jeudi 29 septembre 2005

Après dissipation des brouillards matinaux

Fond sonore : Chumbawamba - Tubthumping

       Il fait un temps formidablement gris aujourd'hui au dessus du quartier de La Défense. Heureusement que la soirée d'hier a été sympa, parce que sinon avec l'extinction de voix qui me frappe douloureusement, je pense qu'il y aurait de quoi déprimer.

       Mais bon... les nouvelles du jour ne sont pas nécessairement mauvaises.

       D'accord, Sarkozy continue à faire de l'esbrouffe et à faire des effets d'annonce qui donnent l'impression qu'il est le seul à prendre les problèmes à bras le corps, au détail près qu'il le fait en s'asseyant sur tout ce que des siècles d'abus de pouvoir et de mépris absolu pour la personne humaine nous ont permis d'inscrire dans le marbre de nos lois et de nos constitutions. Méfiez-vous toujours des communicants.
              Rappelez-vous que dans les années 30, en Allemagne, alors que tout allait mal, le peuple a joyeusement choisi de donner sa confiance à un petit bonhomme qui criait très fort, qui en imposait à ses adversaires politiques parce qu'il savait manier la propagande avec habileté et qui n'a jamais hésité à user de la tromperie pour servir ses propres intérêts.
              Voyez le Sarko crier très fort et fouler aux pieds la séparation nécessaire et vitale de l'Eglise et de l'Etat, sous prétexte de "dépoussiérage" alors que jamais ce principe n'a été aussi contemporain et utile pour tracer un chemin à travers toutes les guéguerres de religion.
              Voyez le Sarko faire un battage médiatique monstre en préparant des interventions "réelles" de ses troupes de flics pile poil pour l'enregistrement et le passage sur TF1.
              Voyez le Sarko bouffer le temps d'antenne de tout le monde en s'affichant dans ses jolis costumes.
              Voyez le Sarko tromper le monde en disant que par son action la délinquance à Paris diminue alors que, pour ça, il a dépeuplé de ses flics toutes les banlieues les plus chaudes où, et ce n'est pas un euphémisme, le chaudron explose tous les jours.
              Certes, Nicolas n'est pas Adolf. Mais, en ce qui me concerne, il a les outils et les appuis nécessaires pour en prendre le chemin. Il n'est pas Adolf. Pas encore. Faisons en sorte qu'il reste Nicolas.

       Merde, j'avais dit que les nouvelles du jour n'étaient pas toutes mauvaises.

       Okay, parlons aussi des ferry détournés, des ports bloqués par des gens qui s'aperçoivent un peu tard que, quand on est dans un monde de droite, ça privatise à mort, ça déleste à donf, ça confie les outils d'utilité publique à des systèmes pour qui le public est un inconvénient dont on aimerait bien se débarrasser.
              La SNCM coûte trop cher. Mais elle est nécessaire. C'est ce qu'on pourrait appeller un service public. Ca n'a pas vocation à être rentable. Juste à ne pas gâcher de thune. Voilà.
              Alors d'un côté, j'emmerde avec la plus vive énergie les petits couillons au nationalisme mal placé qui veulent "rendre à la Corse" le matériel et les emplois de cette boîte, parce que si y'a bien un truc qui me fait rigoler, c'est d'imaginer le merdier total dans lequel se retrouverait la Corse si le gouvernement français accordait à la minorité autonomiste son voeu le plus cher.
              Mais d'un autre côté, j'emmerde les gens qui s'imaginent que chercher la rentabilité à tout crin est une façon honnête et raisonnable de faire son travail. Tout ce qui est fait au nom de l'actionnaire est rarement pour le bien de l'employé. Pourtant, sans l'employé, qu'est-ce qu'il lui reste, à l'actionnaire ? Hmm ? Que t'chi. Nada. Des clous.
              Un jour, peut-être, on laissera les gens bosser pépère, gagner leur vie sans trop en faire, et là, il n'est pas impossible que le moral général s'améliore d'un cran.

       Argh, j'avais dit que les nouvelles étaient bonnes !

       Et c'est vrai qu'il y a des bonnes nouvelles : par exemple, l'armée danoise vient d'indemniser un Père Noël parce qu'un vol en rase-mottes d'un de leurs jets avait fait clamser un de ses rennes. Rudolf, en plus, le chef de la meute !
              Et pis y'a aussi cette histoire d'anciens salariés d'une rhumerie colombienne qui, après le dépôt de bilan de celle-ci, se démerdent pour payer leur pension en fourguant pour leur compte des bouteilles restant dans le stock.
              Y'a aussi l'association des hôtesses et stewards aériens américains qui fait la gueule à cause du dernier film de Jodie Foster (qui devrait s'appeler "Plan de vol" en français, je crois) et où une hôtesse a le rôle de la méchante. Dis donc, heureusement qu'en France le conseil du culte musulman ne porte pas plainte à chaque fois que TF1 bave sur les français made in Nord-Af' en parlant des voitures qui brûlent, des cités qui puent et des tournantes dans les caves, parce que leurs avocats ne sauraient plus où donner de la tête !
              Infoutus de faire la différence entre la fiction et la réalité... c'est quand même fort, non ? Il paraît même qu'il y a des décisions de justice rendues par des jurés populaires qui sont de plus en plus favorables aux accusés parce que le brave gars du populo abreuvé de séries télé genre "Law and Order" et "Les experts" trouve que si on n'a pas trouvé la balle et l'empreinte digitale et l'ADN et le slip de la crémière, on n'a pas assez de preuve pour dire que le coupable est coupable. Watcha. Je vais aller piquer des bagnoles aux Etats-Unis, moi, jamais on pourra me condamner : suffit de mettre des gants, de brosser ses cheveux avant de sortir et de pas soulager une soudaine pulsion sexuelle sur la banquette...

       Dire que la Terre persiste à tourner avec toute cette connerie à sa surface, ça me sidère. Mais après tout, la vie c'est comme une boîte de chocolats. On sait jamais sur quoi on va tomber. On sait juste qui si on en prend trop, on va être malade, et que si c'est du Milka, faut pas y toucher parce que ça rend con.

-G4rF-

Aucun commentaire: