mardi 2 janvier 2007

2006 a trépassé...

Fond sonore : Stretch - Why did you do it

       2006 est mort. Tant mieux. A l'opposé du mouvement FONACON, moi je n'ai qu'une chose à dire : 2006, c'était naze.

       Bon, c'est pas vrai. C'était pas naze. Plein de choses super se sont produites en 2006 :
              - d'abord, ma fille est née. Un 28 Janvier, ce qui dénote un goût certain pour les cadeaux puisqu'elle a attendu un bon mois après Noël pour faire son entrée, ce qui nous condamne dans le futur à la gâter 2 fois d'affilée, plutôt que de grouper les événements et tailler dans le budget en douce. Sournoise comme son père... c'est bien, ma fille ;
              - ensuite, contre vents et marée j'ai publié mon premier
bouquin. Yeeehaaa !
              - le groupe
HaggiS est encore de ce monde. On compose enfin, et c'est d'la balle ;
              - j'ai changé de taff, et faut avouer que diviser son temps de transport quotidien par 3, ça vous a un je-ne-sais-quoi de libérateur. J'en profite cependant pour faire coucou à tous les anciens collègues de CSC : c'est pas parce que j'ai subi les aléas de projets aléatoirement maîtrisés que je vais mettre dans le même panier ceux qui m'ont foutu dans la merde et ceux qui s'y sont retrouvés avec moi ;
              - je me suis débarrassé de mes véhicules superflus, à l'exception notoire de mon bateau qui est encore en vente à ce jour ;
              - à l'exception d'un ampli de puissance et d'enceintes P.A. (ça signifie Public Address, pour ceux qui tombent là dessus dans leurs manuels d'utilisation de matos et qui savent pô ce que c'est parce que personne ne l'écrit jamais), j'ai tout ce qu'il faut pour sonoriser un concert de taille moyenne maintenant ;
              - je ne désespère pas d'arriver un jour à boucler un deuxième tome de mes écritures ;
              - j'arrive à lire Charlie Hebdo et le Canard Enchaîné régulièrement ;
              - je suis meilleur cuisinier que l'an passé ;
              - la carrière anglaise de l'ami DeniZ prend un tour de plus en plus favorable, ça fait plaisir de voir quelqu'un prendre son pied dans son taff et développer ses capacités comme ça. ILM, WETA, à la fin il aura ses séquences à lui dans les bonus des DVD et ça, ben ça fait plaisir. Copain !

