vendredi 8 février 2019

La preuve par Tintin

[Nous interrompons le flux normal et irrégulier de ce blog pour un commentaire politique doublé d'une idée à la con]
En ces temps renouvelés de soubresauts populaires, une question flotte, revient, insiste, et se pose régulièrement à mesure que la loi nationale s'alourdit régulièrement de mesures répressives et/ou dissuasives : sommes-nous, ou ne sommes-nous pas, sous un régime autoritaire ?

Il convient de prendre un instant pour préciser qu'un régime autoritaire est un régime concentrant l'essentiel du pouvoir dans les mains et les décisions d'un petit groupe humain ou d'un individu, exempt de facto rendre compte à qui que ce soit de son action et bénéficiant notamment pour ce faire de faveurs niées au plus grand nombre (immunité, privilège, etc).

Alors, sommes-nous en régime autoritaire ? Pour moi, ça ne fait pas le moindre doute. Mais pour expliquer et faire comprendre pourquoi, il faut du temps, des arguments, du débat, de la réflexion, de la prise de recul... autant de choses qui comptent moins aujourd'hui que le nombre de vues sur Insta d'un œuf ou d'un(e) quelconque hurluberlu(te*) auto-proclamé(e) "influenceur(euse)" par la grâce des clics et de l'asservissement intellectuel général à la gloire de son Instantanéité le divin Buzz-Le-Grand.

Il faut donc trouver une autre méthode, moins rationnelle, pour effectuer cette démonstration. Et puisque la raison recule tandis que l'émotion et l'affect règnent en maîtres, puisqu'il faut que tout soit blanc ou noir, ouvert ou fermé, mort ou vivant, macroniste ou humaniste, j'ai réfléchi (pas très longtemps) et je pense que j'ai trouvé comment.

Je vous présente donc, avec une joie non dissimulée, ma méthode vite-faite-mal-faite en mode MBMC** pour savoir si votre pays est gouverné de façon autoritaire ou non. Une méthode facile à appliquer à échelle internationale, car elle s'appuie sur la popularité mondiale d'un personnage connu qui ne fait pas beaucoup débat (sauf au Tibet et en Afrique noire) : Tintin.
Je me réfère ici au Tintin débarrassé de ses encombrants débuts colonialistes, bien sûr, à celui qui a risqué sa peau pour son ami Tchang et qui fit ainsi longuement souffrir Frédéric Molas et Sébastien Rassiat (sans l'avoir voulu, je le précise).

Foin de digression, venons-en au fait. J'ai appelé cette méthode "La preuve par Tintin".

Voici comment faire :

  1. Prenez les titres de presse les plus vendus, ou à défaut, les plus exposés, du pays en question. Un tour rapide sur n'importe quel site web agrégateur de contenu devrait faire l'affaire : cherchez <nom du pays> news
  2. Dans les titres de ces journaux :
    1. remplacez le nom du pays concerné par "Syldavie", 
    2. remplacez le nom des gens par "pauvres" (s'ils sont pauvres, genre smicards ou assimilés) et par "riches" (s'ils sont riches)
  3. Imaginez un instant Tintin au début d'une de ses histoires, prenant le train pour se rendre à Bruxelles avec son fidèle compagnon à quatre pattes. En bon reporter belge du "Petit vingtième", il parcourt les titres de la presse que vous venez de préparer.
  4. Maintenant qu'il a fini sa lecture, que dit-il : "Les gens de Syldavie ont bien de la chance, n’est-ce pas mon brave Milou ?" ou bien "Les malheureux Syldaves, Milou, si tu savais !"
Et voilà ! Si les Syldaves sont heureux, votre pays n'est pas autoritaire. S'ils sont malheureux... enfin, vous avez compris.

Merci Tintin ! :)

--G4rF--
*Oui, hurluberlute. J'ignore le féminin d'hurluberlu, je n'ai aucune envie d'aller m'en quérir, et j'espère que s'il existe ce n'est pas "hurluberlue" car ce serait rater grossièrement le mot hurluberlute que je vous présente aujourd'hui en exclusivité mondiale car il est plus drôle, plus moqueur, légèrement plus acidulé et il sent la vanille.
**Ma Bite et Mon Couteau

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