tout pouvait s'enfoncer ses franchises.
                Ca donne vraiment envie de défoncer la gueule à la moitié des politicards de ce pays de cons.
       Dans d'autres nouvelles, Arnaud Montebourg vient de me décevoir, via Canard Enchaîné interposé, en critiquant la collusion de Sarkozy avec les riches industriels et les cadeaux que Bolloré peut attendre de Sarko après l'avoir hébergé et promené à ses frais. Critique émise le jour de Noïèl en dévalant à fond les culottes les pistes de Courchevel avec Serge Weinberg, un ancien de PPR qui joue depuis les administrateurs chez Accor (hôtellerie), Schneider Electric, Fnac, Artemis (investissement et gestion de portefeuilles) et Gucci. Ca augure de jours sombres si le renversement de la vapeur que j'appelais de mes souhaits récemment intervenait... à moins que l'ami Arnaud accepte de signer un papier où il déclare refuser d'avance les contributions de campagne électorale de personnes liées à des entreprises à capital > 100 000 Euros... :-) On peut toujours rêver.
       Et enfin, la nouvelle du jour, celle que nous attendions tous avec une frénésie qui n'est pas sans rappeler le trottinement impatient d'une gonzesse incontinente bourrée à la bière attendant que se libèrent les chiottes de la discothèque : Sarkozy et Bruni seraient mariés (dans l'illégalité, puisqu'un mariage du président de la République doit être précédé de la publication des bans). Commentaire d'Yvonne Le Crouchard, tourneuse-fraiseuse chez MétalPouixe en Dordogne : "rien à branler, moi j'ai encore vingt-huit pièces à usiner pour ce soir, alors foutez-moi le camp !".
               Je partage cette analyse.
-G4rF-
PS : vous aimez ce qui est beau et issu d'un esprit dérangé ? Alors précipitez-vous sur le blog de 8L3ZZZ, où s'affichent ses créations, et d'où j'espère surgira bientôt la putain de sa mère de bande dessinée de mes deux qu'on dit qu'on va se faire depuis des années et qu'on a à peine entamée.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hé bien j'avais des billets en retard!

Anonyme a dit…

Pour info, Christian Lehmann a un frère: Gilles.
Tu vois pas?
Marc t'en as jamais parlé, de Gilles Lehmann? C'est un collègue à moi, et anciennement à lui :)
Devrait y avoir moyen de dédicacer le bouquin, si on se débrouille bien :)