Le verrou
Comme reculant dans l'ombre par peur de la lumièreDes mots chavirent et sombrent dans une mer de misère
Dont le fond se hérisse de ces vérités tues
Qui du cœur des abysses émettent un chant ténu
Mer
des actes manqués, des paroles tronquées
Des
sentiments réels qu'il fallait déclarer
Tout
de go, tels qu'ils sont, car c'est là qu'ils sont purs
Magnifiques
et coupants, provoquant la blessure
Parce qu'ils sont évidents, comme l'amour et la peine
Puis un jour la douleur, ou la peur d'en souffrir,
Rhabille les mots du cœur jusqu'à les engloutir
Et
qu'il n'en reste plus, errant à la dérive
Qu'un
air de déjà-vu, pensée inexpressive.
Dans
l'abîme sous-marin les non-dits pleuvent en ruine
Geignant
doucement pour qu'enfin on les exprime
Qui nous font voir nos âmes jusqu'au blanc de nos yeux
Révélant le brutal, l'écorché, le haineux,
L'éperdu, le damné et enfin l'amoureux
Relégués
au rebut, ces sentiments croupissent
Et
teintent d'amertume les heures les plus propices
Faisant
de nous des ombres, sfumati impalpables
De
franchise et justesse devenus incapables
Nous flottons là, sans but, dans l'écume des rancœurs
Dirigées vers nous-mêmes, lâches et prisonniers
D'une geôle de mutisme dont nous avions la clé
Qui
attend, quelque part, à portée de nos cœurs
Il
nous faudra plonger, l'extraire à la noirceur
Mettre
à jour nos épaves quoi qu'il puisse en coûter
Briser
les vieilles entraves et dire la vérité
--G4rF--
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