       Bon, foin d'angélisme, il faut bien le reconnaître, 2006 a aussi été une année pas mal foireuse :
              - le passage de mon blog sur Google est chaotique et j'ai un mal de chien à en assurer une présentation correcte ;
              - ma femme persiste à refuser de devenir ma femme, sous le vague prétexte que le mariage l'emmerde. Le problème, c'est que si un jour elle finit par accepter, je vais trouver ça suspect ;
              - malgré sa filiation exceptionnelle et une qualité génétique comme on n'en fait plus, ma fille trouve toujours du plaisir à éternuer pendant qu'on lui donne ses cuillerées de purée ;
              - quel que soit le ressort dont j'ai usé, je me suis avéré totalement incapable de parvenir à décrasser les gonds rouillés de la portion de la Grande Machine Administrative Française responsable des voies d'eau pour la convaincre de procéder à la délivrance d'un pauvre bout de papier qui dit que j'ai le droit de payer pour parquer mon bateau là où il se trouve. Les VNF sont nulles, je n'ai pas peur de le dire, dans la mesure où ils sont dans l'incapacité totale de voir la croissance d'intérêt entre un quai en béton tout pourri tout pas beau et tout vide, et le même quai avec des jolis bateaux où des gens habitent, toute considération faite sur la sécurité des lieux, l'espace de navigation nécessaire pour les bateaux de commerce, le marnage, les lâchers d'eau et tout le bordel.
              On n'habite pas en péniche pour faire chier le monde, mais juste parce que c'est chouette. Et on est prêt à payer pour y habiter. Eh ben même ça, ça les dépasse. Les responsables de cette administration méritent tous une bonne baffe en travers de la gueule pour les sortir des jardinières où ils prennent racine dans un conformisme douillet et un conservatisme bien pratique qui leur évite la honte, une fois de temps en temps, de passer dans "Capital" et de montrer à quel point ces déplorables chevaliers des eaux sont maladroits quand il s'agit simplement de descendre une échelle de coupé et grimper sur un bateau pour aller jouer à la police, ce qui par ailleurs constitue un contresens légal dans la mesure où seule la police nationale et la gendarmerie ont délégation de l'état pour verbaliser : les règlements fluviaux s'appellent des règlements de police, et c'est pas pour rien (pour plus d'information sur la manière calamiteuse et autocratique dont les voies d'eau françaises sont gérées, allez voir
ici et ici).
              Imbéciles incapables de voir qu'ils scient avec toute la minutie du bureaucrate borné la branche sur laquelle ils sont assis. Pour toute la haine que vous m'avez inspiré pendant l'année 2006 et les 2 années qui ont précédé, je vous souhaite de vous trouver un jour dans la même situation merdique que moi pour comprendre à quel point c'est rageant d'avoir à affronter une absence de service public juste pour obtenir un papier qui m'oblige à vous payer tous les 3 mois une somme conséquente en échange d'une absence d'entretien des quais, d'une absence de service d'alerte performant en cas de crue ou d'accident, d'une absence de courtoisie et de disponibilité, d'une absence de contrepartie valable à mes efforts pour rendre mon coin de berge sympa.
              Je ne chie pas dans les bottes des petits fonctionnaires, là, moi j'en ai rien à foutre de leur taper dessus, leurs chefs le font déjà à plus ou moins bon escient. Par contre, à vous les décideurs partisans de ne rien décider, je vous assure de mon profond mépris et de ma rancune tenace, qui viendra joindre le flot acide de rancoeur écoeurée nourri par les soupirs épuisés de tous les pénichards d'un jour que votre inaction fige dans une stase déliquescente dans l'attente de l'improbable sauf-conduit sans lequel on en est réduit à la clandestinité forcée et à vivre dans la crainte des fameuses astreintes, tandis que sur tous les quais de l'Ile De France on peut voir pourrir les fruits de votre fainéantise en mille épaves sombrant doucement mais sûrement, que l'on ne peut plus amener au déchirage parce que vous contraignez toutes les stations de traitement des déchets du fleuve à la fermeture. Si on vous laissait faire, en quelques années tous les fleuves que vous gérez seraient des champs de ruine jonchés de morceaux d'épaves émergeant pendant l'étiage : le fleuve serait un immonde merdier, mais un merdier légal. Chouette.
              Si j'avais le droit de vous attaquer en justice pour inaction et délai de procédure excessive, je le ferai et je vous ferai bouffer les textes de loi régissant votre travail par les narines, minables escargots régurgiteurs de paperasse ;
              - je ne suis toujours pas un bon dessinateur ;
              - je n'ai pas trouvé plus de trois ou quatre occasions de sortir ma jolie guitare acoustique et de me faire la main dessus ;
              - j'ai dû, contraint et forcé par les circonstances, couper les ponts avec un proche. J'ai déjà eu l'occasion de parler de lui, et du désespoir dans lequel mon incapacité à l'aider à faire face à ses problèmes et à quitter définitivement la bouteille me plongeait. Malgré ses dires, malgré une attitude de façade encourageante, je sais de source sûre qu'il n'a toujours pas dit stop, et il est hors de question que je consacre plus d'énergie et de temps pour le voir me mentir et tenter de m'abuser avec une attitude qui ne me trompe plus depuis longtemps.
              Le parrain de ma fille doit être quelqu'un de droit, et c'est pas les occasions de le devenir qui ont manqué pour lui. Donc, fin des frais, fin des conneries, s'occuper de ce mec est devenu un boulot à plein temps, et c'est pas un informaticien qu'il lui faut mais un alcoologue. Du coup, c'est BleZzZ qui a pris le relais et qui est maintenant le parrain de ma gosse. Je sais pas pourquoi, mais j'ai bien plus confiance désormais.
              - j'aurais aimé passer des vacances d'été dans une ambiance moins prompte à susciter le malaise ;
              - j'aurais aimé me convaincre de faire du sport. C'est peut-être jouable pour 2007...
              - j'aurais aimé avoir du temps pour écrire plus ;
              - plus le temps passe et plus je découvre qu'en vieillissant mon aptitude à me souvenir de plein de choses s'étiole. J'ai 30 ans depuis le mois de mai, deo gratia j'ai encore quelques cheveux sur le caillou (ce qui à l'échelle de ma famille représente un exploit pour le genre masculin), et plus on me rappelle comment on avait bien rigolé tel jour avec telle personne dans tel endroit en faisant ci et ça, et plus je m'aperçois qu'à force de concentrer mon attention sur certains sujets en priorité (ma gosse, ma femme, ma famille, le monde, la politique, la musique, la lecture, l'humour) je zappe des moments qui comptent encore pour les autres quand je les ai oublié depuis longtemps. C'est pas facile à vivre. Ce n'est pas qu'il s'agisse de moments inoubliables (dans la mesure où je les oublie, y'aurait comme un contresens), mais si j'en arrive déjà à laisser de côté les instants importants, je me sens d'un coup bien plus faible que je ne pensais l'être. Et à défaut de me tuer sur l'instant, ça nuit à mon ego. Et pour ceux qui me connaissent intimement et qui savent le combat que je mène pour faire taire l'exubérance de mon moi au quotidien, le constat est ferme : ça revient couasiment au même.

       Enfin voilà, une année se barre, une autre arrive, avec son lot d'épreuves qui ne vous tuent pas mais vous rendent plus fort (s'il faut en croire Nietzche), qui vous font chier veugra en espérant gratter 3 sous à Euromillions pour se payer un restau et aller tremper les pieds dans de l'eau de mer au moins une fois cette année (s'il faut en croire moi).

       A vous qui me lisez, ami, parent, relation ou inconnu parfait, je vous souhaite une année 2007 aussi peu agressive et aussi personnellement enrichissante que possible. Je vous souhaite de faire plus de bien que de mal autour de vous. Je vous souhaite d'être debout plus souvent que couché. Je vous souhaite d'être raisonnablement cool, et modérément cinglé.
              Soyez humble et lumineux, et vous verrez, un jour, vous vous direz "j'ai vécu des jours moins cons à l'époque, et j'y étais pour quelque chose".

-G4rF-

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonne année :)
Je viens pas souvent, mais quand je viens, je lis. Et parfois je commente

Anonyme a dit…

2006 a été assez pourri, pour moi: me suis fait largué 2 fois.
La fin d'année a été plus grandiose, certes, mais globalement c'était une année pourrie