lundi 22 août 2011

Vacaciones

J'inaugure ce jour une nouvelle tradition qui, si l'on peut se fier à mon aptitude à la régularité, sombrera dans le néant dès la fin de ce post : le compte-rendu bordélique de vacances.

La blogosphère du ouaibe deux point zéro et des poussières regorge de ces moments délicieux et sans le moindre intérêt où l'on se retrouve à décrire par le menu à la face indifférente d'un monde occupé à autre chose, à quoi on a occupé son précieux petit bout de temps libre. Comment, dans ces conditions alléchantes, ne pas être tenté d'apporter sa pierre à Lady Fiss ?

D'abord, les préparatifs. Week-end numéro un, remplissage de Kangoo au taquet de sa race de coffre, enfin en tout cas c'est ce que nous craignions. Après de multiples altercations verbales sur le fait qu'une longue route nous attend ensuite et que Madame ne peut pas conduire si la lunette arrière est occultée par les bagages, le constat se fait (et il est sans appel) : un Kangoo, c'est plein de place. Mais alors plein de chez plein.

Avec 4 valoches, une poussette, quelques sacs de merdier, j'ai quand même dû démonter la plage arrière et la loger au fond du coffre parce que sinon ça rentrait pas, mais on voit toujours très bien la route dans le rétro. A vrai dire, le niveau des bagages ne dépasse pas celui de l'appui-tête du siège de la grande... Encore une victoire de Range-Man ! J'en profite d'ailleurs pour pousser un cri de colère et de rage auprès des nouilles qui, d'après Auto Plus de la semaine dernière (lu chez beau-papa), ont élu le Kangoo voiture la moins sexy du parc français, du point de vue des femelles humaines interrogées. A celles-là je dirais : 1) rien à foutre de la tronche de la caisse, surtout qu'on voit pas l'extérieur quand on est assis dedans pour rouler 2) faut vraiment avoir rien à foutre de sa vie pour répondre à une enquête comme celle-là 3) ma bagnole, tout moche qu'elle soit (et en plus, sa peinture est vraiment laide), a un mérite particulier qu'on ne retrouve ni chez Feurari, ni chez Merdécèss : elle joint l'utilitaire à l'agréable. Alors allez vous endetter toutes seules de 30 000 € pour vous payer un machin qui passera le plus clair de son temps à attendre que vous vous en serviez, moi pendant ce temps-là j'utilise mon fric à des trucs moins cons qu'une bagnole ! Ha ha !

Fin de la séquence "dénonce", retour à la chronique d'un repos nécessaire. Départ pour la côte Picarde, et temps pas terrible qui s'annonce. Oui, je sais, j'ai dit "longue route", mais c'est pas celle-là. Parce que là, on va chez mes beaux-parents récupérer les gosses et leur montagne de fringue, fêter l'anniv de beau papa et faire Le Tréport - Montpellier lundi matin. Tôt, le matin.

Buvage de coups, repos précaire après une semaine de taff difficile, nous voilà dimanche soir où je recommence à jouer les équilibristes du remplissage de coffre, et où j'atteins le succès sous les acclamations délirantes de deux mouettes qui passaient par là. Le support d'appui-tête pour installer l'ordi portable qui permettra à la grande de se distraire est en place, les bouteilles de coca (pour l'apport en caféine) sont prêtes, le pique-nique attend sagement dans le frigo que nous l'embarquions, on a concocté un pack de bouffe de bébé, tout le monde est dans les starting-blocks : c'est donc le moment d'aller se pieuter, parce que demain, lundi 8 Août, c'est cassos à 2h du mat'.

Et c'est là que ça déconne. La petite dernière nous fait une monumentale nuit de merde, nous empêchant de prendre le repos nécessaire pour assurer un trajet dans le confort. C'est con, si on part si tôt le matin, c'est justement pour profiter de son temps de sommeil pour avaler un max de bornes... Bon, il est évident que si la SNCF faisait des tarifs abordables pour une famille de 4 et avait une desserte suffisante pour pouvoir faire le trajet en train et finir éventuellement avec une location de voiture bas de gamme, voire pourquoi pas faire voyager la caisse dans le train, ben on n'en serait pas là. Mais bon, on en est là, alors on arrive à la deadline, 1h30 du mat debout pour finaliser les préparatifs et mettre les voiles. Curieusement, 1h30, c'est aussi le temps de sommeil que la dernière née m'a gentiment accordé. Autant dire que la route va être périlleuse.

