jeudi 1 octobre 2015

Si j'étais le patron

Si j'étais le patron de mon pays tordu,
L'élu ferait la quête pour gagner sa pitance.

On tirerait au hasard le nom des chefs d'une urne,
Et je prendrais grand soin que le mien n'y soit pas.

On irait à vélo ou à cheval au travail
En gardant les voitures pour les plus diminués.

Pour devenir majeur, chaque enfant recevrait
Des cours de droit, de loi, pour n'en rien ignorer.

Chacun aurait son coin, son grand carré de terre,
Où il pourrait bâtir, planter, à son idée.

On viendrait faire ses courses avec son pot à lait,
Ses sacs et ses bocaux, n'acheter que ce qu'il faut.

La pub redeviendrait de la simple réclame,
Qui serait interdite 100 jours de chaque année.

Dans chaque ville se trouverait un atelier public
Où venir concevoir, fabriquer, assembler.

Oeuvrant volontairement à des chantiers publics
Mis au vote citoyen, on serait gratifié.

Les amendes seraient fonction de la richesse
Mettant riches et pauvres face au même couperet.

Un smicard emprunterait l'argent à taux zéro,
Les intérêts grimpant en fonction des moyens.

Les banques seraient au peuple, l'eau toujours accessible,
L'énergie comprise dans les minima sociaux.

On se presserait dimanche au centre commercial
Avec pelles et pioches pour le rendre aux oiseaux.

Dans ce nouveau pays d'abondance frugale
La cravate ne serait qu'au cou des jeunes mariés.

Au diable les breloques, au musée les médailles,
Les actes seuls seraient mesure de respect.

Si j'étais le patron... Mettons qu'je sois l'patron.
J'ferais un gouvernement quelque peu décalé.

A la Santé des hommes : Frachon et puis Pelloux.
Aux Finances trébuchantes : Lordon avec Latouche.

Instruction publique ? Lepage. Non, pas Corine, Franck.
A la Culture : Godin. La Terre ? Nicolino.

Patrons du CSA ? Schneidermann et Mermet.
Affaires étrangères... je dirais Halimi.

A la Justice, personne : l'indépendance ou rien.
A la Défense, Siné, pour mettre un beau bordel.

Au Travail, Mathieu en duo avec Filoche.
A l'Intérieur, hop-là, je nomme Maître Eolas.

Au Logement et la Ville, Eyraud et Amara.
Au Sport, bah je sais pas. Dhorasoo ? Michéa ?

A la Recherche : Leconte !
A la Santé des Bêtes : le CRAC et Luce Lapin.

Mais il manquerait quelqu'un...

Dans ce fol inventaire, zéro premier ministre.
Alors, comme ça, au pif : Almira Skripchenko.

Tu connais pas ? Pas grave. Le nom importe peu.
C'est la caboche qui compte, et la sienne est bien faite.

Car si j'étais le patron, une fois l'affaire réglée,
Ma liste imaginaire d'idéaux déroulée,
Je ferais un coup d'éclat, dès la première semaine,
En vous laissant les clés et en filant ma dem'.

Bref si j'étais l'patron, ça ne durerait pas.
Mais on se réchaufferait au feu des langues de bois.

--G4rF--

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