lundi 7 mars 2005

Con... ditionnel

Fond sonore : Asian Dub Foundation - Scaling new heights

On a l'art de faire exploser les parois... Enfin, il paraît. Enfin, ce serait bien. Imagine, dix secondes. Un monde où le pognon ne serait plus une fin, mais un moyen. Si on pouvait chiffrer le point auquel tu fais plaisir, auquel tu apportes ton soutien, auquel tu sors de la merde les gens qui t'entourent, avec autant de décimales derrière la virgule qu'on sait chiffrer les valeurs comparées d'un euro et d'un dollar.
Si tu étais obligé de sourire naturellement pour avoir le droit d'habiter là où tu es, pour pouvoir avoir à manger... Si tu vivais en permanence dans cet état d'euphorie du mec qui sait qu'il n'a devant lui que des opportunités, et pas de branche basse qui vienne le désarçonner dans la course de sa vie. Si on te laissait le temps de te passionner pour ce que tu fais, si tu avais le choix de tes activités sans avoir besoin de remplir 30 pages de formulaires. Si l'entraide était côtée en Bourse. Si on pouvait porter au pouvoir l'abbé Pierre plutôt que Messier...
Avec des "si", on mettrait Paris en bouteille, avec toute sa crasse et sa mauvaise humeur, avec tout le fiel de ses petites racailles et de ses grands truands. On pourrait commencer à savoir de quoi on parle quand on discute de progrès, parce qu'on le toucherait du doigt.
Savoir regarder l'avenir pour ce qu'il est... savoir que la modernité est un concept qui ne date pas d'hier... être sûr que tu vivras mieux demain en tendant les mains plutôt qu'en serrant les poings... Chercher l'originalité là où personne ne croirait la trouver... s'ouvrir, quoi. C'est à notre portée. Nous en avons les moyens. Nous n'avons pas le fric pour nourrir le Tiers Monde, mais on a la bouffe.
Nous n'avons pas le fric pour nettoyer les plages mazoutées, mais on a les pelles et les mains pour les tenir.
Nous n'avons pas la thune pour construire des logements pour les S.D.F. avant qu'ils ne finissent sous un métro, mais nous avons le matériel et le savoir-faire pour y arriver.
Nous n'avons pas le fric. Car nous ne sommes pas faits de fric. Et si le monde était fait d'or, et qu'il m'appartenait, en tant que proprio universel et richissime je finirai mort de faim en une semaine à ne manger que des lingots... Faites plaisir avec autre chose que votre portefeuille. L'humanité vaut plus que son poids en pognon. Reste plus qu'à convaincre tout le monde de le montrer.
Voilà, c'était ma crise "vous allez finir par vous aimer les uns les autres, bordel de merde !".
-G4rF

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