Soleil
L'avez-vous vue passer ? Sentez-vous sa lumière ?
Par où est-elle allée ? A-t-elle quitté la terre ?
Si je vous parle d'elle, si je la cherche tant
Qu'à toute heure je l'appelle, de l'automne au printemps,
C'est qu'elle est un soleil qui me fit héliotrope,
L'astre qui m'émerveille, moi le vieux misanthrope.
Sa course dans mon ciel dure le temps d'un éclair
Devenu essentiel dans mes nuits sans repère
Où je pleure son absence, et soudain elle surgit
M'offrant la renaissance, brisant ma léthargie
Parfois sans dire un mot, simplement d'un sourire
Qui glisse sous ma peau de métal et de cuir
Et me va droit au cœur plus sûrement qu'une lame.
Et son air moqueur, son silence, son charme
Dégonflent toute peur, font fuir toute angoisse,
Dissolvant la torpeur, faisant fondre la glace
Et me laissant ainsi, juste libre et heureux,
Debout, à sa merci, elle que je ne peux
Approcher sans bouillir, toucher sans me brûler :
L'astre de mon désir me reste prohibé.
Craignant le sort d'Icare, je ne peux me risquer
A commettre un écart qui me ferait chuter
Alors je vole bas, baigné par sa chaleur
Puis me revient le froid et s'enfuient les couleurs
Car elle s'en est allée par delà l'horizon.
Voilà l'obscurité, mon odieux compagnon
Qui revient à la charge, et m'étreint, et m'emporte
Vers le fond, vers le large, vers des étoiles mortes.
Perdu, désorienté, sans carte ni compas,
Je m'en vais, aveuglé, au hasard de mes pas
Appelant de mes vœux le retour d'une comète,
D'un éclair dans mes yeux, d'un soleil dans ma tête.
--G4rF--
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