mardi 23 mars 2010

And the chouineur is...

Me ! Myself ! I !


Quelle formidable soirée que celle donnée par mon vénérable éditeur, Le Manuscrit.com pour ne pas le nommer.
Quel excellent moment.
Assis à 6 autour d'une table... pardon, tassés à 6 avec des chaises de jardin en plastoc autour d'une planche posée sur 2 tréteaux, royalement habillée d'une nappe en papier qui ne dépareillerait pas la buvette de l'amicale bouliste de Magny-Les-Hameaux, avec sous nos yeux les piles de bouquins commandés sous la pression de l'équipe commerciale de l'éditeur pour cette occasion inoubliable, et dont je n'ai pas vendu un seul putain d'exemplaire ce soir-là... plus emmerdé qu'un égoutier qui aurait manqué une marche... une espèce de distillat d'ennui, un sombre sentiment de foirage monumental, et aussi quelques courbatures dans le bas du dos après avoir traîné mes 40 bouquins dans le train de banlieue et dans le métro jusqu'au lieu de non-festivité... voilà ce que j'ai pu ressentir.


Je vais vous dire : mon seul regret, c'est d'avoir eu le malheur de croire mon interlocutrice quand elle m'a pipeauté sur l'importance de l'événement et la grande probabilité d'écouler une bonne part de mon stock ce soir-là. Et, consécutivement, d'avoir fait de la retape auprès des copains. Mes amis, vous n'êtes pas venus, ou alors vous étiez vachement discrets, et je ne peux pas vous en vouloir : c'était tellement naze qu'on pourrait mettre la photo de l'endroit dans le dictionnaire pour illustrer "naze".


J'ai eu l'occasion de provoquer, sans le vouloir, l'ire de quelques créatures éditeuses, ou de sous-fifres stagiaires probablement mal payés, qui m'ont expliqué en long, en large et en travers qu'il ne fallait pas boire du vin parce que sinon, voyez, ça risque de tâcher le sol, et si ça tâche le sol on se fait passer un savon par les tauliers. Bah oui, en même temps, ils n'allaient pas faire l'événement culturel de l'année dans leur 2ème étage exigü. Alors ils ont loué un machin. Qui apparemment, a besoin de savon pour faire partir les tâches de picrate. Des fois que nous autres, auteurs en herbe et intérimaires de la plume, ayons la regrettable audace de lamper plus que de raison.


En même temps, sache-le, éditeur qui me lit peut-être : le pinard et mes correligionnaires en infortune salonarde ont été ma planche de salut pour éviter de me suicider en me passant en boucle le discours lénifiant intronisant la star du jour qui, elle, je l'espère, a réussi à vendre quelques books. Parce que, franchement, se faire chier à ce point-là, ça devrait être interdit ou remboursé par la sécu.
Alors certes, la critique est facile, mais se faire causer comme à des gamins alors qu'on est serrés comme des sardines sur nos bancs d'infamie, attendant comme des putes à 10 balles de faire une passe avec un éventuel lecteur, éventuellement intéressé, éventuellement convaincu de rester malgré l'indigence du buffet (gobelet en plastique avec de l'eau et bretzels made in Leader Price)... ben c'est usant.
Du coup, je l'ai bu, mon pinard. J'ai gentiment siroté mon godet avec mon compagnon de droite, un certain Guillaume Labrude, dont l'opus "Contenu explicit" est à mon sens inégal mais recèle quelques passages savoureux. Je crois qu'il n'aime pas Chicago, cependant. Dommage. C'est quand même le sweet home des Blues Brothers.


Bref. Pour citer mon père, et ça me fait plaisir de le citer car je ne le cite pas souvent, "c'était tristement chiant". Ai-je précisé que même amener son gobelet d'eau dans la salle de torture était prohibé ? Y'a un côté SM dans l'histoire. Ou alors, au passage du Retz, ils se sont fait enfler par l'entrepreneur qui leur a fait les sols en marbre... hé hé ! Bah oui, ça se protège, le marbre. Y compris du pinard. Y compris de l'eau. Il paraît même qu'on peut le prémunir contre les attaques d'éditeurs pas nets, mais bon, c'est peut-être de la légende...


Bon, assez dégoisé sur ces tristes sires, dont j'eusse sans doute accompli le panégyrique si tant avait été qu'ils fussent pris de la loufoque idée de me décerner le fameux prix du premier roman en ligne, septième du nom. Parce que je suis un sale crevard, quand même. Will you bite the hand that feeds you ? Probably yes. 'cause it doesn't feed me at all, you jerk. Mais cette expérience fut enrichissante humainement. Par exemple, je crois avoir trouvé un illustrateur pour ma prochaine couv'. Et aussi une sympathique dame vivant dans la Creuse et qui écrit de la Fantasy (3 bouquins à ce jour).
J'ai découvert une stagiaire qui taffe chez Bragelonne, et qui se la joue un peu, mais bon : j'ai bossé dans l'audiovisuel, alors pour ce qui est de se la péter, j'ai vu bien pire. Et j'ai découvert qu'il était urgent que je boucle mon 2ème opus, et que j'écrive et que j'écrive et que j'écrive. Reste à trouver un peu de temps et de coeur à l'ouvrage. Car mon nouveau boulot à la Mairie de Paris m'occupe plutôt beaucoup, j'ai plein de taff à la bourre à faire pour mon groupe, je dois me rappeler aux copains pour leur dire que je suis encore vivant et que je suis un ours. Je dois m'occuper de ma petite famille. Je dois me préparer psychologiquement à voyager au Canada pour aller voir les baleines (faut apprendre à parler le Doris).
Je dois retourner lire le blog de HaTcH, et le blog de GaB, et le blog d'Aki. Et scénariser des trucs pour LN.


Ah la la, trop dur la laïfe quand approche le milieu de trentaine. Putain de privilégié que je suis.
Sinon, faut aussi que je finisse le Monde Diplo de Mars (quel putain de bon journal, même à 10 euros je crois que je l'achèterais), et que je lise L'empire du moindre mal, de Jean-Claude Michéa. Je l'ai commencé, c'est d'la bonne baby.
Au fait, je vous ai dit que j'avais fini L'espace de la révélation d'Alastair Reynolds ? Ben plus de 800 pages pour une fin aussi alambiquée et une progression aussi flemmarde, ça m'a un peu fait mal. Je ne suis pas sûr de lire les suivants. En tout cas, je les achèterai pô avant de les avoir lu.


--G4rF--

2 commentaires:

Dahu a dit…

Au fait on ne t'avais pas dit la Dahuette a ouvert un blog : http://dahuette.blogspot.com/
Ca te fera un blog de plus à suivre (rassure-toi ce n'est pas des billets très longs et ils peuvent donner faim)

Anonyme a dit…

J'avoue avoir relu cet article tant il m'a fait rire par ses bons mots et tant il est vrai. J'ai ressenti la même chose et j'aurais vraiment perdu ma journée si je n'avais pas eu le plaisir de parler avec toi cher G4rf.
Je ne sais pas si tu as facebook mais le summum de la drôlitude est d'aller zieuter sur la page de notre cher éditeur pour regarder les photos de cette soirée desquelles nous avons été bizarrement exclu. Il faut dire qu'ils ont le sens de l'humour! En attendant de tes nouvelles, je suis toujours dispo si tu as besoin de mes dessins (Je suis actuellement sur une BD dont je publie les pages sur deviantart et facebook). Bref, tu as mon mail ;) Bonne continuation!