mardi 20 septembre 2005

Heavy, heavy news

Fond sonore : Noir Désir - Le grand incendie

       Pour nombre d'entre nous, la vie quotidienne a recommencé en ce frileux mois de Septembre par des nouvelles plus ou moins heureuses.
              La rentrée des classes. Le dernier tiers d'impôts. Le tout petit chiffre qui reste sur le compte en banque après les vacances. L'éloignement des plages, de la montagne, des copains d'un jour, de la famille. Bref, le retour au turbin.
              En ce qui me concerne, ça a été délicat, mais plusieurs choses se sont produites entre la mi-juillet et aujourd'hui qui m'amènent à sourire plus que de coutume.

       D'abord, j'ai fini d'écrire mon livre. Ca n'a l'air de rien, mais quand, comme moi, on se casse les testiboules à sortir des méandres glauques de son esprit tordu une fiction qui se veut crédible, et cela pendant quatre longues années, mettre le point final est un acte libérateur. Maintenant que mes proches ont pu lire mes gribouillis et me dire ce qu'ils en pensaient, je cherche un éditeur. Espérons que ma S-F/Fantasy trouvera preneur, et bientôt je ferai une pub encore plus éhontée pour ma pomme que je ne le fais jusqu'ici.

       Ensuite, les trois premiers mois fatidiques étant passés, je peux annoncer à la face de ce monde en furie qu'au milieu du bruit ambiant résonnera bientôt la voix ténue de mon premier enfant. La maman morfle un peu. Moi, je suis partagé entre, d'un côté, une décontraction flegmatique qui me permet de dissimuler commodément ma pétoche, mon ravissement, mon angoisse et mon bonheur, et de l'autre côté, un ébahissement qui n'est pas ridicule pour soi-même quand mon petit d'homme à naître me laboure la face à coups de pied depuis le ventre tendu de sa mère.

       Watcha. Ca devrait être une fille. Ou peut-être un garçon. En tout cas, j'espère ne pas être un père trop con, ni trop acariâtre, ni trop emmerdant, ni trop lourd. Bon. Je sais que j'échouerai lamentablement à être quelqu'un d'idéal (ça fait bientôt 30 ans que je vis avec moi, je me connais assez). Mais avec un peu de pot, la gamine dira un jour que son vieux est un chic type. J'espère....

       Enfin, parmi les choses qui (paradoxalement) m'amènent à sourire, il y a les départs successifs de trois musiciens de mon groupe. Un bassiste qui fait schboing (c'était dans l'air du temps), suivi à la rentrée par l'envol de notre batteur de l'année (comme tous les ans, on perd un batteur - ça commence à être lourd) et de notre accordéoniste. Je leur souhaite de faire de la bonne zique ailleurs. Ca me fait sourire, parce que ça crève l'abcès pour pas mal d'entre nous, et que même si le groupe s'est un peu retrouvé avec plus du tout de peau sur les os après ça pendant un temps, ça va donner l'occasion aux HaggiS d'être de nouveau une bande de pure potes à la ville qui font la teuf et se fréquentent ailleurs que dans les studios. Il ne peut en ressortir que du mieux. Faut juste se retrousser les manches.
              En ce qui me concerne, ça veut encore dire "il faut que tu sortes tes appendices digitaux de ton orifice rectal, que tu en ôtes la crotte et que tu t'en serves sur un manche de gratte et sur un clavier de piano". Même pas peur ! Rock'n'roll dans la tête, casque sur nos oreilles, le Haggis Power n'est pas près de s'éteindre.

       Tiens, au fait, vous vous souvenez que je m'étais laissé aller à exprimer mon effarement lorsque le bovin de Vélizy avait gagné au tribunal des hommes contre la petite couturière de Valence ? Hé bin oui, Madame Budimir fait appel. Et j'espère franchement qu'elle va gagner. Parce que si c'était pour nous pondre une merde pareille, y'avait vraiment pas de quoi faire tout ce bordel, Monsieur Kraft.

       Alors que l'essence est au plus haut à la pompe (à tel point que certains pompistes anglais ont été pris de court et n'avaient pas assez de chiffres sur leurs afficheurs pour étaler les prix dans toute leur énormité), je rappelle à tous que les bio-carburants existent, que les techniques de production sont prêtes (et les bagnoles aussi), et que seule la puissance d'une grosse machine comme Total les empêche de déferler dès demain dans nos stations-service. Presque tous les diesels peuvent rouler à l'huile végétale, moyennant quelques bidouilles techniques qui restent encore chères aujourd'hui (parce qu'aucune économie d'échelle ne s'y applique encore).

       Gardez-vous bien de brûler trop de pétrole. Gardez-vous bien de laisser l'Etat phagocyter d'avance le bol d'oxygène que nous apporterons les carburants renouvelables au nom de la taxe sur les produits pétroliers (TIPP) alors que moins pétrolier que l'huile de colza, tu meurs.
              Gardez-vous de la pression de la réclame qui vous pousse à acheter plus, à consommer plus, et au final à crâmer plus.
              Alors que le pétrole s'épuise, que Dubaï dépense des trillions de dollars de recettes pétrolières pour devenir la future super station du tourisme de luxe mondial et faire la culbute sans y laisser trop de plumes lorsque ses nappes seront à plat, alors que l'équilibre économique mondial va bientôt faire de pays comme le Kazakhstan les nouvelles super-puissances de l'énergie et ramener les émirats au rang de tiers-mondiste, souvenez-vous que quand la bagnole est en rade, qu'il n'y a plus de batterie dans votre portable et que la tondeuse à gazon n'a plus de jus pour tourner, vous avez encore deux pieds pour marcher, une tête pour causer et deux mains pour bosser. Ce n'est pas la fin du monde, mais la fin d'un monde qui approche.

       Faites en sorte d'être assez intelligent et ouvert que le monde suivant soit plus sympa que celui-ci.

-G4rF-

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