De 2h (heure de départ, sous les yeux de la famille qui a veillé pour nous) à 4h du mat, on se bouffe la route vers Paris. Le temps ? Exécrable. Régulièrement, des seaux de flotte nous sont jetés au pare-brise par les assistants du chef décorateur. Enfin, si c'était une pluie de cinoche, ce serait comme ça. Mais c'est pas du cinoche. Je me retrouve contraint de ralentir méchamment et de faire péter les anti brouillards, histoire de voir un peu plus nettement les bords de la route pour éviter d'aller faire du hors-piste. On peut parler de route de merde, là.

De 4h à 5h, on se tape la traversée de Paris, enfin depuis le péage de l'A16 jusqu'au péage de l'A10. Ca roule pas mal, mais je ressens puissamment la fatigue. Et ça va pas aller en s'améliorant. J'ai beau boire du coca, la caféine ne parvient pas à me maintenir en éveil, et l'attaque de l'A10 vers Clermont-Ferrand via l'A71 est dure, dure, dure... Relais de volant, j'essaie de grapiller un peu de sommeil sans vraiment de succès. Et ça dure, et ça dure... Bref, au bout d'un moment, les gamines se réveillent, les biberons/changement de couche/pause pipi/besoin de café s'empilent, et le temps s'étiiiiiiire interminablement. Deux ou trois fois, je me surprends à m'endormir au volant, et quand enfin on finit de descendre le grand toboggan du Pas de l'Escalette, bah je suis content parce que le calvaire routier va bientôt prendre fin.

Ensuite, bah, pour faire court, accueil familial, grand débarquement de valoches, retrouvailles, et le simple fait de ne plus avoir à maintenir sa concentration pour éviter au volant de prendre sa liberté est une bénédiction.

En vrac, pendant ces vacances :

  • on a pas mal roulé pour faire des aller-retour vers le Pont du Diable du côté de Saint-Jean-De-Fos, pour aller faire des plouf dans l'Hérault avec les enfants,
  • on a exploré le village de Viols-Le-Fort, où ma famille nous a accueilli (jusqu'à nous prêter une baraque, merci Anne-Ca & Philippe !) et où j'ai retrouvé (sans les cigales parce qu'il faisait pas assez chaud au début) l'ambiance particulière des étés de ma jeunesse. J'ai même repris un verre au Bar de l'Avenir, dont la grande salle voutée avec son éternel babyfoot m'aurait tiré une larme si j'avais eu de l'eau à gâcher...
  • on a fait des tours vers St-Martin-de-Londres chez Steph & Alex & leurs loupiots
  • on a fait des tours vers Les Matelles chez André & Zaza & leurs loupiottes. Première vision d'un taureau dans les rues d'une ville pour mes gamines. Le boucan que font les bestiaux quand ils remontent dans le camion des manadiers a logiquement fait chouiner la petite dernière.
  • on a visité plusieurs fois l'intermarché de St Gély du Fesc (a.k.a. Saint Gély de Mes Fesses pour mon vieux père aux blagues éculées). J'ai appris pendant mon séjour que c'est dans cette ville de l'arrière pays montpelliérain que le vieux Georges Brassens a cassé sa pipe, dans la douleur qui plus est. Merde alors.
  • on a quand même réussi à mettre les pieds dans l'eau de mer en écoutant comme des crétins le GPS qui nous a envoyés directement dans les travaux des boulevards de Montpellier, en zappant totalement la voie rapide de contournement de la ville, et c'est donc bien après l'heure souhaitée que nous avons pu faire plouf dans l'eau de Carnon-Plage. On s'est barrés à midi, avant l'envahissement par les touristes à coups de soleil, mais quand même j'ai pu profiter de l'espace, d'une eau moins agressive que celle de Picardie, et aussi des deux p'tites pépées qui faisaient du topless à moins de 5m de notre installation de campagne (poussette-parasol-serviette-bateau gonflable, manquait plus que la glacière avec de la 33 export et on était au top du cliché). Le temps a manqué pour achever la forteresse à la Vauban que j'ai entamé avec ma grande. Dommage. D'une manière générale, j'ai plutôt la classe dans le domaine très restreint et réservé aux connoisseurs du bâtiment en sable fait sans outil. Fin de la séquence "j'me la pète à la plage".
  • on a profité avec délectation, toujours à Viols Le Fort, d'un resto improbable et recommandé par le routard ou le p'tit futé ou le gros malin, enfin un truc du genre. Ca s'appelle "Carnet de voyage", c'est tenu par une femme très sympa échappée (de peu) de Nanterre, on y bouffe admirablement bien et je recommande l'adresse aux visiteurs de passage, parce qu'elle mérite d'être connue. Testez la gelée de romarin avec le samoussa. C'est pas prévu à sa carte, mais tout le monde lui réclame alors elle le fait (quand elle a prévu le samoussa au menu du jour). Et pis demandez-lui du thé glacé, parce que c'est du vrai thé qu'elle fait elle-même et qu'il est bien meilleur que celui des canettes (gaffe, par contre, après 20h, un grand verre de ce truc et tu restes réveillé jusqu'à 3h du mat). Y'en a pas toujours, c'est elle qui choisit ce qu'elle cuisine, mais quand y'en a, prenez-en !
  • on a fait un tour, dans la direction de Ganges, à Laroque chez Jacques & Francette. Déjeuner en terrasse en se foutant gentiment de la tronche des canoëistes d'un jour en train de se viander au passage du déversoir de l'Hérault, précédé d'un bon plouf dans l'eau très très fraiche dudit Hérault ce jour-là... ce fut bien cool. Pour l'anecdote, si vous passez dans le coin, n'oubliez pas de regarder ça. Vous l'aurez compris, c'est la cote des inondations, avec l'année correspondante. J'aurais pas aimé être là en 1800, ou alors sur un hélico.
Tout ceci nous fait un séjour balaise, sans compter la bouffe dans la rue de Viols avec les voisins d'Anne-Ca jusqu'à 1h du mat', avec torchage intégral d'une bouteille de poire, le glandage en règle au mazet de Philippe, l'accueil toujours nickel de Claude & Cricri, bref jusqu'au départ à 4h du mat' pour la route du retour en direction de la Picardie via Paname, c'était bien chouette. J'oubliais aussi le tour à St Guilhem le Désert, qui fut bien cool aussi.

