vendredi 8 janvier 2021

Poème express [235/365] - Bonne chance

Bonne chance


Nous avons pu marcher en laissant derrière nous
Ceux qui manquant de chance n'ont pu tenir le coup
Nous avons vécu là, bizarrement, de loin,
En s'éloignant des autres, désinfectant nos mains.

Nous avons vu l'échec des puissants incapables.
Nous les avons vus nus, les oublieux coupables.
Le monde a continué, nous, entre parenthèses,
Avons vécu l'année en pointillés, sans aise.

Confinés que nous fûmes, bien des choses ont cessé,
Et grâce à notre absence l'air s'est amélioré
Et puis on nous a dit "l'économie d'abord !"
En nous poussant derrière, quitte à choper la mort.

Le virus, le virus, le travail, le vaccin,
Et en voyant venir la fin de 2020,
Nous, animaux de foi, avons voulu y croire
Que c'était derrière nous. On voulait de l'espoir.

Mais les incapables sont toujours là, en place,
Coupant des libertés, agissant en rapaces,
Affutant toutes les armes pour mieux se prolonger
Et dans ce long tunnel, nous laisser enfermés.

Il y eut la drôle de guerre, voici la drôle de crise.
Vivement que l'on se soigne, et que l'on s'immunise.
Mais jamais n'oublions l'odieuse impéritie
Des communicants fats qui sévirent ici,

Qui ont nié les faits, qui n'ont pensé qu'à eux,
Qui même dans l'horreur n'ont cessé d'être odieux
Fermant les lits d'hosto en pleine pandémie
Bouclant ciné, resto, cafés et librairies

Vous les pensiez modernes ? Vous les croyiez meilleurs ?
Ce sont là, de nouveau, juste des imposteurs.
Ils vous crachent au visage toute leur suffisance,
Ils n'ont nulle tendresse, nul vœu de providence.

Ils mourront les derniers, sur leurs tas de billets,
Quand les non-essentiels auront tous crevés.
Alors pour cette année qui démarre en fanfare,
Sous le triste dais gris d'un ciel de désespoir

Je ne saurai vraiment être honnête et sincère
En disant bonne année, car oui, je n'y crois guère.
A toi, passant ici, qui viens et qui me lis,
Je souhaite bonne chance, et résistance aussi.

--G4rF--

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