mardi 6 juillet 2010

Caribou

Ich bin de retour.

Savez-vous ce qu'est le jet lag, les enfants ? Je vois que vous brûlez d'impatience d'entendre mes explications, alors voici : le jet lag, ou décalage de réacteur en français dans le texte, est la manifestation symptomatique de la privation de sommeil et de la perturbation des cycles horaires normaux auxquelles on se soumet quand on prend l'avion et qu'on franchit plusieurs barres de fuseau horaire d'un coup.

Pour des raisons assez évidentes quand on a été un étudiant occidental façon TP-pizza-coca tiède-Quake-couche-tard, il est plus facile d'encaisser les effets du jet lag ponantin que levantin. Parce que voler vers l'Ouest avec un avion contemporain rallonge la journée d'un peu moins d'heures qu'il y en a de vol. Par exemple, quand on part de Paris vers Toronto (comme moi il y a 2 semaines), on décolle vers 11h heure locale, on atterrit à 13h heure locale. Et le vol permet de faire une grosse sieste inconfortable car c'est trop serré dans les charters.

Le jet lag levantin, lui, est autrement plus vicieux. Car quand on se la joue transatlantique back and forth, faut bien revenir un jour. C'est ce qui m'est arrivé hier. Décollage de Montréal à 23h, atterrissage à Roissy à 11h30 (le tout en heures locales). Et aujourd'hui, j'encaisse grave.

Le jet lag, amis qui me lisez, c'est la sensation d'avoir la gueule de bois et d'être totalement ruiné de fatigue, tout en sachant pertinemment qu'on n'a pas bu une goutte qui justifie de s'en prendre plein la poire comme ça. J'avais oublié à quel point c'est éprouvant. Tu arrives crevé chez toi, t'as envie de ton lit comme un vampire veut son cercueil en plein midi. Tu dors (mal). Tu manges (pas bien, le frigo est vide et il sent pas bon). Tu te lèves (en trois essais moyennement fructueux). Et tu pars bosser alors que tout ton être te crie à l'oreille qu'il n'est pas 8h, mais 2h du mat', alors va dormir espèce de con !

Tout ceci pour vous dire, camarades, que les vacances à l'estranger, c'est muy bueno, mais t'es pas reposé quand tu reviens des Amériques. Non. Et y'a pas un Tim Horton's pour prendre le p'tit dèj, par ici.

Bref, comme vous l'aurez compris, j'en ai pris plein les mirettes au Canada, j'ai passé du temps avec ma p'tite famille, j'ai roulé comme un ouf pendant 2300 bornes sur des routes écrites en braille (comprendre : pleines de trous et de bosses) avec une citadine merdique vraiment pas taillée pour ce genre de course, j'ai vu des baleines, des ours, des caribous, j'ai bouffé comme quatre, découvert les chutes du Niagara par le dessous, le fjord du Saguenay par le dessus, la boîte automatique et le régulateur de vitesse par le dedans, savouré quelques instants de glande intense au parc du Mont-Royal à Montréal et sombré dans des abîmes de détestation de l'inhumanité des lieux de transit en m'emmerdant à mort dans des aéroports internationaux pendant des heures aussi interminables que cette phrase à rallonge et tiroirs incorporés façon Qwikénia. Oui, parce que moi, je vais pas chez Carrefour mais chez Carrouf, je vais pas chez Auchan mais chez Auchiant, je vais pas chez Ikéa mais chez Qwikénia, et si ça vous plaît pas, que voulez-vous que je vous dise ? Je suis cre-vé, je vous dis. Venez pas me chercher aujourd'hui.

Par contre, j'aurai des trucs à dire bientôt, et quelques photos pour vous faire baver. Mon seul regret, c'est que le temps ait manqué pour visiter quelques lieux recommandés par l'amie Christelle et l'ami Gab, que je salue tous deux bien bas avec force amitié et moult bisous.

--G4rF--

PS : là, officiellement, je taffe. Il serait temps que je m'y mette aussi officieusement, ça va finir par se voir. Mais 187 mails à digérer, c'est long.

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