Route du retour moins difficile que celle de l'aller mais presque : la petite dort mal (comme d'hab), la grande fait un cauchemar à 3h du mat'... réveil à 3h30, départ effectif à 4h22, à 5h et des poussières on passe le viaduc de Millau dans le noir (jolie vue), quelques paquets de minutes plus tard j'attaque sauvagement les grands cols du massif central, et juste avant de plonger dans une purée de pois intense après avoir passé les Issardets et le suivant dont le nom m'échappe, petit lever de soleil (à l'Est, donc bien placé). Cette fois j'ai assez dormi, et je ne me sens pas tomber dans le sommeil au volant. C'est déjà mieux.

Changement de volant un peu avant Clermont, arrêts biberon et pipi divers, on déjeune à Limours chez môman et pôpa (qui s'échappe du taff pour l'occasion, ça fait plaisir de voir que mon père apprend enfin à se détendre) et je fais mon crevard en récupérant dans le jardin, ronflant comme un sonneur à l'ombre du cerisier. Puis on se relance vers Sannois pour régler en catastrophe des problèmes de paperasse variés, puis re-re-en bagnole vers la Picardie. Arrivée à 20h, ça nous fait une journée intégrale (et longue) en bagnole. Mal au cucul, mais on est content d'arriver.

Voilà, je pense que c'était suffisamment bordélique. Tant que je vous tiens, et toujours dans l'esprit "and now for something completely different", voici du drôle issu du Canard Enchaîné de ce mercredi. Pas très classe, mais ça m'a fait marrer.

Page 7, en bas à droite, rubrique "Rue des Petites Perles".

Vu dans "24heures.ch" (8/8) :
       "Jardinage. Jolie dame 55 ans, franco-suisse,
       souhaite rencontre."
       Pour arroser sa pelouse ?


Je vous avais bien dit que c'était pas très classe. :-)

--G4rF--

1 commentaire:

Sandrine Remy a dit…

Salut G4rF and co,

Ouais bon pour la route avec le brouillard, t'es un petit joueur mais bien courageux tout de même. Parce que toute Dahuette que je suis, je me suis farcie la Conor pass http://fr.wikipedia.org/wiki/Conor_pass avec un brouillard donnant une visibilité à presque 20 mètres. Malgré les demandes insistantes de mon Dahu, on y est pas repassé de jour, tellement j'ai eu les pétoches.

Grosses bises à tous